- « Une machination politique pour nuire aux opposants du régime », s’indigne le parlementaire travailliste
Détrompez-vous, ce n’est pas Rama Valayden, la cheville ouvrière de la manifestation pacifique pro-Palestine tenue dimanche dernier, qui a été convoqué en premier par les enquêteurs loups-garous des Casernes centrales. Ce sont les deux ‘constituency clerks’ des députés travaillistes des circonscriptions 2 et 3, Osman Mahomed et Eshan Juman, qui ont été inquiétés en premier. Sheik Muktar Hossenbaccus et Noorani Aurdally ont été embarqués comme de vulgaires criminels après minuit pour être entendus sur leur présence dans les parages où se tenait cet événement. Alors qu’ils étaient interrogés dans les locaux du CCID, l’avocat Rama Valayden a alors été cueilli à son domicile à Sorèze vers les 2h du matin. Les trois ont cependant été autorisés à rentrer chez eux des heures plus tard, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux.
Le dossier n’est pas clos pour autant. C’est au tour maintenant de l’activiste Bruneau Laurette, présent aux côtés de Rama Valayden, et d’Eshan Juman d’être convoqués ce lundi 24 mai 2021. Le député Osman Mahomed n’a pas été inquiété pour l’heure. Ce qu’il explique par le fait que son ‘constituency clerk’ avait déjà fait part, durant sa déposition, qu’il lui avait demandé d’enquérir si la manifestation avait obtenu le feu vert des autorités avant qu’il ne s’y rende en tant qu’observateur. Eshan Juman, de son côté, ne se laisse guère décourager par sa convocation. Dès lundi d’ailleurs, il avait soutenu sur sa page Facebook que « la politique dominère et anti-démocratique du gouvernement ne m’intimidera guère. Je serai toujours aux côtés des opprimés ou ceux qui luttent contre les injustices, les inégalités et les oppressions. Je suis et reste ferme à mes convictions ».
Le député travailliste du no. 3 campe toujours sur sa position malgré sa convocation au CCID demain. « C’est clairement une machination politique visant à intimider des opposants du régime. Vous n’avez qu’à voir la rapidité avec laquelle la police a agi dans ce cas précis qui ne concerne pourtant qu’une manifestation pacifique comparé à sa lenteur légendaire d’agir quand il s’agit des cas où des proches du pouvoir sont impliqués. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi ce sont mon ‘constituency’ clerks’ et celui de mon collègue Osman Mahomed qui ont été convoqués en premier bien qu’ils n’ont rien à faire avec la tenue de cet événement. La police prétend n’avoir pas arrêté Rama Valayden aux petites heures du matin. Mais pourtant, elle a bel et bien arrêté nos deux ‘constituency clerks’ à 2h du matin ! Quelle urgence y avait-il pour les embarquer à cette heure ? C’est clair que la police avait un but précis. Cette dernière n’est malheureusement qu’un instrument entre les mains du pouvoir. C’est une tactique délibérée visant à nuire aux opposants politiques. Mais je suis serein. La population voit et comprend tout. Elle tirera ses propres conclusions », dit Eshan Juman.
Il dit, dans la même foulée, avoir même aidé à disperser des manifestants à la requête des cadres de la police présents sur le lieu. « Ils auraient pu me dire que cette manifestation était illégale mais tel n’a pas été le cas ». Eshan Juman sera accompagné demain par son avocate, Me. Lovena Sowkhee.