Incorporée en 2017, la compagnie TMR Ltd appartient à un dénommé T. Ramjaun, un habitant de l’Est. Ce dernier avait décroché des contrats de nettoyage du centre Polytechnique de Maurice, qui comprend trois sites dont un à Pamplemousses. Contrats en poche, Taariq Maintenance Response Ltd avait alors procédé au recrutement de travailleurs pour effectuer les travaux. Cependant, les choses vont prendre un drôle de tournure pour les employés lorsque le directeur de la compagnie aurait disparu de la circulation alors qu’ils attendent leurs salaires.
Le 31 mai dernier, alors qu’ils attendaient toujours un paiement, les employés reçoivent une lettre de leur directeur. «With deep regret, I am informing you that due to Polytechnics of Mauritius not paying the company sufficiently in the past two months, the company is bankrupt and cannot pay the salaries for May 2018 […] please carry on with your normal duties until further instruction », écrit le signataire, Taariq Ramjaun.
Cette lettre a eu l’effet d’une bombe pour Sarah, une employée que nous avons interrogée. « Mo ti pé attane mo gagne mo salaire pou fête Eid mais sa missié la ine fer malhonet ek nou », dit cette habitante du Nord.
Le ministère du Travail a été averti et une enquête a été initiée. Selon nos recoupements, Polytechnics of Mauritius a déjà déposé des preuves au bureau du ministère du Travail, démontrant qu’il a bel et bien effectué le paiement à Taariq Ramjaun durant la semaine du 25 mai dernier.
« Nous avons payé la personne comme convenu et c’est à lui de payer ses employés », explique-t-on au Polytechnics of Mauritius. Selon une lettre du ministère du Travail, le directeur de Taariq Maintenance devra s’expliquer devant les officiers de ce ministère demain, lundi 11 juin. Sollicité pour une réaction, le directeur de la compagnie ne nie pas le retard dans le paiement des salariés. « Oui je reconnais que j’ai du retard sur les paiements mais ce n’est pas de ma faute. Il y a eu trop de déduction sur mes paiements que je me suis retrouvé dans une situation difficile financièrement que je ne peux pas les payer », explique Taariq Ramjaun.
Ce dernier explique alors sa situation. « Depuis novembre 2017 je travaille avec Polytechnics of Mauritius mais ce n’est qu’en avril qu’ils ont officialisé mon contrat. De ce fait, j’attends toujours qu’ils me paient pour mes services depuis novembre pour que je puisse payer mes employés. Je ne veux qu’une chose, payer mes employés mais je suis à plat complètement. Quand j’ai reçu mes Rs 200 000 en mai dernier j’ai payé mes casual workers mais je n’ai pas pu payer les femmes qui travaillent avec moi», explique le directeur de cette compagnie qui estime qu’il est lui-même une victime.
