Rama Valayden : « Ramgoolam a déjà demandé pardon au peuple »

Rama Valayden :

« Navin Ramgoolam a déjà demandé pardon au peuple»

Rama Valayden, qui écrit ces jours-ci un livre sur les grandes dates du Parti travailliste et la biographie de ses tribuns, affirme au Sunday Times  que Labour sera ‘back to power’ avec un Navin Ramgoolam repenti à la tête.

 Il déclare aussi qu’au moment où les quatre innocents de l’affaire L’Amicale seront libérés, ce sera le plus beau jour de sa vie en tant qu’avocat.

Sanjay BIJLOLL

Q : Me Rama Valayden, depuis votre adhésion au Parti travailliste, qu’avez-vous apporté personnellement à ce parti en plein doute depuis la déroute des dernières législatives ?

R : Bientôt le Parti travailliste fêtera ses 80 années d’existence. C’est un grand parti, ayant des structures informelles. Je pense que j’ai apporté un certain dynamisme au parti. Or, lors du dernier Bureau politique, le PTr m’a nommé dans presque tous ses comités afin de le restructurer et le relancer le parti.

Je suis fier que mes idées soient discutées et appréciées par les membres. Mais le PTr ne change pas en une année ou deux. Je constate que nos adhérents veulent léguer à la prochaine génération un parti ultramoderne qui fera des ‘labourites’ et des Mauriciens.

 

Q : Il  semblerait que votre adhésion au PTr a éclipsé Arvin Boolell, Anil Bachoo, voire même le président Patrick Assirvaden et la secrétaire, Kalyanee Juggoo. Est-ce vous qui redorerez le blason rouge?

R : On est comme une équipe de foot, avec le gardien de but, les défenseurs, distributeurs de balle, les attaquants et les buteurs. Le leader qui agit comme manager… Chacun à son rôle. Moi,je suis prêt à consentir tous les sacrifices.

J’ajouterais  que je ne suis pas indispensable pour le PTr qui est le seul parti à Maurice au sein duquel  personne n’est indispensable..

 

Q : Même pas Navin Ramgoolam ?

R : Il est très important de faire ressortir que Navin Ramgoolam lui-même a dçlar, comme l’avait fait son père. Le PTr peut se passer de n’importe quel individu. Nul n’est indispensable au Parti travailliste.

 

Q : Le Parti travailliste est la plus vieille formation politique du pays. Avec le temps n’a-t-elle pas souffert d’un certain archaïsme ?

R : Le Parti travailliste a connu plusieurs. Il s’est constamment renouvelé et a connu plusieurs leaders, secrétaires généraux et présidents. Ce parti a survécu à  tous les soubresauts de l’histoire. Mais ce qui ne change pas et ce qui fait la force du PTr, c’est le combat inlassable pour la justice. Nous avons été toujours proches de tous ceux qui ont souffert dans le monde. Nous ne souffrons d’aucun archaïsme. Bien au contraire. Nous sommes en avance sur notre temps. Prenons-en le droit de vote à 18 ans. L’île Maurice est le seul pays au monde qui a un système où tout le monde a le droit à l’éducation du pré-primaire jusqu’au tertiaire. Le PTr a aussi introduit le transport gratuit, les subsides … Nommez-moi un seul pays au monde où la langue parlée par une poignée de personnes est valorisée et aussi sponsorisée par l’Etat. C’est nul autre que l’île Maurice. Ceci grâce au PTr toujours.

Célébrer le 80e anniversaire du PTr, c’est célébrer 25 000 jours de combat au service des grandes idées nobles.

 

Q : Votre collègue Satish Faugoo avait la charge de préparer un document sur la refonte du parti, mais il semble que votre leader prône le statu quo. Qu’en est-il ?

R : Jái été surpris d’une certaine désinformation à ce sujet. Tous ceux qui faisaient partie du Bureau politique du PTr, mercredi dernier, vous diront que Navin Ramgoolam a exigé que le projet de révision de statut soit fait dans le plus bref délai.

  1. Etes-vous d’accord avec ceux qui disent que Navin Ramgoolam ne reconquerra jamais le pouvoir vu ses nombreux démêlés avec la police ?

R : Navin Ramgoolam n’a pas plusieurs démêlés avec la police. Le démêlé de Roches Noires est une coquille vide, le cas de Betamax est tout un montage et rien d’autre et le coffre-fort est une hypocrisie totale.

