La présence de Pravind Jugnauth embarrasse des officiers de l’ICAC

Forum sur les crimes financiers

La présence du Premier ministre, en tant que ‘chief guest’ au forum ‘Public-Private Partnership in Combatting Financial Crime’, a grandement embarrassé certains officiers de la commission anti-corruption à Flic-en-Flac, jeudi dernier. Cet événement était organisé conjointement par l’ICAC, la ‘Mauritius Bankers Association’ (MBA) et la Banque de Maurice (BoM), avec le soutien du Haut-commissariat britannique. Le Premier ministre a été reçu, à son arrivée, par Navin Beekarry, le directeur de l’ICAC qui fait, lui, l’objet d’une enquête policière pour des irrégularités concernant la rénovation de son bureau.

Tout au long de la cérémonie d’ouverture, un certain embarras se lisait sur le visage de certains officiers du département d’enquête. Ils confient ne pas comprendre pourquoi Pravind Jugnauth a été choisi comme ‘chief guest’ alors qu’il fait toujours l’objet d’une enquête de l’ICAC dans l’affaire Angus Road. Certains étaient même très remontés contre cette décision de la direction et se sont tenus à l’écart dès la fin de la partie protocolaire, plus précisément au moment de la pause thé.

Cette affaire est diversement commentée dans le milieu. Mais personne n’ose élever la voix, par peur, mais aussi parce que ce sera un coup d’épée dans l’eau, affirme-t-on. D’autant que le DG de l’ICAC n’est lui-même pas blanc comme neige. D’ailleurs, la rénovation du bureau de celui-ci au Réduit Triangle embarrasse également certains enquêteurs. Depuis que cette enquête a été relancée par le CCID, plusieurs cadres de la commission anti-corruption ont été entendus.

D’autres officiers devront être entendus par les limiers dans les jours à venir. Une convocation de Navin Beekarry n’est pas écartée alors que le nom de celui-ci est cité, selon un confrère, comme faisant partie de la course pour le poste de Directeur Poursuites Publiques (DPP) où il aura le dernier mot sur des enquêtes policières, dont celles contre des proches du pouvoir. Voilà qui en dit long sur la volonté superficielle du gouvernement de combattre la fraude et la corruption…