Gangrène policière

Un policier coffré pour une fausse alerte à la bombe à … l’ICAC ! En rire ou en pleurer ? (Une expression qui fait émule !) Peut-on, quand on compte plus d’une quinzaine d’années de service au sein de la force policière, faire une blague de si mauvais goût à une ancienne consœur qui exerce, elle, à la commission anti-corruption ? Loin de nous de faire le procès des intentions de ce policier ringard. Mais des incartades de ce genre ne peuvent en aucun cas être tolérées. Surtout quand l’acte est commis par quelqu’un censé protéger le public. Ce cas est bien trop grave pour qu’on le relègue au chapitre des faits divers. À quoi peut-on s’attendre si un policier expérimenté et décrit comme étant « sérieux » par ses pairs, vous avoue ne pas connaître les conséquences de ses actions ? Combien de tels policiers ignorants des lois du pays y a-t-il au sein de la force policière ? On est arrivé aujourd’hui à un point où on ne sait plus si on doit craindre des bandits ou des policiers. C’est vous dire à quel point notre force policière est malade !

Ce n’est pas le seul cadavre que la police a dans le placard. Il y en a qui sont tellement soucieux du confort des prisonniers qu’ils se permettent même de les laisser sortir pour qu’ils se détendent ! À l’instar de ces trois policiers qui avaient agi de concert avec Kusraj Lutchigadoo pour qu’il aille « prendre l’air ». Encore heureux que les CCTV du Vacoas Detention Centre fonctionnaient (ô miracle !) à ce moment ! Ce qui a permis de les coincer. Une situation qui nous donne la chair de poule. Et ce ne serait que le « tip of the iceberg », les faveurs auxquelles ont droit les détenus de la part de certains policiers ou gardes-chiourmes étant connues de tous. Sauf du Commissaire de police ! Une enquête minutieuse sur l’enrichissement spectaculaire de certains membres des différentes unités de la force policière devrait peut-être lui ouvrir les yeux. Ou sinon, il peut toujours attendre de prendre connaissance du rapport Paul Lam Shang Leen, qui devrait s’attarder sur les relations incestueuses entre des flics et des barons de drogue, avant de réagir. 

Le trou de Rs 15 millions dans les caisses de la division Nord de la police interpelle également. Bien que les Casernes centrales aient balayé cet incident d’un revers de la main en prétextant que les chèques ont été retrouvés. Et si le rapport de l’Audit n’en avait pas fait état ? Au lieu de prendre les taureaux par les cornes et mettre de l’ordre au sein de sa troupe, Mario Nobin ne se rend utile que quand il s’agit de se montrer servile au gouvernement. Notre police est gangrenée et son image est sérieusement atteinte. Elle n’inspire plus confiance. Espérer que Nobin peut redresser le système n’est qu’un leurre. « La monnaie zété ! ». Au train où vont les choses, une police des polices s’avère une nécessité. Une police qui ne sera point politisée ou manipulée. Croisons les doigts et prenons notre mal en patience. En souhaitant que la gangrène ne se répande pas.