[Circonscription n°1] Quand les habitants de la Cité Richelieu sont livrés à eux-mêmes face à divers problèmes

À l’approche des élections générales, la parole a été donnée aux habitants de la circonscription n°1. Nichée dans le district de Port-Louis, la petite localité de Cité Richelieu semble être négligée par les autorités. Les résidents partagent les problèmes auxquels ils sont confrontés. Les récentes inondations les ont touchés, mais d’autres difficultés persistent. L’équipe de Sunday Times s’est rendue sur place pour évaluer la situation.

Certains habitants expriment leur frustration face à l’indifférence des autorités à leurs préoccupations. « Nous ne savons plus à qui nous adresser », déplorent-ils. « Kot sa ban députés et ministres gouvernement la été ? Pas finn trouve zot bout ! Quand aurons-nous une réponse concrète ? », se demandent-ils, à bout de patience. Depuis les inondations du dimanche 14 avril dernier, les habitants de Cité Richelieu s’efforcent de retaper leurs maisons, ce qui représente un véritable défi.

Inondations : A qui la faute ?

Les habitants estiment que les inondations auraient pu être évitées. Maxwell, un résident, explique que lors du projet de métro, les autorités ont érigé un mur. « Lors des inondations, l’eau provenant des montagnes, amplifiée par les fortes pluies, s’est accumulée derrière ce mur. Incapable de retenir cette pression, il s’est effondré, provoquant ainsi des inondations dans nos maisons », relate-t-il. Maxwell déplore le manque de réaction des autorités malgré les avertissements qui leur ont été adressés.

« Que sommes-nous censés faire lorsque de telles catastrophes surviennent ? Nous ne sommes pas des gens influents. Lorsque nos maisons sont inondées et que nous perdons nos biens personnels, nous ne savons pas vers qui nous tourner », expriment les riverains. Ils insistent sur le fait que même si les catastrophes naturelles sont inévitables, les autorités doivent agir concrètement pour contenir les dégâts au lieu de les laisser s’aggraver. Ils lancent un appel au gouvernement et au propriétaire du terrain pour qu’ils agissent rapidement, car vivre dans de telles conditions à chaque forte pluie est insupportable. Maxwell, qui tient une petite boutique, estime avoir subi une perte d’environ Rs 350 000 lors des récentes inondations.

Cynthia, mère de famille, dénonce le manque de soutien des autorités. Seuls les députés de l’opposition sont venus sur place pour constater la situation, mais les ministres n’ont toujours pas fait acte de présence. « Nou in bizin debrouiller par nous meme, ici kan ena ene probleme pas trouve ban ministre ek ban deputé gouvernement. Nou kumadir ban dimun abandonné », déclare-t-elle avec frustration.

Marie, âgée de 85 ans, raconte avoir vécu une scène désolante lors des récentes inondations. Résidant de l’endroit depuis plus de 30 ans, elle est consternée par l’inaction des élus de la circonscription. Elle exprime sa détresse avec émotion, soulignant l’absence de visite ou de soutien de leur part. « Zamain zot pas finn vin get moi ni rann moi ene visit », regrette-t-elle. Cette personne âgée vit seule dans une petite maison en tôle. Il ne lui reste plus rien.

Le problème des inondations ne date pas d’hier et Cité Richelieu n’est pas la seule localité touchée. Les habitants de la rue Beethoven estiment qu’il est temps d’agir plutôt que de rester les bras croisés, conscients que les défis liés au changement climatique ne feront qu’empirer.

Manque de drains

Le manque de drains pose également un sérieux problème. L’eau des inondations se retrouve piégée, envahissant ainsi les habitations. À l’entrée de la rue Beethoven, on observe que la configuration de la rue ressemble à celle d’une cuvette, favorisant ainsi le reflux de l’eau dans les maisons. Les autorités doivent intervenir rapidement pour résoudre ces problèmes. Cependant, au cours des cinq dernières années de mandat gouvernemental, aucune action n’a été entreprise. « Nous ne pouvons pas continuer à vivre ainsi. Aucun progrès n’a été réalisé pour le bien-être des habitants. Quelles infrastructures nous sont offertes ? À part le métro, rien d’autre ! », dénoncent-ils avec véhémence.

Manque de loisirs pour les enfants

Les habitants sont également surpris par l’état du jardin d’enfants situé à l’entrée du village, et le fait qu’il n’y a même pas d’espaces de loisirs pour les enfants. « Alors que le fléau de la drogue touche de plus en plus la société, aucune solution n’est apportée à ce problème. Ce jardin d’enfants aurait pu être utilisé pour promouvoir des activités visant à empêcher les enfants de tomber dans les fléaux de la drogue », disent-ils.

Malgré plusieurs plaintes auprès des autorités, rien n’a été fait jusqu’à présent. « Ce jardin est devenu un lieu de rassemblement pour les drogués. Les infrastructures destinées aux enfants sont dans un état pitoyable. Les barres de fer des jeux sont rouillées et représentent un danger pour les enfants. Comment se fait-il que le lieu n’ait pas été entretenu depuis un certain temps ? Que font les autorités ? », s’interrogent-ils. Selon les résidents, il n’y a aucune activité visant à encourager les jeunes, et bien que le jardin d’enfants existe, il n’y a aucun suivi en termes d’embellissement, d’entretien ou de remplacement des infrastructures. « Pendant 5 à 6 ans, ce jardin a été délaissé. Il est devenu un repaire pour les drogués, alors que c’est avec l’argent des contribuables qu’il a été construit. Même la piste synthétique n’a pas de coach pour entraîner les jeunes à ce jour », dénoncent-ils.

Centre pour femmes fermé à clé

Encadrer et promouvoir les femmes a soi-disant toujours été une priorité pour le gouvernement. Pourtant, le centre pour femmes est fermé depuis plus de trois et sert désormais de repaire pour les délinquants et les drogués, alors qu’il aurait pu être utilisé de différentes manières, non seulement pour promouvoir les femmes, mais aussi pour aider les sinistrés lors des inondations. Aucune explication n’a été fournie sur la fermeture de ce centre, qui était d’une grande utilité pour les habitants. « Le centre social est toujours fermé à clé. Nous n’avons aucun endroit pour organiser des activités. Il est devenu un refuge pour les toxicomanes, qui viennent s’y installer en journée et en soirée. Ils disent des jurons, et n’ont aucun respect pour les habitants des alentours. Certains n’hésitent pas à se donner en spectacle une fois qu’ils ont consommé de la drogue ou de l’alcool. Ils urinent dans tous les coins et embarrassent les voisins. Le gouvernement dépense des milliards pour construire des centres et les inaugurer, mais ici notre centre est fermé sans raison », regrettent-ils. Les habitants demandent aux autorités de rouvrir ce centre, afin de pouvoir répondre aux besoins des femmes en cas de nécessité.

Fuite d’eau depuis deux mois déjà

Les habitants sont également furieux en raison d’une fuite d’eau dans leur localité. Elle perturbe l’approvisionnement en eau et malgré les signalements aux autorités, aucune action n’a été entreprise jusqu’à présent.