Elle était une femme battue et avait même bénéficié d’une Protection Order contre son concubin en cour de Mahébourg. Elle était porté manquante après une énième dispute jeudi soir. Vendredi matin, c’est son cadavre qui a été retrouvé dans une mare à Ferney.
- La thèse de foul play pas à écarter
Les proches d’Anurada Bahadoor sont encore dans le flou après que le cadavre de cette dernière a été retrouvé vendredi matin dans une mare à Ferney. Plusieurs unités de la police, parmi la Criminal Investigation Division (CID) de Mahebourg et ceux de la Major Crime Investigation Team (MCIT) enquêtent sur cette affaire, car il y a plusieurs zones d’ombres qui sont encore non-élucidés.
Les zones d’ombre persistent malgré le fait que l’autopsie a attribué son décès à une asphyxie causée par la noyade. « La police bizin faire so travail, nous pas croire ene accident sa case la, Anurada ti ena madame ki ti pe gagne beaucoup batté et en plus, li ti ena Protection Order, mais tout les temps li ti bien content so lakaz », nous a confié le cousin de cette dernière, Ajay, que nous avons rencontré à la morgue de l’hôpital Victoria à Candos.
Son concubin, James, a été interrogé par les enquêteurs mais nie toute implication dans cette affaire. Il a été autorisé à rentrer chez lui vendredi après-midi. Pendant l’interrogatoire, il a confirmé qu’il y avait bel et bien une dispute entre lui et Anurada jeudi soir (la veille de la découverte du corps) mais affirme qu’à aucun moment, il ne l’a agressée. « Anu ti boire jeudi, quand line retourne lakaz, nous ine laguerre, mais ti zis discussion sa, tous les jours ena sa dans lakaz, apres li teigne enplas, line kit lakaz line allé, mais moi mo pas ine faire li nanien », a expliqué James aux enquêteurs de la CID de Mahébourg.
Deux proches interrogés par la police ont expliqué que la victime était souvent battue par son concubin, et à plusieurs reprises, elle aurait abandonné le toit de ce dernier pour cette raison. Mère de trois enfants, Anurada était femme au foyer et effectuait souvent des tâches ménagères chez des voisines pour se faire un peu d’argent.
Jeudi dernier, elle aurait quitté la maison du dénommé James et le lendemain matin, c’est son corps qui a été retrouvé par des pêcheurs de la région. Le cadavre de la malheureuse flottait entre deux eaux et a été repêché par les hommes-grenouilles du Groupement d’intervention de la Police mauricienne (GIPM), qui ont eu plusieurs difficultés pendant l’opération de repêchage.
« Nous deman nous couma le corps Anurada ine ale dans sa place kot ena la mare la, bien difficile pour ale la bas, malgré ki li ti sou, li pas normal di tout sa zaffaire la », affirme Ajay, qui a déjà eu une rencontre avec les enquêteurs au courant de la journée de vendredi.
Asphyxie due à la noyade
Selon le rapport d’autopsie, Anurada est morte suite à une asphyxie due à la noyade. Mais cela ne veut pas nécessairement dire qu’elle est morte suite à un accident, selon un enquêteur que nous avons interrogé. « Je ne parle pas seulement de ce cas précis, mais en général, il faut bien étudier les cas de noyade. Si la personne ne sait pas nager et a été poussée dans l’eau, c’est clair qu’il s’agit d’un homicide », nous a confié l’enquêteur. En attendant, les proches d’Anurada veulent savoir la vérité. Plusieurs d’entre eux seront prochainement interrogés sur la violence dont elle était souvent victime.
