L’érudit et professeur Ali Al Ghamdi appelle à l’unité de l’Oumma

Troisième visite chez nous

L’érudit et professeur saoudien Ali Al Ghamdi nous est arrivé le jeudi 28 avril et il regagne son pays natal mardi prochain. Cette troisième visite chez nous lui a permis de mieux découvrir notre île en tant que vacancier, mais aussi comme un observateur des réalités mauriciennes, tout particulièrement de l’approche de ses coreligionnaires par rapport à l’ordre divin d’ordonner le bien et d’empêcher le mal. « Si nous ne rassemblons pas nos forces, si nous ne nous unissons pas, il va nous être difficile d’atteindre notre objectif commun dans la paix et le respect. »

Le Cheikh Ali Dakhikh Al Ghamdi nous vient de la ville d’Abha, située dans la partie sud de l’Arabie saoudite. Après une longue carrière dans l’enseignement, sa spécialité étant les études islamiques, le Coran et la jurisprudence, ce père de six enfants (quatre fils et deux filles) s’est lancé dans une mission de conscientisation et d’éducation quant au travail de prêcheur de la bonne parole et à la lecture coranique en arabe classique dans le respect de toutes les règles de prononciation et de récitation. Quand nous l’avons rencontré en compagnie de Yousouf Joomun, vendredi après-midi, lors d’une visite de courtoisie dans nos locaux, il paraissait toujours sous le charme de notre belle île. « Les Mauriciens vivent dans un beau pays, jouissent de toutes leurs libertés et sont très gentils et accueillants, que vous les croisiez dans la rue, au marché ou à l’hôtel. Ici, en peu de temps on peut voir beaucoup de belles vues dans la nature verdoyante, les cascades, les montagnes, la mer, etc. Vous n’avez pas à parcourir de longues distances comme à l’étranger. J’aime bien les gens d’ici, le climat du pays et la pluie que vous recevez est une miséricorde d’Allah Le Tout Puissant. »

 

Enthousiasme parental

Dans un autre ordre d’idées, le Saoudien trouve que les musulmans s’occupent bien de leurs mosquées, y viennent prier tôt et lorsqu’ils rencontrent un étranger, ils savent l’accueillir avec le sourire et le respect. Il dit saluer, en passant, le travail des prêcheurs qui propagent l’Islam. Il a eu l’occasion, avant d’effectuer sa troisième visite à Maurice, de rencontrer un groupe de 26 Mauriciens venus accomplir l’Umrah. « C’était un plaisir de les voir à La Mecque et d’organiser une journée de visite des lieux sacrés et historiques à Taif où le Prophète (paix soit sur lui) était allé prêcher malgré les persécutions de l’époque. » Nos compatriotes ont pu y découvrir la mosquée Abbass, du nom de l’oncle de Muhammad (paix soit sur lui) dont la tombe s’y trouve.  Ils ont aussi rencontré des jeunes de Taif et assisté à leur formation sportive et spirituelle avec des techniques modernes. Le Cheikh Al Ghamdi étant un chef du scoutisme, il trouve qu’on peut bien enseigner l’Islam tout en assurant le développement sportif et l’épanouissement de l’enfant à travers des activités parascolaires. « Il y a un enthousiasme des parents pour que leurs enfants apprennent l’arabe et mémorisent le Coran et je suis impressionné par cette volonté et leurs efforts dans ce sens. »

 

« On se divise sur des peccadilles »

Ce troisième séjour d’Ali Al Ghamdi a été riche en visite et en enseignements. Des dirigeants socioculturels l’ont accueilli au sein de leur organisation et il s’est aussi rendu dans des institutions religieuses et éducatives. Il veut promouvoir plus d’écoles coraniques pour mieux partager le message à l’humanité en général. « Il faut ouvrir un centre pour apprendre le Coran selon de nouvelles méthodes pédagogiques. Nous pouvons compter sur le soutien du Dr Abdallah Basfar, le secrétaire général d’une grande organisation dont l’objectif est de produire plus de Hafiz-ul-Quran. »

Le distingué visiteur dit ne pas comprendre pourquoi il y a tant d’incompréhension et de division au sein de l’Oumma à Maurice. « Cet état de choses me chagrine parce que nous sommes une communauté qui ne prêche pas le blâmable, nous avons un seul Coran, une seule Qibla (direction) et un dernier Prophète (paix soit sur lui) qui est venu nous transmettre le message du bien, d’unité et de paix clairement et voilà que nous nous divisions avec de petits péchés et sur des fautes légères dans notre façon d’être et de faire. Il y a une animosité entre frères et personne ne profite de cette division. C’est ainsi que d’autres personnes perdent confiance dans notre religion en voyant cette attitude et ce comportement inadmissibles. Mon conseil est donc de trouver une entente dans le dialogue et la patience pour réussir dans notre mission commune. »