Que s’est-il réellement passé lors de l’accident survenu dans la soirée du 15 décembre à Grand-Gaube, qui a coûté la vie à Akhilesh Jhugroo, 24 ans ? C’est l’incompréhension chez la famille Jhugroo à Montagne-Longue. La mère de la victime, Sandhya Jhugroo, âgée de 47 ans, son père et son frère aîné demande que la lumière soit faite sur les circonstances de cet accident mortel. Ils ne comprennent pas pourquoi les policiers du poste de police de Grand-Gaube refusent de consigner leur plainte, et pourquoi un ou des amis d’Akhilesh se sont enfuis au lieu de porter secours à la victime.
Pour rappel, Akhilesh Jhugroo avait percuté un barrage en feuilles de tôle à Grand-Gaube dans la soirée du 15 décembre 2019, alors qu’il pilotait une moto.
Sandhya Jhugroo et d’autres membres de la famille Jhugroo se sont rendus sur place pour interroger les habitants. Selon ces derniers, juste après l’accident, c’est un policier en congé qui habite dans les parages qui est arrivé en premier sur les lieux. Le policier avait, selon certaines indications, entièrement recouvert la victime, qui n’avait pas encore rendu l’âme, avec un drap. Ainsi, selon les membres de la famille Jhugroo, l’accident s’est produit à 22 h dans la soirée du 15 décembre mais le décès a été certifié à 23 h 30, alors qu’Akhilesh était dans l’ambulance qui le transportait à l’hôpital.
Qui plus est, d’autres policiers venus sur les lieux auraient empêché les passants qui voulaient venir en aide à la victime de le faire, alors qu’il gisait sur le sol. Autre zone d’ombre, la famille Jhugroo se demande pourquoi ce n’est pas une ambulance du SAMU (Service d’aide médicale d’urgence) qui a transporté Akhilesh à l’hôpital ? Apparemment, c’est une ambulance ordinairement affectée à l’hôpital qui a transporté la victime, alors que celles du SAMU sont mieux équipées.
Le rôle de la police dans cette affaire laisse aussi planer le doute. Selon les membres de la famille Jhugroo, les policiers ne veulent pas les aider pour faire la lumière sur cette affaire. Les policiers du poste de police de Grand-Gaube ont ainsi refuse de prendre leur déclaration pour la réouverture de cette enquête, alors que cette demande fait suite à des informations selon lesquelles un ou des amis qui accompagnaient Akhilesh le jour de l’accident avaient pris la fuite au lieu de porter secours à la victime. S’agit-il là d’un simple moment de panique ? Où seraient-ils rendus par la suite ?
Un des amis du défunt nous explique les circonstances de l’accident
Le jour du drame, Akhilesh Jhugroo s’est rendu à Grand-Gaube en compagnie de trois autres amis. Selon Sandhya Jhugroo, juste après l’accident, ces jeunes ont pris la fuite au lieu de porter secours au jeune homme.
Nous sommes entrés en contact avec un des amis d’Akhilesh, A. B., qui était avec lui le jour de sa mort. Il nous a raconté ce qui s’est passé dans la soirée de l’accident. A. B., 24 ans, explique que le 15 décembre, lui-même, Akhilesh et un dénommé Ayush étaient ensemble quand un autre ami, K. U. a commencé à appeler Akhilesh sur son portable pour lui demander de l’emmener à Grand-Gaube. Akhilesh devait initialement refuser mais avait fini par accepter, car son ami K. U. le pressait de le faire.
Les quatre amis se sont tous rencontrés. Akhilesh pilotait sa moto, avec K. U. à l’arrière. L’autre moto était pilotée par A. B., avec Ayush comme passager. Les quatre jeunes ont passé un moment à Grand-Gaube quand Akhilesh et K. U. ont laissé les deux autres amis. Quelques minutes après, Akhilesh est retourné seul sur sa moto tandis que K. U. est revenu à pied. Akhilesh demande à Ayush de l’accompagner sur sa moto, et il veut rentrer chez lui. Les deux autres amis, soit A. B et K. U enfourchent l’autre moto et prennent eux aussi le chemin de la maison.
- B. nous explique que quand lui et K. U. étaient arrivés sur le lieu de l’accident, Akhilesh avait déjà percuté le barrage en feuilles de tôle et les policiers les empêchaient d’approcher leur ami. A. B. nous raconte que c’est lui qui a informé la famille d’Akhilesh qu’un accident a eu lieu, mais K. U. voulait se sauver. « K. U. ti pe dire mwa, anou sové ! Mais mone dire li non, ki to gagner ? Pa kapav fer sa. »
Depuis cet accident, personne n’a pu entrer en contact avec le dénommé K. U. Nous avons aussi essayé de l’appeler sur son portable pour avoir sa version, mais en vain. Depuis, la famille Jhugroo et les amis d’Akhilesh demandent seulement la coopération des policiers pour faire la lumière sur cet accident et que les responsabilités de tout un chacun soit établies.
Neevedita Nundowah
