Casino de Maurice : Un cadre récidiviste arrêté pour harcèlement sexuel

C’est une affaire qui a été diversement commenté au courant de cette semaine. L’arrestation de Deoduth Nabobsingh, ‘Human Resource and Administration Manager’ du Casino de Maurice, plus précisément de la branche se trouvant à Curepipe. Mardi dernier, trois femmes, toutes des employées du casino, ont porté plainte contre lui pour harcèlement sexuel. Elles affirment qu’elles sont harcelées depuis au moins deux ans et qu’à plusieurs reprises, elles ont été victimes d’avances à connotation sexuelle. Dans leurs dépositions, les trois victimes présumées, âgées entre 40 et 58 ans, expliquent n’avoir jamais osé dénoncer le suspect dans le passé, par peur de représailles. Mais les choses ont dégénéré et mardi dernier, elles se sont finalement rendues au poste de police de Curepipe en compagnie de leur homme de loi, avant de consigner chacune une déposition.

Des avances à connotation sexuelle

Dans sa déposition, une des victimes, âgée de 40 ans, également nièce d’une personnalité proche du pouvoir, explique que le suspect a tout fait pour qu’elle vienne travailler non loin de son bureau. Elle allègue que son supérieur l’aurait appelée à plusieurs reprises pour lui demander de venir travailler dans son bureau. « Line dire moi ene zoli fam kouma moi bizin vine travail dans so bureau, koumsa ene journée li capave guette moi », dit-elle. Elle soutient qu’elle s’est sentie humiliée et embarrassée par cette affaire et avait même alerté ses proches. Elle n’aurait toutefois pas eu le courage de porter l’affaire devant l’administration du Casino de Maurice. Le même jour, une autre employée a avoué qu’elle a aussi été victime des avances de la part du haut gradé en question. Il l’aurait approché en janvier 2020 alors qu’elle marchait dans les rues de Curepipe. « Li dire moi nous ale manger, après li faire banne avances, mone bien gagne honté », confie, pour sa part, la troisième victime. En rejetant les avances du suspect, elle aurait reçu des menaces de transfert, ajoute la plaignante.

Jeudi dernier, la police de Curepipe a convoqué le suspect, qui a été interrogé ‘Under Warning’. Deoduth Nabobsingh a nié toute implication dans cette affaire, et fait état d’un complot contre lui. Le ‘Human Resource and Administration Manager’ a été toutefois arrêté et traduit devant la cour de district de Curepipe sous une charge provisoire de harcèlement sexuel. Il a dû fournir une caution de Rs 17 000 et signer une reconnaissance de dette Rs 40 000 pour retrouver la liberté conditionnelle. La magistrate de la cour de Curepipe l’a toutefois ordonné de ne pas contacter les victimes présumées de cette affaire.

Blanchi en janvier dernier

Au début de janvier, une lettre signée par six femmes, toutes des employées du casino, avait été envoyée à la direction, faisant état de harcèlement sexuel de la part de Deoduth Nabobsingh. La direction avait alors institué une enquête prétendument indépendante, dirigée par un homme de loi. Après plusieurs sessions d’interrogatoires, Deoduth Nabobsingh avait été blanchi. Il avait d’ailleurs été informé par une lettre officielle de son employeur datant de mars 2022 que la plainte portée contre lui n’avait pas été prouvée et qu’il est, de ce fait, blanchi.  Mais il s’était néanmoins promis de les faire payer, avons-nous appris. Sauf que « boule ine viré », parait-il.