Valeur du Coran

Louange à Allah, nous Le louons, Lui demandons secours et nous Lui
demandons pardon. Nous cherchons refuge auprès d’Allah contre le mal de nos
âmes et contre nos mauvaises œuvres.

Le livre qui ne fait l’objet d’aucun doute et qui n’est entaché d’aucune
imperfection est certes le Sublime Coran, l’âme de la communauté musulmane.
C’est sa source de vie, de dignité, et d’honneur. Allah le Très Haut dit en
s’adressant à Son Envoyé Muhammad (PSSL): « Et c’est ainsi que Nous t’avons révélé un esprit par un effet de Notre ordre, alors qu’auparavant tu ne connaissais ni l’écriture ni la foi. Nous en avons fait une lumière par laquelle Nous guidons qui Nous voulons parmi Nos serviteurs. » (al-Shura : 52) Ainsi, le Sublime Coran est l’âme qui insuffle la vie, la met en branle et la fait croître dans les cœurs de même que dans la réalité pratique attestée. La communauté sans le Coran est une communauté inerte, sans vie, sans poids ni valeur.

Aujourd’hui, les Musulmans ont le plus grand besoin du Coran. En effet, ils ne peuvent affronter les questions de leur époque et de leur temps
qu’avec le Sublime Coran. Ils se munissent de lui dans leurs liaisons ; appliquent
ses règles dans leur vie ; s’en servent pour combattre leurs ennemis, réformer
leur vie en ce monde et aller à la rencontre de leur vie future. La loi d’Allah le
Très Haut parmi Ses créatures exige que leur observance du Sublime Coran soit
la cause de leur salut. Allah le Très Haut dit : « Puis, si jamais un guide vous
vient de Ma part, quiconque suit Mon guide ne s’égarera ni ne sera malheureux.
Et quiconque se détourne de Mon Rappel, mènera certes une vie pleine de gêne,
et le Jour de la Résurrection Nous l’amènerons aveugle au rassemblement.»
(Taha 123-124).

L’éloge d’Allah pour Son livre :

Allah le Très Haut a fait l’éloge de Son précieux Livre dans de nombreux versets, ce qui prouve sa grandeur. Ainsi, le décrit-Il comme « sublime » dans le verset : « Nous t’avons certes donné les sept versets que l’on répète, ainsi que le Coran sublime. » (al-Hijr : 87)

Il le caractérise comme étant « parfait » dans le verset : « Alif, Lam, Ra. C’est un Livre dont les versets sont parfaits en style et en sens, émanant d’un Sage, Parfaitement Connaisseur. » (Hud : 1) Il évoque également « sa suprématie sur les livres précédents » dans le verset : « Et sur toi Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité, pour confirmer le Livre qui était là avant lui et pour prévaloir sur lui. » (al-Ma’idah : 48).

Ce livre est, par conséquent, celui qui prévaut et qui préserve les finalités des livres révélés avant lui. Il est le témoin dépositaire de ce qu’ils contiennent, entérinant ce qui est vrai et rectifiant ce qui est erroné. Il le décrit, dans la mère du Livre, comme « sublime et sage » dans le verset : « Il est auprès de Nous, dans l’Ecriture-Mère, sublime et rempli de sagesse. » (al-Zukhruf : 4). C’est un témoignage d’Allah le Très Haut quant à l’importance et la sagesse élevées du Coran.

Il ne fait aucun doute que la grandeur du Coran signifie, entre autres, qu’il est sublime (‘ali) dans la place qu’il occupe, dans sa noblesse et dans sa valeur. Il est ainsi au-dessus de tous les livres d’Allah le Très Haut, dans la mesure où il constitue un miracle qui perdure pour l’éternité. Sage (hakim) veut dire qu’il est disposé selon un agencement parfait. Il ne comporte aucune faille de quelque nature que ce soit. Il est, de ce fait, sage en lui-même et a autorité sur autre que lui. Le Coran est également (sage) par rapport aux ordres, aux interdictions et aux nouvelles qu’il renferme. Il n’y a aucune loi qui soit opposée à la sagesse, à l’équité ou à la justice.  Dans l’éloge d’Allah le Très Haut pour le Coran, on relève aussi que dans trois sourates, Il le qualifie de « livre béni ».

