[VIDEO] Un poulailler opérerait à côté d’un « borehole » alors que la loi l’interdit

Avec la complicité du conseil de district de Rivière du Rempart

  • Une maison construite à quelques mètres d’une ‘poulry farm’ risque d’être, elle, bulldozée, n’ayant pas de permis

Adhish Ramkurrun ne sait plus à quel saint se vouer. À dix jours de son mariage, ce trentenaire habitant à l’Espérance Piton fait face à une menace : celle de voir sa maison bulldozée par les autorités. Car il aurait construit sa maison sans les permis nécessaires, n’ayant pas eu l’approbation du conseil de district de Rivière-du-Rempart. Et pour cause ! Son terrain se trouve à proximité d’un poulailler qui, insiste-t-il, opérerait dans l’illégalité avec la bénédiction de certaines brebis galeuses…

Depuis le début de cette année, Adhish Ramkurrun se démène comme un beau diable afin d’obtenir les permis nécessaires pour la construction de sa maison sur un terrain de 25 perches qu’il a acheté à l’Espérance Trébuchet. Il aurait envoyé une première demande au conseil de district de Rivière du Rempart le 19 janvier 2018. N’ayant pas eu de réponse dans un délai de 14 jours, comme stipulé, selon lui, dans la loi, le jeune homme aurait adressé une deuxième lettre au conseil de district avant de démarrer la construction de sa maison. Il pensait ainsi agir en toute légalité. « La loi Local Government dire bizin fini donne réponse dans 14 jours. Sinon, li ène approval automatique », explique le jeune homme. Cependant, il recevra une correspondance le 12 février lui disant que sa demande pour un permis de construction a été refusée par le ‘Permits and Business Monitoring Committee’ puisque « the site lies within 200 mts buffer of an existing poultry farm ».

Le poulailler (à g) se trouvant à quelques mètres seulement du borehole (à dr) et d’un chemin principal catégorisé comme B24

D’ailleurs, un premier ‘stop notice’ lui sera servi peu après, soit le 29 février alors qu’il n’y en a que 28 jours, 2018 n’étant pas une année bissextile. Après une seconde ‘stop notice’ en date du 13 avril, l’affaire a finalement été référée à la cour. Mais Adhish Ramkurrun ne se laisse pas abattre pour autant. « Kifer zotte pé refuse donne moi permis quand poulailler la li même dans illégalité ? » se demande-t-il. C’est en s’appuyant sur la section 4.0(i) de « l’Environmental Guideline on Poultry Rearing below 5000 Heads » que le jeune homme soutient ses dires. Celle-ci stipule que « The site shall be located at least 200 m away from settlement boundaries; sensitive land uses (schools, dispensaries, hospitals); any domestic borehole and slaughter house ». Or, le poulailler en question se trouve à quelques mètres seulement d’une « borehole ». Comment son propriétaire a-t-il donc pu obtenir un permis pour opérer ses activités ? De plus, poursuit Adhish Ramkurrun, dans cette prétendue ‘buffer zone’ de 200 mts, il y a au moins 17 maisons et un restaurant. « Eski buffer zone pas appliqué dans zotte cas ? » s’interroge-t-il. Le jeune homme croit aussi savoir qu’un poulailler ne peut opérer à proximité d’un chemin de la catégorie B24. « Couma eski li kapave viole tou règlements mais li continué gagne tou permis et li continué opérer avec bénédiction district council, mais moi mo pas pas pé gagne permis zis akoz sa poulailler là ? ».

 

D’autres résidence se trouvant dans la buffer zone de 200m et à proximité du poulailler

Complicité

Adhish Ramkurrun craint que sa maison, dont la construction est presque terminée, ne soit démolie. D’autant qu’il y a investi beaucoup d’argent et qu’il se marie dans une dizaine de jours. Le jeune homme affirme avoir frappé à plusieurs portes, mais sans succès. Ses doléances adressées à plusieurs institutions, dont le PMO et l’ICAC, sont jusqu’ici tombées dans les oreilles de sourds. Une petite enquête lui aurait finalement permis de conclure que le propriétaire du poulailler bénéficierait de la protection occulte d’un haut cadre du conseil de district de Rivière du Rempart. Poussant le bouchon plus loin, Adhish avoue avoir reçu la visite de quelques émissaires proches du président du conseil de district qui lui auraient fait comprendre qu’il pourrait obtenir son permis contre une certaine somme d’argent. Une proposition indécente que le jeune homme aurait catégoriquement rejetée. Adhish Ramkurrun souhaite que les autorités compétentes agissent afin de mettre fin à cette politique de « nou bane » qui primerait au conseil de district de Rivière du Repart et qui viserait à bénéficier à une poignée de personnes au détriment des autres.