Incompétence imbattable

Gouvernement de Pravind Jugnauth

« Li ene incompétent. Li pa kompran mem ki appel la loi ». Ces propos attribués à Pravind Jugnauth font le buzz et suscitent l’indignation du public, de l’Opposition, et surtout de la profession légale. Le Premier ministre est-il bien placé pour parler d’incompétence ? Certainement pas. Certains diront qu’il voit la paille dans l’œil de son voisin, mais ne voit pas la poutre qui est dans le sien. Car, en matière d’incompétence, le gouvernement qu’il dirige est imbattable. Autant donc qu’il balaie devant sa propre porte d’abord…

Pravind Jugnauth

He tops the hit-parade

C’est sous son règne que le pays est passé de démocratie à autocratie en devenir, avec une police et des lois répressives et des suspensions tous azimuts au Parlement alors qu’il est Leader of the House. Le pays a aussi été propulsé à l’avant-plan pour toutes les mauvaises raisons : mort de Kistnen, liste noire de l’UE et liste grise de la FATF, mauvaise gestion du Wakashio, l’affaire Adani qui cite Maurice comme un paradis fiscal, censure de la liberté d’expression et de la presse, non-respect de l’État de droit et de la séparation des pouvoirs, base militaire à Agalega… So what, même si la presse internationale en parle. « Pou moi appel sa mauvaise foi », répond-il sarcastiquement, comme il l’avait fait pour Al Jazeera.

Son cabinet ministériel ressemble plus à un « Animal Farm » qu’à autre chose, chacun agissant à sa guise, sans que ses ministres, des incompétents notoires, ne soient sur son « radar », contrairement à ses opposants ou ceux qui osent assumer l’impartialité et l’indépendance dans l’exercice de leurs fonctions. Les scandales s’accumulent. Les nominations sont les unes plus scandaleuses que les autres. Le trafic de drogue s’exacerbe. La corruption est galopante. Le coût de la vie explose. Les courbettes se sont accentuées vis-à-vis de l’Inde dirigé par Narendra Modi, au point de trahir son pays dans l’affaire « sniffing gate ». A-t-on connu pire que lui comme Premier ministre ? Non !

Steve Obeegadoo

Péché capital : l’expulsion des squatters

C’est tout carrément un péché qu’il a commis en tant que ministre du Logement et des terres quand il a permis l’expulsion criminelle – oui, criminelle – de diverses familles qui squattaient des lopins de terre de l’État en pleine période de confinement. Il s’est montré sans cœur et sans pitié, point barre. Pourtant, ces jours-ci, il garde bien le silence sur le ranch de 350 arpents loué à bail à un prête-nom de Jean Hubert Celerine, alias Franklin, dans la région de Grand-Bassin. Pourquoi n’a-t-il pas agi avec la même promptitude pour démasquer le pseudo propriétaire de ce ranch où se tenait des ‘rave parties’, comme il l’avait fait dans le cas des « pseudo-squatters » ? La question se pose. Il faut également qu’il dévoile le montant des fonds publics qui ont déjà été dépensés sur les frais administratifs et autres « consultancy work » alors que la construction des 12 000 logements sociaux n’a toujours pas démarré. En tant que ministre du Tourisme, faut-il le dire, son bilan est quasiment nul, le tourisme n’ayant toujours pas atteint son plein potentiel après la Covid-19.

Leela Devi Dookun-Luchoomun

Fail !

La ministre de l’Éducation, colistière du Premier ministre, tergiverse tout le temps. C’est une éternelle tergiversatrice, pour ainsi dire. Que ce soit pour la tenue des classes pendant la pandémie de Covid-19 ou en temps pluvieux, elle n’arrive presque jamais à prendre une bonne décision au moment propice. Nos jeunes enfants passent plus de temps à la maison que sur les bancs de l’école, principalement parce qu’elle a échoué de mettre en place un enseignement en ligne de qualité. Elle met carrément en péril l’éducation et l’avenir de nos enfants. Ce ne sont pas les étudiants qui ont été contraints de mettre un terme à leurs études après leur SC, faute des cinq credits requis, qui nous diront le contraire.

Anwar Husnoo

Un ‘disaster

Il est ministre des Administrations régionales. Mais l’avez-vous entendu piper mot sur les élections municipales ? Sa plus grande réalisation, c’est le Victoria Urban Terminal où les marchands ambulants ont été relogés. Le hic, c’est qu’ils n’y travaillent presque pas, mais ils doivent néanmoins payer un loyer mensuel de Rs 4 000. Que dire de son mandat comme ministre de ‘Disaster Risk Management’ ? Un désastre, tout court. En attestent les cafouillages notés à chaque passage de fortes pluies ou de pluies torrentielles.

Alan Ganoo

Décoré pour ‘chatwaïsme

Il connait un certain Franklin, mais il ne l’a jamais rencontré ni n’a-t-il été financé par ce dernier. C’est lui-même qui l’a dit en faisant « serment lor mo 2 zenfants ». Et c’est peu de temps après qu’il a coiffé au poteau son ancien camarade de parti Steven Obeegadoo en décrochant la plus haute distinction de l’État pour les 55 ans de l’indépendance de Maurice. Les mauvaises langues prétendent que cette récompense est la cerise sur le gâteau pour le ‘chatwa’ qu’il est, ayant envoyé son militantisme en l’air. A-t-il vendu son âme au diable ? En tout cas, celui qui criait hier au scandale lorsqu’il siégeait à l’opposé du gouvernement au Parlement n’hésite aujourd’hui pas à « tape latab » pour applaudir ce même Premier ministre qu’il vilipendait autrefois. D’ailleurs, c’est à lui qu’est revenu la tâche de défendre le projet Metro Express alors que la situation économique ne se prête pas à ce genre de folles dépenses, en endettant davantage le pays. Alan Ganoo, rappelons-le, est le frère de Dalida Allagapen, ancienne SCE de la Santé qui s’est offerte une retraite dorée dans le sillage du scandale lié aux achats de médicaments et d’équipements médicaux sous « emergency procurement ».

