Des tueurs en série ?
Une semaine riche en développements aux Casernes centrales, depuis le double meurtre du couple Presram et Indira Sookur, à Clairfonds, Vacoas. Bijoux, argent, carabine, munitions et la voiture du couple ont été emportés lors de ce cambriolage, qui a également coûté la vie au couple. De vendredi à dimanche, les enquêteurs ont rencontré des difficultés pour élucider cette affaire, mais d’importants développements sont survenus dans la journée de dimanche. La voiture du couple, immatriculée 5555JL15, a été retrouvée à l’arrière de la poste de Quartier-Militaire.
Dans le cadre de cette affaire, plusieurs unités de la police sont entrées en action. Il s’agit de la ‘Major Crime Investigation Team’ (MCIT), la ‘Criminal Investigation Division’ (CID), la ‘Field Intelligence Office’ (FIO) et la cellule spéciale de la ‘Special Supporting Unit’ (SSU). Dans un premier temps, les officiers se sont engagés dans une course-poursuite dans la région de Canot, Bambous et Flic-en-Flac, avant de finalement intercepter une voiture de couleur grise à St.Martin. Un premier suspect a été arrêté. Il s’agit de Cédric Beegun, 28 ans, un habitant de Vacoas qui se trouvait en compagnie d’une jeune femme. Sur les lieux, il est passé aux aveux et a présenté ses excuses aux limiers, tout en leur promettant de dire la vérité sur cette affaire. La jeune femme, n’étant pas impliquée, a été autorisée à partir.
Cédric Beegun a tout avoué lors de son interrogatoire, et a même conduit les limiers à Camp Levieux où il avait dissimulé l’arme à feu volée au domicile du couple Sookur. Le suspect a immédiatement balancé le nom de sa compagne, Selvina Bhundoo. Il a ensuite conduit les enquêteurs à Chebec, à Chebel, dans la soirée de dimanche, où un autre complice de ce cambriolage et meurtre a été arrêté. Il s’agit de Jean Marie Jacquette, 37 ans. Selon les premiers éléments de l’enquête, la bande s’était réunie à Chebec, à Chebel, et a élaboré le plan de cambriolage au domicile des Sookur.
Par la suite, les limiers ont fait une descente à Pailles au domicile du couple Sandrine Rathbone et Nacir Backredun, mais ces derniers sont parvenus à prendre la fuite à l’arrivée des forces de l’ordre ce jour-là. Ce n’est que le lendemain qu’ils ont été coffrés par la police. Les policiers de la ‘Field Intelligence Office’ (FIO) ont effectué un véritable travail de fourmi sur ce couple, et les retombées ont été accablantes. Sans emploi, ils louaient des maisons à travers le pays, mais finissaient par les abandonner.
Soumis à un interrogatoire serré, Sandrine Rathbone et Nacir Backredun ont confirmé leur participation dans le meurtre du couple Sookur. Mais une information a interpellé la FIO. Le décès d’une femme qui louait une maison au couple à Bain des Dames.
Bibi Khatiba Goburdhun tuée pour son argent et ses bijoux
Aussitôt que les policiers ont reçu des informations, ils les ont transmises aux enquêteurs de la MCIT. Le couple a été soumis à un interrogatoire serré et leur réponse a surpris les limiers. « Oui missier, nous même kine faire sa case la, nous ti pe reste locataire la bas », a-t-il répondu. Les deux ont volontairement participé à un exercice de reconstitution des faits jeudi après-midi. Et avec détails, ils ont indiqué comment ils sont passés à l’acte. C’est Sandrine Rathbone qui a participé à l’exercice en premier. Elle a d’abord indiqué aux enquêteurs la maison qu’elle louait avec son compagnon à Bain-des-Dames. La victime vivait seule, et elle avait l’habitude de lui rendre visite et de lui faire des massages. C’est lors de ses visites régulières qu’elle a découvert la présence de nombreux bijoux et d’une importante somme d’argent à son domicile. Avec son époux, elle a élaboré un plan de cambriolage. Elle explique que c’est Nacir qui a volé bijoux et argent, et qu’il est ensuite remonté au premier étage pour tuer Bibi Khatiba Goburdhun.
C’est ensuite Nacir Backredun qui a expliqué aux limiers que le jour du drame, en mars 2022, il s’est introduit chez la victime et a emporté ce qu’il pouvait sans qu’elle ne s’en aperçoive. Puis il a ramené le butin chez lui et est retourné au premier étage. « Mo pe remonté pou alle faire travail la », a dit Nacir a sa compagne. Lorsqu’il a été interrogé sur la nature de ce « travail », il a laissé entendre qu’il était remonté pour tuer la victime.
L’examen post mortem de Bibi Khatiba Goburdhun conclut à un œdème pulmonaire
Cette affaire fera grand bruit dans les jours à venir. Le corps de la victime avait été retrouvé sur son lit le 11 mars 2022. Un rapport préliminaire de la police indiquait qu’aucun ‘Foul Play’ n’était suspecté, et le cadavre avait été transféré à la morgue de l’hôpital Jeetoo pour une autopsie. Un examen post-mortem effectué par un médecin de la police n’avait révélé aucune anomalie, et le décès avait alors été attribué à des causes naturelles. Ce sont des anciens collègues et voisins de Bibi Khatiba Goburdhun qui avaient organisé ses funérailles, car ses proches résident à l’étranger. Il n’est pas exclu que le médecin en question doive fournir des explications concernant cette affaire, qui avait été traitée comme un décès d’origine naturelle, alors que les deux suspects ont avoué le meurtre.
Un quatrième meurtre ?
Depuis jeudi après-midi, plusieurs unités de la police passent au peigne fin des cas de vol non élucidés dans plusieurs régions à travers le pays, ainsi que des décès suspects, afin de déterminer si ce couple a fait d’autres victimes. Actuellement, les enquêteurs examinent un cas de vol au domicile d’une habitante de Vacoas. Une femme âgée a signalé un cambriolage à la police, affirmant que cinq individus avaient pénétré à son domicile. Elle a réussi à prendre la fuite alors qu’ils étaient à l’intérieur. Ils seront bientôt interrogés sur cette affaire.
Du côté des enquêteurs, on affirme que de gros développements sont attendus prochainement concernant d’autres dossiers qui sont restés non résolus.