« L’agriculture peut être une mine d’or pour les jeunes entrepreneurs »

Il est assez inhabituel qu’un jeune puisse être intéressé par la cultivation et la plantation. Avishay Canaye a seulement 22 ans mais pour son jeune âge, il travaille aussi dur qu’un agriculteur chevronné, et cela dans une plantation aussi délicate que la cressonière. Qui plus est, passionné par la biologie et l’agriculture, il est étudiant à l’Université de Maurice. Nous avons donc décidé de côtoyer cette semaine-ci un jeune qui croit dur comme fer que l’agriculture peut offrir beaucoup d’opportunités aux jeunes.

Avishay est un jeune pas tout à fait comme les autres. Étudiant à l’Université de Maurice, doué pour les matières scientifiques, il travaille de nombreuses heures avec ses deux frères et son père sur la cressonnière familiale dans le village de Constance, Flacq, où habite la famille Canaye.

Venant d’un milieu modeste, le jeune homme avait une passion pour la plantation et l’agriculture depuis assez jeune. Il a suivi en cela  les pas de son père, qui est lui aussi planteur.  Avishay considère son père comme son mentor et sa source d’inspiration. Sa mère quant à elle est femme au foyer. Le jeune Avishay a deux frères, qui ont eux aussi suivi les pas de leur père. Avishay a aussi une sœur qui étudie à l’université.

Avishay a eu une enfance qui diffère quelque peu des autres enfants. « Mon enfance n’était pas tout à fait comme celle des autres enfants. J’étais plus intéressé à jouer à l’extérieur qu’à l’intérieur. Je n’étais pas fan de dessins animés. J’aimais jouer à cache-cache à l’arrière des champs de canne à sucre, à côté de ma maison et à faire du vélo dans les espaces verts », dit-il.

Avishay a fréquenté l’école primaire Sookdeo Bissoondoyal et a ensuite fait ses études secondaires au collège Basdeo Bissoondoyal. C’est avec de bonnes notes que le jeune homme devait intégrer l’Université de Maurice pour une formation en ‘Sanitary Science’.

Avishay ne dissimule pas son amour pour la science avec nous. « La science fait partie de mes matières préférées, notamment la biologie, l’agriculture et la chimie. Je me suis inscrit à l’Université dans la Faculté des sciences de la Santé pour y suivre des cours en ‘Sanitary Science’», nous confie le jeune homme.

 

Un train de vie qui serait dur pour de nombreuses personnes

Pendant les jours de semaine, Avishay se rend dès 6 h du matin sur le terrain de son père et est de retour chez lui à midi. Il se prépare pour ses cours à l’université qui commence à 14 h. Fini les cours, il est de retour chez lui à 19 heures.

Les week-ends, Avishay fait une incursion dans la cressonnière plus tôt le matin. Après avoir récolté le nombre requis de colis de cresson, commandés au préalable, il quitte le champ pour aller les livrer au marché ou aux marchands de quatre saisons.

Qu’est-ce qui a donc motivé le jeune homme pour la plantation ? C’est son amour de la nature et sa passion pour le jardinage qui le pousse à aller de l’avant, nous explique-t-il.

Qu’est-ce qui a forgé son caractère ? Pour lui, c’est l’éducation que lui ont donnée ses parents. Avishay est toujours prêt à aider n’importe quelle personne qui viendra lui demander de l’aide et ne songerait même pas de refuser. Aider les gens lui donne une grande satisfaction, nous confie-t-il.

Quelle est la clé de la réussite pour Avishay ? « Honnêteté et patience sont les clés de la réussite », nous affirme-t-il. Se basant sur ces qualités, il se donne corps et âme pour sa passion mais ne néglige pas pour autant ses études universitaires.

Quels sont les avantages aujourd’hui de se lancer dans l’agriculture ? La plantation, selon Avisahy, peut apporter un soutien financier, tout en vous permettant de rester connecté avec la nature. Ensuite, on ressent une certaine satisfaction, car c’est une activité qui produit des fruits et des légumes pour nourrir les gens.

Quels sont les problèmes que rencontre un agriculteur de nos jours ? Avishay nous explique qu’il est difficile de faire avec les aléas du climat. En outre, les chapardeurs constituent un véritable fléau pour les planteurs.

Des moments difficiles ? Avishay revient en arrière, durant le confinement. « Pendant cette période, nous devions rester sur le terrain jour et nuit pour éviter les pertes dues aux vols», nous explique-t-il.

Conseillerait-il  un jeune d’embrasser la carrière d’agriculteur aujourd’hui ? Selon Avishay, l’agriculture peut être une « mine d’or » pour les jeunes entrepreneurs. « Toute nourriture que nous mangeons provient de la terre. C’est donc une grande opportunité pour les jeunes de devenir planteurs ou agriculteurs. Ils contribueront à assurer la sécurité alimentaire. La demande des produits agricoles est omniprésente car les hommes et les animaux auront toujours besoin de nourriture. Il y a un dynamisme extraordinaire dans l’agriculture quand il y a de nouveaux entrepreneurs capables d’identifier de nouvelles opportunités », nous indique-t-il.

 

Fichier Perso

Nom et occupation de mon père : Dewanand, planteur

Nom et occupation de ma mère : Veena, femme au foyer

Meilleur conseil de mes parents : « Honesty is the best policy and hard work will pay off. One day, patience will result in the best achievement. »

Plat préféré : « Bouillon cresson, chutney de pommes de terre, piments confits »

Dessert préféré : Salade de fruits

Loisirs : Randonnée, vélo, natation

 

 

Hors-texte

La culture du cresson : une culture délicate et laborieuse

Le job d’Avishay Canaye : arracher les algues aquatiques, s’occuper du niveau d’eau de la cressonnière, et répandre les produits phytosanitaires comme les fertilisants et les pesticides.

Il nous explique que la culture du cresson n’est pas quelque chose de facile.

Premièrement, l’eau doit être au bon niveau dans la cressonnière. Ensuite, il est très important d’avoir une connaissance solide sur l’utilisation des pesticides et des engrais. « Le moment d’application des fongicides, des pesticides et des engrais doit être respecté avant la récolte. Je suis chanceux d’avoir ces connaissances, qui m’aident à obtenir un bon rendement, en termes de récolte, en fin de  journée », nous explique-t-il.

Sarah Khodadin