Haniff Peerun : « Il faut relancer notre économie stagnante »

Dans le cadre des consultations pré-budgétaires (2024-2025), le président du ‘Mauritius Labour Congress’ (MLC), Haniff Peerun, envisage d’adresser un mémoire contenant plusieurs propositions et suggestions pour le bien-être des travailleurs du secteur public et privé, mais aussi pour l’ensemble de la population et pour le pays.

Le syndicaliste soutient d’abord que le ministre des Finances et du Développement économique, Dr Renganaden Padayachy, ne doit pas prononcer un ‘discours d’annonce’. « A plusieurs reprises, on a annoncé des mesures en grande pompe, mais on ne les implémente pas », regrette le syndicaliste, avant d’ajouter qu’il faut accorder une allocation chômage aux personnes sans emploi, car il y a, selon lui, des chômeurs qui n’ont pas de travail pour pouvoir nourrir les membres de leur famille.

Pour lui, il est aussi impératif que le grand argentier annonce un budget qui peut relancer l’économie de notre pays qui est, selon lui, stagnante. Le syndicaliste a ainsi fait comprendre qu’on ne peut éternellement se fier au secteur du tourisme. « Il faut diversifier notre économie, car nous avons une grande expérience sur les conséquences de la pandémie de la Covid-19 », explique-t-il. Selon lui, il faut exploiter au maximum la terre agricole, soit planter des légumes, dont l’oignon et la pomme de terre. « Les plantations et l’élevage nous éviteront d’importer des légumes et de la viande. En plus, cela créera de l’emploi et nos devises ne seront pas affectées », estime-t-il.

D’autre part, le président du MLC laisse entendre que la méritocratie et la transparence doivent primer, et qu’il faut reconnaître les compétences des jeunes afin d’éviter leur exode. Par la même occasion, il demande aux autorités concernées de revoir le mode de recrutement en se basant sur les compétences et expériences des Mauriciens par rapport aux travailleurs étrangers.

Le syndicaliste soutient également qu’il faut abolir les postes de vice-président de la République et de vice-Premier ministre, et souhaite que le gouvernement arrête d’accorder des ‘subsides’ aux organisations socio-culturelles du pays. Il propose aussi que le gouvernement introduise le transport gratuit pour les membres du public, à l’instar d’autres pays. « Gouvernement déjà paye banne compagnie bus pu etudiants, vieilles personnes. Transport pu employés deja rembourser par lemployeur ki li gouvernement ou secter priver. Bizin truv 1 formule aproprier cote secter priver et gouvernement contribuer pu transport », souligne-t-il.

Le président du MLC met également l’accent sur l’importance que les Mauriciens aient tous un carnet de santé, ainsi que la nécessité de fixer les prix, de réduire la TVA sur certains articles de consommation, de revoir la politique monétaire et d’ouvrir les banques le samedi (demi-journée). De plus, il insiste sur le fait que les personnes du troisième âge doivent toucher une pension de Rs 15000 le plus tôt possible, afin qu’elles puissent joindre les deux bouts. Il indique qu’il faut trouver des solutions pour résoudre la lourdeur administrative au niveau des ministères et institutions publiques, et se pencher sur les traitements, facilités et privilèges des travailleurs du secteur public et privé à plusieurs niveaux.

Pour lui, il faut aussi créer une institution comme le défunt ‘Mauritius College of the Air’ (MCA) afin de piloter les cours en ligne de manière adéquate. D’où l’importance de l’utilisation de l’internet gratuit pour le bien-être des étudiants, et pour tous les Mauriciens en général. D’autre part, Haniff Peerun explique qu’une politique de transparence s’impose quand il s’agit des examens de la ‘Public Service Commission’ (PSC). « On doit obtenir les résultats et savoir quelles sont les personnes qui siègent au sein de la PSC, qui doit être apolitique et nommée par le judicaire », dit-il.

Pour conclure, Haniff Peerun réclame un repas chaud pour les écoliers, à l’instar des patients dans les hôpitaux. Soulignant qu’il faut encourager les mariages, le syndicaliste fait comprendre que le gouvernement doit accorder des ‘subsides’ pour les nouveaux-nés, et ce jusqu’à un certain âge. Il soutient enfin qu’il faut enlever la redevance (télévision) de Rs 150 et revoir les salaires des ministres, PPS et députés en se basant sur leurs qualifications.