Examens du SC et du HSC Grossières erreurs pour plusieurs épreuves

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  • « Stressante et démotivante pour les élèves », déplore Soondress Sawmynaden

Plusieurs erreurs ou anomalies ont été décelés dans certains papiers d’examens de Cambridge, pénalisant les élèves. Malgré les assurances du MES, les élèves sont toujours dans le flou en ce qui concerne la marche à suivre qui sera adoptée par les autorités mauriciennes pour qu’ils ne fassent pas les frais des erreurs de Cambridge.

Les étudiants du ‘Higher School Certificate’ (HSC) ont pris part aux épreuves du ‘General Paper’ le mardi 27 septembre. Mais après des mois de préparation et de révision, beaucoup de candidats étaient surpris de constater que l’épreuve comportait des ‘anomalies’. En effet, en jetant un coup d’œil à la section B, certains éléments ne correspondaient pas à d’autres. Ce qui a causé un préjudice pour les candidats, étant donné qu’ils ont dû prendre un temps supplémentaire pour départager ces erreurs.

Soondress Sawmynaden, ancien recteur du collège Maurice Curé et actuel président de l’Association des recteurs, nous fait remarquer que ces derniers temps, les épreuves de Cambridge comportent beaucoup d’erreurs. « Nous avons là une situation très grave », souligne-t-il. En ce qui concerne l’épreuve du ‘General Paper’, il s’étonne à ce que personne de chez Cambridge n’ait remarqué cette erreur aussi simple.

« Une telle situation peut être extrêmement stressante et démotivante pour les étudiants, surtout après le débalancement provoqué par la pandémie dans le système éducatif », dit-il. Il fait aussi ressortir qu’à Maurice, le système de boursiers d’état (‘lauréat’) est toujours en vigueur. « Beaucoup d’étudiants dépendent sur leurs résultats à ces examens pour devenir lauréat afin obtenir une bourse pour financer leurs études supérieures. Certains candidats peuvent donc perdre leurs chances de devenir lauréat car ils ont été déstabilisés par une erreur dans cet épreuve », explique-t-il. Soondress Sawmynaden est d’avis qu’il faudrait dorénavant s’assurer à ce que les épreuves de Cambridge ne comportent pas d’erreurs. « Il faut se rappeler que l’État mauricien paye Cambridge pour la tenue de ces examens », assène-t-il.

Comment s’assurer que les étudiants qui ont été ‘victimisés’ par ces examens ne soient pas pénalisés ? Soondress Sawmynaden affiche une certaine inquiétude. « La MES a donné la garantie que les étudiants ne seront pas pénalisés mais aucune explication n’a été donnée sur la ligne de conduite que les autorités mauriciennes comptent adopter pour éviter la pénalisation des candidats. Valeur du jour, nous sommes toujours dans le flou », s’inquiète-t-il. Pour lui, la seule façon de s’assurer qu’aucun candidat ne soit pénalisé, c’est d’annuler l’épreuve de ‘General Paper’ et de permettre aux étudiants de refaire cette épreuve.

Dharam Gokhool : « Cambridge doit signer un ‘error free certificate’ »

Dharam Gokhool

Dharam Gokhool, ancien ministre de l’Éducation, nous offre quelques éclaircissements. Il nous explique que les modérateurs de Cambridge doivent signer un ‘error free certificate’ après la vérification des épreuves. Ce n’est qu’après avoir remis ce certificat que l’épreuve est considérée comme valide. « L’erreur vient donc d’un mauvais contrôle de Cambridge », maintient-il. « Les précautions doivent être de mise surtout quand il s’agit d’un examen aussi important que le ‘Higher School Certificate’ », dit-il. Il demande à ce que Cambridge soit informée de cette anomalie afin que cette université prenne les dispositions nécessaires pour ne pas pénaliser les candidats.

Dharam Gokhool tient toutefois à dénoncer « l’indifférence totale » de la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookhun-Luchoomun, « surtout après avoir été désignée comme vice-Premier ministre ». « Tout le ministère de l’Éducation agit de façon déplorable face à ce problème », dénonce-t-il.

Le papier d’urdu pas épargné par les erreurs

Outre le ‘General Paper’ et la langue tamoule, l’épreuve d’urdu au niveau du ‘School Certificate’ (SC) comporte également des erreurs. Des enseignants de cette langue font ressortir que le niveau était beaucoup trop élevé pour des élèves de SC (‘Ordinary Level’) étant donné que des mots normalement utilisés au niveau du ‘Advanced Level’ ont été inclus. Ils ont aussi remarqué des anomalies dans l’épreuve de traduction de l’anglais à l’urdu, ainsi que des erreurs dans la structure des phrases. Les caractères étaient tellement petits pour certaines sections que les candidats avaient eu toutes les peines du monde pour les lire. « Alors qu’il y avait déjà un manque d’engouement pour les langues orientales chez les jeunes, de telles erreurs les démotiveront certainement d’avantage », nous lance un enseignant.