Renganaden Padayachy

L’écorcheur en série

Inflation grimpante, dépréciation accélérée de la roupie, perte du pouvoir d’achat, coût de vie élevé… C’est lui qui est responsable des malheurs de la population qu’il écorche vif pour remplir les caisses de l’État, dévalisées par les gaspillages et les dépenses outrancières et exagérées du gouvernement, comme ces balades ministérielles au Dubaï Expo. Rien ne va plus sous sa gestion des Finances. S’il donne d’une main, il en reprend nettement plus de l’autre. Taxe sur les carburants, CSG, dévaluation délibérée et orchestrée de la roupie… Il prétend prôner le socialisme, mais ne fait que déplumer le peuple qui est de plus en plus appauvri. Les jeunes s’en vont à contrecœur, conscients qu’ils n’ont aucun avenir ici. Aucun nouveau pilier n’a été créé depuis qu’il dirige les Finances.  Les reproches contre lui sont bien trop nombreux pour qu’ils puissent être tous énumérés. Il suffit de dire qu’il est le plus piètre ministre des Finances que ce pays ait connu.

Maneesh Gobin

L’avocat du diable

Les lois répressives conçues spécialement pour bâillonner ou prévenir les rassemblements sous la ‘Quarantine Act’, même bien après la Covid-19, portent ses griffes. Autant dire que c’est lui qui fait la sale besogne. Et c’est toujours lui qui vient défendre ces lois rétrogrades. Il était pourtant un ardent défenseur des droits humains et de la liberté de la presse autrefois. Autres temps, autres mœurs, dit-on. Malgré sa langue de vipère, il s’est récemment fait déculotter par la presse au sujet de la demande d’extradition faite par La Réunion concernant Jean-Hubert Celerine, alias Franklin, condamné à l’île sœur pour trafic de drogue. Contraint de faire un walk-out à sa propre conférence de presse, il fait, depuis, profil bas.

Stephan Toussaint

Honte nationale

L’homme toujours habillé en orange, comme pour bien montrer ses couleurs, est la risée de tout le monde dans le domaine sportif. Pas plus tard que la semaine dernière, il a été contraint de faire marche arrière sur la dissolution du board de la ‘Mauritius Football Association’ (MFA) qu’il avait lui-même annoncé au début de ce mois. Il a hasardé le sport mauricien et notre participation à des compétitions régionales et internationales avec son action irréfléchie. Le stade de Côte d’Or, qualifié de « bijou » au coût de Rs 4, 7 milliards, accueille plus de foires que des compétitions sportives. L’on se souvient aussi du renvoi de la finale du match de foot entre Maurice et La Réunion lors des derniers Jeux des Iles de l’Océan Indien (JIOI) en raison de l’état piteux de la pelouse du stade George V, pourtant rénové au coût d’environ Rs 98 millions. Une honte pour notre pays, quoi…

Kailesh Jagutpal

« Vuris »* impopulaire

Il a été sous tous les feux des projecteurs. Et pas toujours pour les bonnes raisons. Mauvaise gestion de la Covid-19, manque de transparence concernant le nombre de morts, décès de 11 patients dialysés et non-publication du rapport du ‘Fact-Finding Committee’, scandales à la pelle sous l’‘emergency procurement’ (Bo Digital, Hyperpharm, Pack & Blister, contrats aux quincailleries, bijouteries et hôteliers, etc), l’affaire couroucoucou… Bref, qui n’a pas réclamé sa tête, outre les chatwas patentés ?

* Il ratait souvent la prononciation du mot « virus », en disait plutôt « vuris » à la place.

Kalpana Koonjoo-Shah

Dodo baba

Juron proféré dans l’hémicycle, gros « dodo » toujours au Parlement, gestion pitoyable des ‘shelters’ et des ‘Child Day Care Centres’ selon le rapport du ‘Public Accounts Committee’ (PAC)… Elle ne dort pas qu’en pleine séance parlementaire, mais aussi sur les dossiers qu’elle aurait dû traiter en toute priorité. Elle est ainsi loin d’être un exemple en matière de compétence.

Avinash Teeluck

La vie margoz

La chance ne lui sourit pas. Il croyait faire un grand coup de pub avec son plus grand drapeau national flottant humain. Mais ce sont les « dipain brinzel » et les « dipain margoz » servis aux étudiants à cette occasion qui ont volé la vedette. Désormais, le mauvais souvenir de ces fameux « dipain » lui restera collé à la peau, au point de rendre sa vie « margoz ». Sans compter qu’il a dû aussi composer avec une mauvaise inscription du nom du stade – Anjalay Stadium au lieu de Anjalay Coopen Stadium – et aussi du lieu – Belle rue Harel au lieu de Belle Vue Harel – sur le certificat remis par le Guinness World Records.

Les autres

L’ombre d’eux-mêmes

Joe Lesjongard, Fazila Jeewa-Daureawoo, Soomilduth Bholah, Kavy Ramano, Mahen Seeruttun, Bobby Hurreeram, Deepak Balgobin, Soodesh Callychurn, Sudheer Maudhoo, Vikram Hurdoyal… Certains d’entre eux sont connus pour leur grande gueule certes, mais à l’exception de Deepak Balgobin et de son nano-satellite, personne ne s’est vraiment démarqué. Ils ne sont que l’ombre d’eux-mêmes.