Cinglant désaveu de Ban ki-Moon

U.N. Secretary-General Ban Ki-moon answers questions during a news conference following his meeting with Lithuanian President Dalia Grybauskaite at the Presidential Palace in Vilnius, Lithuania, Monday, Nov. 18, 2013. (AP Photo/Mindaugas Kulbis)

Les révélations sont de taille et la condamnation cinglante. Ban ki-Moon, Secrétaire général des Nations unies, vient de critiquer la coalition menée par l’Arabie saoudite, le bombardement du Yémen ayant causé, l’année dernière, la mort de 510 enfants alors que le nombre de blessés juvénile dépassait les 667. Cette alliance militaire s’ajoute ainsi à la liste noire annuelle des États et groupes armés qui violent les droits des enfants en temps de conflit.

Le rapport de Ban ki-Moon a été rendu public, il y a une dizaine de jours, et dans lequel nous apprenons que les frappes lourdes de la coalition dirigée par les Saoudiens n’avaient pas épargné hôpitaux et écoles. Ces attaques, en mars 2015, avaient pour but de barrer la route aux rebelles Houthis et aux forces loyales à l’ancien président Ali Abdullah Saleh proches du régime iranien qui voulaient contrôler le pays. L’escalade des combats avait provoqué de graves violations contre les enfants yéménites. Le reportage de l’ONU étant accablant, son Secrétaire général  a exhorté les 193 membres à s’assurer  que « l’engagement dans les hostilités et les réactions aux menaces à la paix et à la sécurité respectent les lois internationales ».

Le massacre des enfants au Yémen  ne doit pas nous laisser indifférents. Dommage que notre politique étrangère de neutralité et d’amitié envers toutes les nations du monde n’a pas été respectée à la lettre, un membre du gouvernement, lors de ses allées et venues assez fréquentes au royaume, ayant choisi de se montrer plus Saoudien que les natifs du pays du roi Salman pour engager la participation de la République de Maurice dans un défilé militaire rassemblant une vingtaine de pays alliés de Riyad. Ce qui est incompréhensible, c’est que le ministre en question y était envoyé en mission spéciale pour quémander des fonds en pétrodollars afin de pouvoir démarrer le projet de Heritage City et qu’il n’avait aucune raison de se lier, de s’engager au nom de nos valeurs et de notre souveraineté. Contre les milliards promis et servis comme appât pour acheter notre liberté de pensée  et notre droit de réserve et d’impartialité, nous avons récolté un sévère blâme, indirect soit-il, de l’ONU et de son SG qui était récemment chez nous pour aussi apprécier notre culture de vivre ensemble et le respect que nous devons aux peuples amis, qu’importe leur situation géographique ou financière.

Ce qui est grave dans toute cette histoire de démonstration militaire saoudienne, c’est que ni le Premier ministre, ni le chef de la diplomatie mauricienne ne se sont manifestés pour rappeler leur collègue à l’ordre. Même comme observateur de cette manœuvre mobilisant 2 500 avions de guerre, 450 hélicoptères, 20 000 tanks et 350 000 soldats, nous n’avions aucune raison d’afficher notre présence aux côtés de ceux qui ne sont pas exempts de tout reproche devant la prolifération du terrorisme. Quel genre de terreur est le bombardement d’écoles et d’hôpitaux qui a tout volé à ces innocents enfants ?