Après l’agression alléguée du ministre Jagutpal contre un employé de son ministère Kenny Dhunoo s’en prend à son tour à un infirmier

Suite à l’agression d’un infirmier indien à la clinique Wellkin, le ‘Deputy Chief Whip’ du gouvernement, Kenny Dhunoo, se retrouve au centre d’une tempête. Opposition et syndicalistes réclament sa démission. L’activiste Ivann Bibi a déjà porté plainte contre le député et une enquête a démarré. Reste à savoir si elle sera concluante ou pas.

L’activiste Ivann a porté plainte contre Kenny Dhunoo au poste de police de Vacoas ce 18 août, vu que le député a fait fi du protocole sanitaire en vigueur, qui stipule que le port du masque est obligatoire dans les cliniques, les hôpitaux et les pharmacies. La balle est maintenant dans le camp de la police. Et selon Dev Jokhoo, ancien ‘Deputy Commissioner of Police’ (DCP), la police a le devoir d’ouvrir une enquête après la diffusion de ces images.

Mais les faits qui sont reprochés au député Dhunoo sont plus graves. Des images rapportées par notre confrère TéléPlus le montre en train de malmener violemment un infirmier. Cet incident s’est produit le 29 juillet à la clinique Wellkin. Il semble que l’infirmier aurait demandé au député et à son épouse de se diriger vers l’unité de triage, alors que le couple s’était pointé au service des urgences, et de respecter le protocole sanitaire en vigueur à la clinique, dont le port du masque. Il est clairement visible que le député ne portait aucun masque. Mal en prit à l’infirmier, qui devait se faire violemment bousculer par le député. Ce dernier a enregistré une plainte à la direction de la clinique. Il s’agirait d’un ressortissant indien exerçant à la clinique depuis environ une dizaine d’années.

La clinique Wellkin a réagi par le biais d’un communiqué, où elle affirme que l’incident avait déjà été réglé à l’amiable, mais qu’une enquête a été initiée et que celle-ci sera menée par un « enquêteur spécialisé indépendant ». Ce qui donne lieu à plusieurs spéculations. L’Opposition parlementaire est unanime à réclamer la démission du député Dhunoo. Du côté des syndicalistes, Narendranath Gopee, président de la ‘Federation of Civil Service Unions’ (FCSU), réclame, lui, l’arrestation du député tandis que la Fédération des travailleurs unis (FTU) souhaite l’intervention du ministère du Travail.

Kenny Dhunoo : un ego surdimensionné

Il faut dire que le député traine derrière lui une réputation d’ego surdimensionné. On se rappellera que la direction de la ‘Mauritius Broadcasting Corporation’ (MBC) avait suspendu la senior journalist’ Manisha Jooty avec effet immédiat. Cela après que le sieur Kenny Dhunoo l’ait rapporté à la direction parce qu’elle ne l’avait pas interviewé alors qu’il était présent sur le chantier du Metro Express à Curepipe le 9 décembre 2021.

Le député devait aussi faire parler de lui lors de l’inauguration d’un pont à Cité Atlee le 21 avril 2022. Il devait déclarer que « Bobby Hurreeram est le ‘Baahubali’ de la construction ». Pour ceux qui ne le savent pas, ‘Baahubali’ est le héros d’un blockbuster de Bollywood, qui jonglait avec des rochers de plusieurs tonnes, et qui sera le sauveur de son peuple.

Au Parlement, Kenny Dhunoo est bien connu comme le franc-tireur du régime. Le 26 juillet dernier, c’était nul autre que lui qui avait posé une question portant sur les frais médicaux encourus par le Dr. Ramgoolam lors de son séjour en Inde pour suivre un traitement contre la Covid-19. Le Premier ministre devait alors affirmer qu’il avait reçu un appel de Veena Ramgoolam lui demandant son intervention pour faciliter le passage de son époux en Inde, des propos qui ont été traités de mensonges par le Dr. Ramgoolam. Le PM devait ainsi nommer Veena Ramgoolam en plein hémicycle, contrairement aux ‘Standing Orders’.

Qui se ressemble s’assemble

Il convient aussi de faire le rapprochement entre cet incident et l’agression alléguée commise par le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, contre l’imam Zaheer Peerbux, incident en date du 7 juillet dernier. Pour rappel, l’imam Peerbux était venu voir le ministre à son bureau pour demander des clarifications s’il avait été confirmé à son poste. Selon l’imam Peerbux, le ministre l’aurait injurié et bousculé. Deux incidents séparés mais qui trahissent cette culture d’arrogance du MSM, notamment un ego surdimensionné, et où l’on croit que tout est permis et que l’on est intouchable…