La création d’une unité spéciale comprenant l’ADSU, l’ICAC et la MRA

Commission d’enquête sur la drogue

Le rapport de la commission d’enquête sur la drogue est fin prêt. Le président de cette commission, Paul Lam Shang Leen, et ses deux assesseurs, ont pris presque trois mois pour le rédiger ce rapport, qui sera remis au Président de la République par intérim incessamment. Un des points forts en ce qui concerne les recommandations : la création d’une unité d’élite pour combattre les stupéfiants.

 Un des points forts du rapport de la commission d’enquête sur la drogue concerne la création d’une unité d’élite pour mieux combattre le trafic de drogue.Valeur du jour, ce n’est pas seulement l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) à qui incombe la tâche de combattre le fléau de la drogue à Maurice. Cette responsabilité implique également la Mauritius Revenue Authority (MRA), qui est omniprésente au port et à l’aéroport. L’Independent Commission Against Corruption (ICAC), ayant la main haute dans les enquêtes concernant le blanchiment d’argent, a aussi apporté une contribution significative pendant ces deux dernières années. L’ICAC a aidé à traquer le bien mal acquis.

Pour sans doute une meilleure coordination, la commission d’enquête recommande ainsi de créer cette unité d’élite pour ce combat. Toutefois, dans un premier temps, il a été recommandé que ces trois instances aient une ligne de contact direct entre eux permettant l’échange d’informations à plusieurs niveaux. Ainsi, dans une première étape, il a été préconisé que ces trois services aient une réunion mensuelle pour mieux canaliser l’échange d’informations et pour l’élaboration des nouvelles stratégies à adopter.

Une guerre des polices larvée

Avec la saisie de 157 kilos d’héroïne, commandités par Navind Kistnah l’année dernière, la brigade antidrogue et la Customs Anti Narcotics Section (CANS) sont à couteaux tirés.

Après cette saisie record, ces deux unités se sont regardées en chiens de faïence, même si officiellement les deux ont démenti cette information. « Oui, il y a bel et bien une compétition, mais il fait le souligner, c’est une compétition saine », avaient déclaré les deux parties concernées. La brigade antidrogue s’était sentie menacée quand l’ICAC s’est saisie de l’enquête sur Navind Kistnah et ses acolytes. Dans les milieux, on affirme que la commission anticorruption aurait même été plus rapide que l’ADSU concernant plusieurs volets de cette enquête. Parmi, la découverte de la double identité de Navind Kistnah, qui se faisait passer pour Kushal Ramchurn.

Aux autorités maintenant de prendre les devants, pour la concrétisation de cette idée. Une question qui reste toutefois sans réponse : y aura-t-il vraiment un accord entre ces trois instances pour la création de cette unité d’élite ?

Plusieurs enquêtes sur des policiers et des hommes de loi

Outre cette recommandation phare, le rapport de la commission d’enquête sur la drogue préconiserait également l’institution de plusieurs enquêtes, diligentées par l’ADSU et l’ICAC, après que des preuves considérées comme irréfutables ont été réunies contre des policiers, des gardes-chiourmes, des hommes de loi et des hommes d’affaires.

L’assistant surintendant de police Hector Tuyau, qui était à la tête de l’Intelligence Team de la commission d’enquête, jouera un rôle très important dans ces enquêtes multiples. Il dirigera une équipe d’enquêteurs qui compileront des dossiers à charge à partir des travaux de la commission, dossiers qui seront par la suite déposés au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP).

Du sang neuf à l’ADSU 

Une bonne partie du rapport concerne directement l’ADSU, qui a été créé en 1986, à la suite des recommandations de la commission présidé par Maurice Rault. Après 32 ans, il est l’heure pour l’ADSU de faire peau neuve.

Certaines sources n’écartent pas la mutation de plusieurs officiers qui ont été trop longtemps dans cette unité sensible de la force policière. L’unité pourrait également voir grossir considérablement le nombre de ses effectifs.

Ce sont seulement les équipes qui enquêtent actuellement sur l’importation de 157 kilos d’héroïne, saisis en mars 2017, qui resteront inchangées. Cela pour ne pas affecter le bon déroulement de cette enquête.

Mais pour l’heure, très peu d’informations ont transpiré sur ces changements programmés. Certaines sources affirment même que les Casernes centrales sont en mode stand-by, en attendant que le rapport de la commission d’enquête soit rendu officiel pour prendre immédiatement les actions qui s’imposent. A ce jour, la date exacte quand le rapport sera remis au Président de la république p.i reste incertaine. Ce rapport sera-t-il rendu public ? Seul le temps le dira.