Yogida Sawmynaden plaidera-t-il coupable ou pas en Cour demain ?

Emploi fictif

L’ancien ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden, sera en Cour intermédiaire ce lundi 7 août pour répondre à deux charges formelles, soit ‘Forgery of private writing’ et ‘Making use of forged private writing’ sous l’article 108 du code pénal. Cela dans l’affaire désormais connue ‘Constituency Clerk’. Toute cette affaire a commencé le 8 décembre 2020, en pleine enquête judiciaire sur la mort de Soopramanien Kistnen. Sa veuve, Simla Kistnen, accompagnée des avocats du groupe Avengers, s’était rendue à l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) pour porter plainte contre Yogida Sawmynaden. Elle avait allégué qu’elle était officiellement employée comme ‘Constituency Clerk’ du député de la circonscription no. 8. Sauf qu’elle n’était pas au courant de cet emploi, ni n’avait perçu de rémunération.

C’est après avoir fait une demande auprès de la ‘Mauritius Revenue Authority’ (MRA) pour bénéficier du ‘Self Employed Assistance Scheme’ (SEAS) durant le premier confinement lié à la Covid-19 qu’elle avait appris la nouvelle. Sa demande avait été rejetée parce qu’elle était officiellement employée auprès de Yogida Sawmynaden comme ‘Constituency Clerk’. Choquée, elle n’avait rien pu faire à cette époque. C’est après la mort de son mari Soopramanien Kistnen, qu’elle en a finalement fait part à ses hommes de loi qui lui alors conseillé de rapporter l’affaire à l’ICAC et au CCID. L’ICAC n’ayant pas les moyens d’enquêter sur cette affaire, c’est donc la police qui a pris le relais. Simla Kistnen a d’ailleurs été entendue à nombreuses reprises à titre de témoin.

Yogida Sawmynaden a également été entendu à plusieurs reprises aux Casernes centrales, et cela ‘Under Warning’ et en présence de ses hommes de loi, Mes. Raouf Gulbul et Mamad Boccus. Mais il n’a jamais été inquiété outre mesure, et n’a pas été arrêté. En novembre dernier, le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) aurait même demandé à la police de procéder avec une inculpation provisoire. Mais la police a fait fi de cette recommandation et n’a rien fait en ce sens. À chaque fois que Yogida Sawmynaden s’est rendu aux Casernes centrales, ses hommes de loi ont soulevé des points de droit, lui permettant ainsi de ressortir les mains libres. Mais le 22 juillet dernier, le DPP a décidé de procéder avec deux accusations formelles de ‘Forgery of private writing’ et ‘Making use of forged private writing’ sous l’article 108 du code pénal.

A l’appel de l’affaire devant la Cour intermédiaire ce lundi, la charge sera lue à Yogida Sawmynaden qui devra faire savoir à la Cour s’il compte plaider coupable ou non-coupable.