La soumission et la fissuration des montagnes

 La valeur, la grandeur et la force d’incidence du Coran sont telles que, si on l’avait fait descendre sur une montagne douée de raison, à l’instar des humains, tu l’aurais vue – en dépit de son extrême dureté et solidité – se soumettre et se fissurer par crainte d’Allah. Comme Allah le Très Haut dit : « Si Nous avions fait descendre ce Coran sur une montagne, tu l’aurais vu s’humilier et se fendre par crainte d’Allah. » (al-Hashr : 21). C’est-à-dire que la montagne aurait écouté les avertissements, et ses rochers se seraient fissurés tant elle aurait été ébranlée par la crainte d’Allah. La soumission (khushu‘) : C’est le fait de courber la tête et de s’incliner. C’està-dire, que tu la verrais poser son sommet sur le sol. La fissuration : C’est le fait de se fendre. C’est-à-dire qu’elle tremblerait et se fendrait par crainte d’Allah le Très Haut. Si, dans sa dureté et sa rigidité, la montagne avait compris ce Coran – comme vous l’avez compris – elle se serait soumise et fissurée par crainte d’Allah le Très Haut. Comment se fait-il que vos cœurs ne se soumettent, ni se fendent par crainte d’Allah, alors que vous avez compris l’injonction d’Allah et que vous avez réfléchi sur Son Livre ?  L’intention, en produisant un signe, est de faire ressortir la grandeur du Noble Coran ; d’inciter à la méditation de ses sublimes exhortations, car personne n’a d’excuse à ce sujet ; de s’acquitter du droit d’Allah le Très Haut en exaltant Son Livre et admonestant celui qui ne respecte pas ce Sublime Coran.

Sa descente dans la meilleure époque

 Les époques en elles-mêmes n’ont point d’importance, si ce n’est par rapport à ce qui y descend et ce qui s’y produit. Entre autres aspects de la grandeur du Noble Coran, on relève qu’Allah le Très Haut l’a descendu à la meilleure époque, durant le mois béni de Ramadan. Allah le Très Haut dit : « Le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. » (al-Baqara : 185) Il a été descendu lors d’une une nuit bénie, durant ce mois béni. Allah le Très Haut dit : « Nous l’avons fait descendre en une nuit bénie, Nous sommes en vérité Celui qui avertit, durant laquelle est décidé tout ordre sage. » (al-Dukhan : 3-4) Cette nuit bénie est la nuit du destin, de l’honneur et de l’éminence, au sujet de laquelle Il dit : « Nous l’avons certes fait descendre pendant la nuit du destin. Et qui te dira ce qu’est la nuit du destin ? La nuit du destin est meilleure que mille mois. » (al-Qadr : 1-3) La nuit du destin (qadr) est appelée ainsi parce que sa valeur (qadr) et son honneur sont très grands auprès d’Allah. Il est connu que sa valeur et son honneur ne sont pas dus à cette époque-là, car les époques sont une en essence et en caractéristiques. Une époque ne saurait donc être meilleure qu’une autre en elle-même. Par conséquent, il s’avère que sa valeur et son honneur sont liés à des évènements honorables et supérieurs, d’un grade élevé, qui s’y sont déroulés. Il est notoire que la position religieuse est plus élevée et plus grande que la position mondaine. Dans la religion, la chose la plus élevée et qui occupe la position la plus noble, est le Coran. Car, c’est par lui que s’est établie la mission prophétique de Muhammad (PSSL), et que la différence entre la vérité et la fausseté dans tous les livres révélés d’Allah est apparue, que les degrés des gens du bonheur et les gouffres des gens de la souffrance se sont révélés. Par conséquent, il n’existe rien au monde sans que le Coran ne soit de plus grande valeur, ne possède une mention plus élevée et n’occupe une position plus éminente que lui.

La protection du Coran par Allah

Allah, qu’Il soit exalté, a mis l’accent sur la grandeur du Coran, en rappelant qu’Il le protège avant même sa descente, dans de nombreux versets, dont : « Vraiment ceci est un rappel – quiconque veut, donc s’en rappelle – consigné dans des feuilles honorées, élevées et purifiées, entre les mains d’ambassadeurs, nobles, obéissants. » (‘Abasa : 11-16)

Quant à la protection du Coran par Allah le Très Haut lors de sa descente, la preuve se trouve dans les versets : « Et c’est en toute vérité que Nous l’avons fait descendre, et avec la vérité il est descendu. » (al-Isra’ : 105) « C’est Lui qui connaît le mystère. Il ne dévoile Son mystère à personne, sauf à celui qu’Il agrée comme Messager et qu’Il fait précéder et suivre de gardiens vigilants. » (al-Jinn : 26-27)