Allez demander à mon ami Harish Boodhoo combien d’argent le MSM avait récolté du temps où il faisait partie du MSM. Allez demander à Jean-Claude de l’Estrac combien le MMM avait gagné lorsqu’il était le ‘campaign manager’ des ‘mauves’ en 1982.

Navin Ramgoolam a déjà demandé pardon au peuple. La reconquête du pouvoir a déjà recommencé. Le Labour Party sera ‘back to power’ avec Navin Ramgoolam à la tête.

 

Q : Navin Ramgoolam accuse ses adversaires politiques de perpétuer un « simulacre de démocratie » eu égard à la décision de la Municipalité de Vacoas-Phoenix de ne pas autoriser le PTr à tenir son meeting du 1er-Mai dans cette ville. Quel est votre avis à ce sujet ?

R : Vendredi dernier, Yatin Varma, Kalyanee Juggoo et moi- même, nous nous sommes rendus à l’ICAC pour y consigner une déposition contre le conseiller Ramburn pour conflit d’intérêts. J’espère que la commission agira vite et ‘pas pou guette figire’.

Pourquoi le MSM a fait cette bêtise ? C’est parce qu’il a peur, il panique. Paul Bérenger a raison de dire que c’est le pire gouvernement de l’histoire de Maurice.

 

Q : Est-ce que vous continuez à labourer votre ancienne circonscription, Stanley/Rose-Hill ?

R : Actuellement, je ne laboure aucune circonscription. J’ai demandé au leader du PTr et à d’autres membres du parti de me laisser libre afin de pouvoir aider le parti à se redynamiser et se restructurer sur l’île tout entière. Viendra ensuite l’heure pour labourer une circonscription en temps et lieu. Je ne suis pas à la recherche d’un ticket.

 

Q : Que feriez-vous si à l’approche des élections générales, le MSM vous demandait de soutenir l’équipe MSM-PMSD-ML ?

R : D’ici les prochaines élections générales, le PMSD quittera cette alliance  et le Muvman Liberater le suivra après. Et moi, je serais au PTr pour casser les reins au MSM.

 

Q : Comment voyez-vous l’avenir du pays sous le régime Jugnauth ?

R : Très très sombre. C’est la raison pour laquelle on doit tous travailler dur pour faire partir ce gouvernement au plus vite.

 

Q : Le Bar Council a un nouveau président en la personne de Me Raymond D’Unienville. Après les turbulences de l’ère Domingue, est-ce que vos confrères du barreau ont opté pour un sage ?

 R : Antoine Domaingue a été un très grand président qui a redonné à notre association d’avocats son titre de noblesse.  Le métier d’avocat est une des rares professions au monde où les ‘seniors’  sont respectés. Malgré son âge avancé, le nouveau président du Bar Council, Raymond D’Unienville, qui a 60 ans d’expérience au barreau, a eu la témérité de se poser comme candidat. Il était de notre devoir  de le soutenir et je crois qu’il sera à la hauteur de sa tâche comme Antoine Domaingue, car ce gouvernement fait peur.


Q : Curieusement, le pays passe par un calme relatif. Est-ce que les héros sont fatigués ?

R : Votre question me fait penser à cette phrase du Général de Gaulle : «  La France s’ennuie », soit deux semaines avant mai 1968.

Le peuple, qui  en a marre. 2016 sera une année charnière et notre devoir est de mobiliser la masse, organiser des manifestations, meetings, congrès, et loger des procès en Cour suprême et ailleurs,  d’être présent sur les réseaux …

 

Q :  … et l’affaire Pravind Jugnauth ?

R : Ecoutez : l’affaire est devant la cour ‘awaiting judgment  ’. Mais je peux vous dire qu’en droit pur, je ne suis pas convaincu par les arguments de l’avocate de Pravind Jugnauth. Mais ce n’est pas à moi d’en juger…

 

Q : Où en est-on avec les quatre condamnés dans l’affaire L’Amicale ?

R : On a écrit au Privy Council pour faire ressortir certaines inexactitudes sur ce. Le Privy Council en a pris note et on attend sa réponse.

D’autre part, je dirais que le combat pour libérer les quatre innocents continue. Le MSM qui avait promis d’amender les lois mais continue à ne pas considérer ce dossier.

Au moment où les quatre innocents de l’affaire L’Amicale seront libérés, ce sera le plus beau jour de ma vie en tant qu’avocat. Dans mes fibres, je crois en leur innocence.