Le combat au quotidien de Reza Ramjane

À Vallée Pitot

Survivre est une lutte au quotidien pour Reza Ramjane et sa famille. Chaque jour, pour subvenir aux besoins de ses proches, il doit entamer une véritable course contre la montre, étant le seul à travailler pour faire bouillir la marmite familiale.  Un combat pas facile pour nourrir et grandir ses enfants, dont Suhayl qui souffre d’un handicap sévère depuis sa naissance.

La vie n’a pas toujours été un long fleuve tranquille pour cet habitant de Vallée Pitot.  Reza Ramjane et son épouse ont trois enfants. Il a élu domicile chez sa mère depuis plusieurs années. Il y a 14 ans naquit son fils Suhayl. Ce dernier souffre depuis sa naissance d’un handicap sévère. « Li pas facile pou mwa pou vive. Li pas facile pou mwa surtout ki mo zenfant dans ène l’état pareil », nous raconte ce père de famille qui nous relate sa lutte avec une grande émotion.  Mais il est loin de baisser les bras.  Travaillé à son propre compte, il effectue des réparations sur des voitures au rez-de-chaussée de sa maisonnette située à la rue Alma, Vallée Pitot. Son chez-soi illustre parfaitement sa situation. Composée de deux chambres étroites, dont l’une sert aussi de cuisine, la petite maison des Ramjane est très mal éclairée. Reza jouait avec son aîné lorsque nous sommes arrivés chez eux.  Entre père et fils, la complicité ne passe pas inaperçue.

Une pension insuffisante

Certainement pas habitué à avoir de la visite, Suhayl n’est pas indifférent quant à notre présence. Ses parents l’installent dans son fauteuil roulant. La pièce vers laquelle nous nous dirigeons sert de chambre à coucher pour Suhayl, sa maman et sa sœur.  Nous sommes restés figés en constatant les conditions dans lesquelles dort la petite famille.  Un lit couvert d’un matelas éponge est installé dans la cuisine et dans l’autre chambre, nous apercevons un lit, une armoire en piteux état et un matelas adossé au mur.

« Asoir mo bizin dormi en bas. Suhayl dormi lor lili ek so mama ek so sœur et mo lott garçon là dormi dan la cuisine. »  Reza Ramjane est au bord des larmes, son épouse tente tant bien que de mal de tenir Suhayl assis sur sa chaise. « Nou lutté, nou bizin tracer pou capave faire ki Suhayl gagne tout ceki li bizin. Nou bizin rode coup de main ek bane lezott dimounes.» Il nous confie que son fils bénéficie d’une pension pour les handicapés, un montant mensuel de Rs 3500 approximativement. « Mo tousel travail, mo mama dan l’âge et mo madame bizin reste lakaz pou occupe Suhayl. Et mwa mo situation bien difficile, mo lebras fek cassé et mo pas pé capave travail. Cash pension Suhayl nou servi pou acheter so bane médicaments, so bane couches et so bane vitamines. Pou occupe lakaze mo bizin tracé. »

Appel à l’aide

Reza Ramjane espère voir se manifester des compatriotes généreux pour l’aider à subvenir convenablement aux besoins de sa petite famille.  « Mo pas pé rode grand-chose, mo pé zis bizin ène aide pou qui mo capave aide mo fami ».