 Quant à la protection du Coran par Allah le Très Haut après sa descente, la preuve se trouve dans les versets : « En vérité c’est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c’est Nous qui en sommes gardien. » (al-Hijr : 9) En raison de sa préservation par Allah, il est resté tel quel : une montagne fière, puissante dont le sanctuaire ne saurait être attaqué. Toute tentative d’y changer, ne serait-ce qu’une lettre, est vouée à l’échec. « Ceux qui ne croient pas au Rappel quand il leur parvient … alors que c’est un Livre puissant ; c’est une révélation émanant d’un Sage, Digne de Louange. » (Fussilat : 41-42)

Le Sublime Coran est consigné dans la Mère du Livre, caché dans une tablette gardée. Il est ainsi protégé au ciel contre toute souillure et contre tout ce qui ne lui sied pas. En cela se trouvent sa perfection et l’attention qu’on lui a accordée.  Allah le Très Haut qualifie le Livre de « caché » (maknun) par dérivation de « iktinan » (être caché) – c’est-à-dire « se mettre à couvert » (istitar). En d’autres termes, il est dérobé aux regards humains. Il s’agit, par conséquent, d’une chose voilée, dont l’essence n’est connue que d’Allah Seul.

Al-Shifa

Allah Tout Puissant a appelé le Sublime Coran « shifa’ » dans trois versets de Son Livre, à savoir : « Ô Gens ! Une exhortation vous est venue, de votre Seigneur, une guérison de ce qui est dans les poitrines. » (Yunus : 57) C’est-à-dire un remède pour les maladies du cœur, qui sont plus graves que les maladies physiques, telles que le doute, l’hypocrisie, la jalousie, la rancune, etc. »  Il n’y a point de doute que « ce Coran est un remède pour ce que renferment les poitrines en fait de maladies des passions, provenant de l’insoumission à la Loi, et des maladies du doute s’attaquant à la science sûre. »  

 « Et Nous faisons descendre du Coran, ce qui est une guérison et une miséricorde pour les croyants. » (al-Isra’ : 82). Ceci signifie que tout le Coran constitue un remède et une miséricorde pour les croyants… Dans le verset, il y a l’indication que le Coran recèle des versets par lesquels on soigne les douleurs et les maladies. Ils ont été spécifiés dans les récits authentiques. Par conséquent, le verset les englobe de manière à ce qu’on utilise les versets qui partagent les deux significations.  « Dis : pour ceux qui croient, il est une guidée et une guérison. » (Fussilat : 44) Cédons à al-Fakhr al-Razi, qu’Allah lui fasse miséricorde, la parole au sujet de la guérison du Coran : « Et sache que le Coran est une guérison pour les maladies spirituelles et aussi une guérison pour les maladies physiques. Quant à sa qualité de remède pour les maladies spirituelles, elle est apparente, car les maladies spirituelles sont de deux types : les croyances erronées et les mœurs répréhensibles. Quant aux croyances erronées, les plus perverses sont les croyances corrompues relatives à la théologie, la prophétie, la résurrection, le décret divin et le destin. Le Coran est un livre qui comprend les preuves de la doctrine de vérité sur ces questions, aussi bien que l’annihilation des fausses doctrines sur ces mêmes questions… Quant aux mœurs répréhensibles, le Coran les consigne en détail et décrit les dépravations qu’elles contiennent, ainsi qu’une orientation vers les mœurs vertueuses et les œuvres louables… Quant à sa qualité de remède contre les maladies physiques, c’est parce que la recherche de la bénédiction à travers sa lecture repousse nombre de maladies… » Il nous appartient d’élargir le cercle de la guérison par le Coran des maladies du cœur, de l’âme et des membres, pour englober également les maladies chroniques contemporaines, comme les maladies du politique et de l’économique, les maladies de la vie et de la civilisation, ainsi que les autres maladies compliquées de notre temps. C’est de cette compréhension globale que nous devons considérer le remède coranique, et non pas le limiter aux simples maux de tête, de ventre ou du corps.

Par conséquent, un aspect de la grandeur du Noble Coran, de son importance éminente et de sa considérable influence, est qu’il contient la guérison complète des maladies des croyances erronées, des mœurs blâmables et des maladies physiques. Sa guérison s’étend aussi aux maladies chroniques contemporaines, si les gens se servent de ses enseignements et de ses remèdes, et les mettent en pratique.

En dernier, l’exigence légale impose à tous les Musulmans, en Orient comme en Occident, arabes et non-arabes, de transmettre le Coran aux autres, d’inviter les gens à lui, de mettre en relief ses qualités et de souligner qu’il est l’argument d’Allah contre Ses créatures. Allah le Très Haut dit : « Et vers toi, Nous avons fait descendre le Coran, pour que tu exposes clairement aux gens ce qu’on a fait descendre pour eux. » (al-Nahl : 44).

CDI