Consternation à l’hôpital ENT : Les deux générateurs sont-ils en panne ?

  • Qu’adviendra-t-il aux patients sous respirateur artificiel en cas de coupure d’électricité ?

« ENT, c’est lopital pli moderne ki nou ena dans Maurice », s’est vanté le ‘Deputy Prime Minister’ (DPM) Steve Obeegadoo lors d’une conférence de presse, jeudi. Or, au sein de cet établissement hospitalier le plus moderne existant à Maurice et appelé à traiter des cas sévères de patients positifs à la Covid-19, des questions sont soulevées par rapport à certaines infrastructures électriques. En effet, les deux générateurs de l’hôpital étaient en panne depuis juillet. Aucune démarche n’aurait été entreprise, allègue-t-on, pour les réparer ou les remplacer. Une situation qui jette la consternation parmi le personnel soignant, d’autant qu’il y a tout récemment eu une coupure d’électricité au sein de l’hôpital. Le ‘black-out’ a duré pendant 37 longues minutes. Un UPS (Uninterruptible Power Supply) ait pu faire l’affaire pour maintenir les appareils électriques, dont les respirateurs artificiels, en marche pendant ce temps bien que des interrogations subsistent. « Se peut-il qu’il y ait eu des décès durant ce lapse de temps mais qui ont été reportés officiellement bien plus tard ? »

Que se passera-t-il en cas d’une autre coupure, surtout si celle-ci est d’une durée plus longue ? Cette question hante des membres du personnel, déjà bouleversés par le nombre de décès qu’ils témoignent quotidiennement à l’ENT. Les générateurs ne sont pas un luxe, mais relèvent d’une question de vie ou de mort surtout par ces temps de pandémie. D’autant que des patients critiques sont régulièrement mis sous respiration artificielle. Actuellement, il y en a cinq qui sont connectés aux « ventilators », selon le ministre de la Santé Kailesh Jagutpal. D’où la crainte évoquée en cas d’une coupure longue et persistante. « Joue-t-on avec la vie des gens ? », se demande-t-on dans les couloirs de l’hôpital ENT.

Nous avons essayé d’entrer en contact avec le contracteur indien chargé de faire les installations électriques vendredi et samedi, mais en vain. En milieu de semaine toutefois, il avait avoué, lors d’une conversation téléphonique, que les deux générateurs étaient effectivement en panne. L’un était tout bonnement inopérationnel tandis que le second n’arrivait pas à se déclencher automatiquement. Il s’évertuait ainsi à louer un autre générateur en guise de dépannage temporaire dès le lendemain, puisqu’il jugeait que la cotation qu’il aurait reçu d’un fournisseur local pour son remplacement était trop élevée. Cette explication ne corrobore toutefois pas avec la version de la direction de l’établissement hospitalier. En effet, une source officielle nous a affirmé, vendredi après-midi, qu’un récent rapport qu’il a reçu de la part du contracteur a démontré que les deux générateurs sont opérationnels et qu’il n’y a donc aucun souci à se faire.

Which is which’ ? Comment les générateurs sont-ils passés d’inopérationnels à opérationnels en l’espace d’un jour ? Le ministère de la Santé est-il au courant de cet état de choses ? Peut-on se permettre d’agir avec autant de légèreté quand on sait qu’il s’agit d’une question de vie ou de mort ? Ne doit-on pas exiger des actions immédiates de la part du contracteur indien, d’autant que l’hôpital ENT a été inauguré il y a tout juste deux ans ? En tout cas, l’on craint que cette préoccupation majeure parmi le personnel soignant ne vienne alimenter les craintes des patients positifs pour se faire soigner à l’ENT.