Une vingtaine d’ex-employés de l’usine sucrière St. Félix réclament leur terrain sous le VRS

Plainte logée en Cour suprême

Une vingtaine d’anciens employés de l’usine sucrière Saint-Félix sont, après 18 longues années, toujours en attente de leur terrain sous le ‘Voluntary Retirement Scheme’ (VRS).  Et ce alors qu’ils ont travaillé d’arrache-pied pendant de nombreuses années au sein de cet établissement sucrier.

Pourtant, le mercredi 1er mars 2023, lors d’une cérémonie au siège de la ‘Mauritius Cane Industry Authority’ (MCIA) à Réduit, 134 ex-employés de l’usine sucrière de St. Félix ont reçu leurs titres de propriété pour un terrain de sept perches à Riambel sous le ‘Voluntary Retirement Scheme’ (VRS). Mais une vingtaine d’employés sont, eux, restés sur la sellette, n’ayant pas reçu leurs titres de propriété. La raison ? Leurs noms ne figuraient pas sur la liste…

Ces derniers déplorent cette injustice et dénoncent la façon dont le gouvernement est en train de les traiter alors qu’ils ont travaillé laborieusement pendant plusieurs années pour leur employeur. Représentés par l’avocat Kaviraj Bokhoree, ils ont déjà logé une plainte en Cour suprême. Cette plainte fait ressortir que ces ex-employés sont éligibles sous le VRS, qui leur offrait une retraite plus avantageuse, mais qu’ils en ont été exclus.

Dans une déclaration a Sunday Times, une des ex-employés, Fatimah, une sexagénaire, nous explique qu’elle compte plusieurs années de service comme ouvrière à St. Felix. Dans un premier temps, il leur avait été annoncé qu’ils ne pourraient plus travailler au sein de cet établissement. Ils ont été payés une somme de Rs 240 000, en fonction du nombre d’années effectuées au sein de la compagnie.

Peu après, pour acquérir sept perches de terre sous le VRS, le responsable leur avait demandé de s’acquitter de la somme de Rs 35 000 pour les frais de dossier. Après avoir attendu pendant plus d’un an, un préposé de St. Felix les avait informés à travers une lettre qu’ils devront maintenant payer une somme de Rs 400 000 pour acquérir leur terrain. « Ine dir nou paye Rs 35 000 pou frais papier. Aster pe deman nou plis cash », fulmine Fatimah. N’ayant toutefois pas les moyens de payer la somme de Rs 400 000, des négociations avaient été entamées entre les employés et St. Félix, et la somme de Rs 400 000 avait été ramenée à Rs 250 000. Mais rien n’a été mis en écrit sur un document, tous avait été dit verbalement, selon Fatimah.

« J’ai sacrifié toute ma vie pour ce travail. Je n’avais même pas 18 ans lorsque je me suis mise à travailler dans les champs. Et c’est comme ça qu’on nous récompense », lâche Fatimah, amère. Selon elle, il y a beaucoup de personnes qui ont travaillé plus de 40 ans sur cette propriété  sucrière et qu’ils sont déjà morts en attendant d’avoir leur terrain, qu’ils n’ont d’ailleurs jamais reçu. « Je veux seulement avoir mon dû pour que je puisse finalement jouir de ma retraite », nous dit Fatimah.