Un rapatrié mauricien dénonce : « Des étrangers sur le même vol que nous mais pas en quarantaine »

 

Un Mauricien dénonce le processus de rapatriement des Mauriciens bloqués à Londres, depuis la Haute-Commission mauricienne jusqu’au centre de quarantaine, en passant par le vol d’Air Mauritius. Inhumanité et incompétence caractérisent la façon de faire des autorités mauriciennes. Et étrangement, il y avait des ressortissants britanniques sur le vol, censé réservé uniquement aux rapatriés mauriciens.

La mésaventure d’Abdool (prénom fictif) devait débuter par la Haute-Commission de Maurice à Londres. « Utter rubbish ! » C’est en ces termes que ce Mauricien qualifie cette instance diplomatique.

Pour commencer, le numéro de la Haute-Commission ne répond jamais. Quand Abdool a finalement réussi à entrer en contact avec eux, les préposés de la Haute-Commission devaient lui affirmer qu’ils ne savaient rien de la date de rapatriement qui leur avait été donnée par le ministre Nando Bodha. « On a été en contact avec le ministre des Affaires étrangères, Nando Bodha, qui nous avait fourni une date de rapatriement, et qui avait envoyé cette date à l’ambassade. Or, les préposés là-bas affirment ne rien savoir là-dessus. Which is which ? », fulmine-t-il.

Il a finalement pu être rapatrié depuis Londres sur le vol MK 113. « Si ou konner qui stress nou tou fine gagner pour gagne en place lor sa avion la », nous dit-il.

Mais il n’y avait aucun ‘social distancing’ durant le vol, selon Abdool. À sa grande surprise, alors qu’il devait y avoir seulement des Mauriciens bloqués à l’étranger, soit ceux qui sont détenteurs du passeport mauricien, il y avait aussi cinq ou six ressortissants anglais. Ces personnes ont été canalisées différemment des Mauriciens une fois arrivés à l’aéroport SSR.

Les Britanniques ont été appelés à subir leur test de dépistage du covid-19 par écouvillons séparément des Mauriciens. En outre, aucun d’eux n’a mis le pied dans l’autobus en direction de l’hôtel qui faisait office de centre de quarantaine. Aucune trace d’eux dans l’hôtel non plus.

 Des policiers le menacent

Abdool veut en avoir le cœur net et exige une explication à un préposé présent sur les lieux. Ce dernier n’a pas été en mesure de fournir une explication satisfaisante à Abdool.

À un moment, commençant à s’énerver, le préposé en question devait faire appel à des policiers. Selon les dires d’Abdool, ces derniers sont venus l’intimider en le menaçant. L’un d’entre eux aurait même lancé : « Bring the cuffs ». Abdool s’interroge : « Est-ce que je suis un criminel pour avoir voulu des éclaircissements ? »

Il devait tomber des nues en constatant que personne au sein du centre de quarantaine ne lui a demandé son nom ou demandé une preuve d’identification. « Est-ce qu’ils savent qui sont dans le centre de quarantaine ? », se demande-t-il, outré par cette insouciance.

Il tient aussi à dénoncer le traitement « inhumain » que lui et d’autres Mauriciens subissent en quarantaine. « On vous traite pire que des chiens », s’insurge-t-il. Le dallage est abimé, les portes ne ferment pas, et l’eau suinte du plafond pour s’accumuler sur le sol. « Quelqu’un peut glisser et tomber à n’importe quel moment », fustige-t-il. C’est seulement trois fois par jour que le personnel soignant rend visite aux patients. « Si arriv ou kitsoz en dehor sa ban visit la, ki pu arriver ? », se demande-t-il.

Actuellement en quarantaine, ce concitoyen affiche sa colère contre la façon inhumaine et amateur de faire des autorités mauriciennes vis-à-vis de leurs propres citoyens. Pour lui, il est important qu’il fasse entendre sa voix contre ces injustices afin que les plus faibles ne subissent pas le pire.