Les habitants menacent de descendre dans la rue

Retard dans la construction de drains à Amaury

 « Où sont passés les élus du gouvernement ? Sont-ils au courant des problèmes auxquels nous sommes en train de faire face ? Où se cachent-ils ? », s’insurgent les habitants d’Amaury. Ce village, qui est un bastion du MSM depuis 1983, semble être négligé, voire délaissé par les autorités concernées.

Les villageois ne supportent plus la façon dont elles agissent, et sont montés au créneau pour faire entendre leur voix. Ils soutiennent être dans l’attente d’une solution. En effet, depuis août 2022, des travaux de construction de drains ont été entrepris, et à ce jour, ils ne sont toujours pas terminés. Les habitants en ont ras-le-bol, et ont exprimé leur colère dans une interview accordée au Sunday Times.

Leur chemin est devenu boueux, rocailleux, voire impraticable ces derniers temps. Ils déclarent ne plus pouvoir mener une vie normale depuis que la construction des drains a commencé. « Nous ne sommes pas contre le développement, mais il faut pouvoir respecter le calendrier fixé pour un projet. Nous sommes ravis que le problème de drain ait été pris en considération, car c’était un projet tant attendu, mais il aurait fallu établir un planning solide avant de se lancer dans ce projet », disent-ils.

Certains habitants ne peuvent même pas sortir de chez eux pour aller travailler en raison de l’état de la rue. « Asterla sa kumsa mais kan lapli tomber massacre », lance Mala, une habitante de la localité. Elle nous raconte qu’elle ne peut sortir de sa maison à cause de la poussière excessive, et se demande quand ces travaux prendront fin.

De plus, l’absence des ministres de la circonscription No7, à savoir Kalpana Koonjoo-Shah, Maneesh Gobin et le PPS Rajanah Daliah, est fortement critiquée. Ces derniers font la sourde oreille face aux doléances des habitants. « Sa ban ministre la pas pe trouve zot meme kan nous dans ene probleme », déclarent-ils.

Une jeune femme raconte qu’elle aurait fait une fausse couche alors qu’elle traversait cette rue, ayant glissé à cause du sol boueux. « La situation est intenable. Il est impossible de vivre dans de telles conditions, et il est grand temps que les autorités prennent cette situation en considération ! Plusieurs personnes âgées vivent dans cette rue ! J’ai perdu mon bébé alors que j’étais enceinte de 4 mois… Ce n’est pas facile pour moi », dit-elle, remplie d’amertume et à bout de patience. « Les travaux ont débuté il y a déjà un an, alors qu’on nous avait promis qu’ils dureraient seulement six mois », poursuit la jeune femme.

Rajoo, propriétaire d’une quincaillerie, ne mâche pas ses mots non plus. Il ne sait plus quoi faire, car la construction se fait juste devant son établissement. Cela fait déjà 4 mois qu’il n’a pas travaillé. Il dit avoir des dettes à payer et se demande comment il va faire, étant au chômage technique. « Je suis en colère, car on ne nous a même pas informés que les travaux prendraient autant de temps. Je ne sais plus comment faire. Je suis le seul à travailler pour nourrir ma famille », déplore-t-il.

Le président du village, Rajiv Bundhoo, nous explique que les problèmes auxquels les habitants de cette rue font face ont déjà été évoqués, mais que rien n’a été fait depuis. Les travaux sont toujours à l’arrêt. Il souligne qu’il a également lancé un appel au ministre des Infrastructures publiques, Bobby Hurreeram, pour qu’il intervienne et constate par lui-même la situation sur place. « Cette rue abrite de nombreux Mauriciens de foi musulmane, et ils ont dû célébrer leurs deux fêtes dans ces conditions, ce qui est inacceptable ! Je demande instamment aux autorités de réagir, car les habitants menacent de manifester dans les jours à venir ! », conclut-il.