Conditions de vie déplorables du peuple agaléen Franco Poulay : « Zot pe envi fer nou dégoûte nou lavi pou nou allé »

Avec des conditions de vie déplorables, et avec la menace de la construction d’une base militaire indienne qui se profile à l’horizon, les Agaléens se demandent si le gouvernement mauricien maintient intentionnellement leur niveau de vie dans un état déplorable, comme une tactique pour les obliger à mettre les voiles.

Agalega abrite environ 274 habitants. Cet archipel, une dépendance de la République de Maurice, fait partie de la circonscription no 3. Force est de constater que leurs conditions de vie sont affligeantes. Prenons le système de santé. Celui-ci laisse à désirer : il y a un dispensaire seulement sur l’île, ou officient un médecin et deux infirmiers. En cas de problème médical grave, les Agaléens sont obligés d’attendre que le Dornier de la ‘National Coast Guard’ (NCG) ne vienne les évacuer pour qu’ils puissent avoir accès à un hôpital à Maurice.

Mais après avoir reçu des soins à Maurice, les Agaléens sont livrés à eux-mêmes. Ils sont ainsi sans abri, en attendant que le Dornier ne les rapatrie dans leur archipel. Franco Poulay, le porte-parole des Agaléens, nous explique que le ministre Mahen Jhugroo avait annoncé en 2015 la construction d’un centre pour héberger les Agaléens en séjour médical à Maurice, annonce qui est restée vaine. « Les Agaléens en ont plus que marre en ce qui concerne les fausses promesses », fulmine Franco Poulay. Qui plus est, une fois le traitement effectué à Maurice, les Agaléens ne font l’objet d’aucun suivi médical une fois de retour dans leur île. Ces derniers réclament ainsi un meilleur système de santé, dont un petit hôpital sur l’archipel.

Le système éducatif n’est pas mieux. L’école secondaire d’Agalega comporte 3 profs seulement et qui s’efforcent d’enseigner le plus de matières possibles aux étudiants. L’avenir est incertain pour ces jeunes, nous confie Franco Poulay. Qui plus est, ces derniers n’ont aucun loisir. En ce qui concerne le logement, il faut savoir que les Agaléens ne peuvent ni devenir les propriétaires de leurs maisons ou de leurs terrains, ni agrandir leurs demeures. L’un des points de revendication des Agaléens : ils exigent de devenir propriétaires de leurs maisons.

Avec ces conditions de vie déplorables, les Agaléens s’inquiètent de la construction d’une possible base militaire indienne sur l’archipel, malgré les dénégations du Premier ministre, Pravind Jugnauth, au Parlement. « Les Agaléens réclament que l’accord entre l’Inde et Maurice soit rendu public et exigent des explications du Premier ministre. Nous voulons qu’il y ait de la transparence en ce qui concerne les constructions en cours car tout porte à croire que ceux-ci ne nous seront aucunement bénéfiques », nous lance Franco Poulay. Il est vrai que le silence du Premier ministre sur cette affaire reste suspect…

« Le peuple agaléen n’a aucun droit sur sa terre natale », dénonce Franco Poulay. Les Agaléens soupçonnent d’ailleurs que le gouvernement mauricien maintient intentionnellement leur niveau de vie dans un état déplorable, comme une tactique pour les obliger à s’en aller. « Zot pe envi fer nou dégoûte nu la vie pu ki nu aller », clame Franco Poulay.