Nishal Joyram : « Il n’y a rien qui justifie une hausse ! »

Le ‘Petroleum Pricing Committee’ devait se réunir hier après-midi, selon le directeur Rajiv Seervansingh. Une hausse de Rs 5 sur le prix des carburants n’était pas à écarter à l’heure où nous mettions sous presse. Nishal Joyram, éducateur ayant fait une grève de la faim pour dénoncer la hausse injustifiée du prix des carburants l’année dernière, juge qu’il n’y a aucune raison pour que le prix de l’essence augmente. Il estime que quand le prix du Brent à l’international était aux alentours de $128, le prix à la pompe à Maurice était de Rs 74,10 pour l’essence, et Rs 54,55 pour le diesel.

« Aster la si nou get bien, le prix à l’international li a $98 ek pe rod fer nou kroir ki biwin augmente le prix à la pompe ici à Maurice. C’est de la manipulation psychologique de la part de la STC et du gouvernement. Il n’y a aucune raison pour justifier une hausse dans le prix de l’essence. D’ailleurs, le prix que les consommateurs paient n’est pas un prix réel ! », lance-t-il. Il a en ce sens envoyé une lettre à la STC pour demander plus d’explication sur le PSA (Price Stabilisation Account).

Le porte-parole de l’ACIM, Jayen Chellum, est du même avis. « Il n’y a aucune raison d’augmenter le prix de l’essence ! » Il estime que le prix à l’international n’a rien à voir avec le prix pratiqué à Maurice dans le contexte actuel. « Le Premier ministre inn fer dominer ek bann consommateurs kan linn sanz la loi pu ki oblize ki PSA fini rempli, lerla ki pu kav baisse l’essence. Sa premier ministre la ek so gouvernement inn eklat flexibilité du Price Stabilisation Account. Li pe pren bann mauricien pour des vaches-à-lait. Le premier ministre inn force bann consommateurs pour paie l’essence cher. Sa kantite tax ki ena la, prix la inn doubler. Aster li pe vinn dir ki akoz prix pe monté à l’international akoz sa ki bizin augmente l’essence ankor ! », martèle-t-il.

Le Brent à l’international

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a gagné hier 4,00 dollars, soit 7,9 %, à 54,47 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Même chose pour le WTI aux États-Unis. Les hausses de cours intervenues mercredi soir sont les plus importantes en une séance depuis novembre 2016. Ce rebond fait suite à la chute de 6,2 % du prix du Brent enregistrée ce lundi, suite aux turbulences à Wall Street ainsi qu’à une éventuelle surabondance de l’offre de pétrole.

Pour la plupart des spécialistes du secteur, le récent rebond des prix du pétrole est exclusivement imputable à la forte hausse des cours à Wall Street d’hier, qui a directement influencé les cours du pétrole. Fondamentalement, les prix demeurent déprimés, avec une baisse de plus de 35 % par rapport à leur pic récent en octobre, ramenant les cours à leur plus bas niveau depuis l’été 2017.

En septembre, le baril de pétrole est déjà repassé au-dessus de la barre des 100 dollars, d’abord pour le cours du brut en Malaisie, puis pour celui au Nigeria. En Europe, le Brent de la mer du Nord a atteint les 95 dollars le mardi 19 septembre, pour ensuite clôturer la semaine à 93 dollars trois jours plus tard. Un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis dix mois. Dans un contexte d’inflation généralisée, cela met sous pression les pays consommateurs et leurs automobilistes.