[Menacée par le PPS Kenny Dhunno] Nathalie Gopee : « Mo per pou mo sorti !»

En dépit de la récente célébration par le gouvernement de la Journée internationale de la femme avec faste il y a quelques jours, une conseillère aurait été victime de menaces et d’intimidations de la part du député et PPS Kenny Dhunnoo peu de temps après l’événement. La question qui se pose est de savoir si c’est ainsi que nous envisageons de valoriser les femmes dans notre société : en les intimidant.

Nathalie Gopee, conseillère municipale de Curepipe, a déposé une plainte contre le député et PPS du MSM Kenny Dhunnoo le jeudi 29 février dernier. Lors d’une conférence de presse, elle a confirmé qu’alors qu’elle était en train d’accomplir ses fonctions et s’apprêter à travailler, le parlementaire lui aurait proféré des menaces. Selon ses dires, après avoir fait une déclaration concernant un problème à la mairie de Curepipe, ce dernier se serait senti offensé et l’aurait qualifiée d’incompétente. Lorsqu’elle lui aurait demandé à qui il faisait référence en disant “incompétent”, Kenny Dhunnoo l’aurait pointé du doigt en affirmant : « To ene incompétent. To koner kisanla moi ? To pou koner ki appel moi », explique-t-elle.

Nathalie Gopee affirme avoir été humiliée et menacée par le PPS Dhunnoo. Elle a engagé les services de Me Jacques Panglose et de Me Adrien Duval. Elle se dit choquée par les propos et le comportement de Kenny Dhunnoo, qui l’a non seulement menacée, mais aussi humiliée devant d’autres membres du personnel de la mairie de Curepipe. « Mo peur pou mo sorti. Avec so ban menaces mo gagne vraiment peur », dit-elle

L’avocat Jacques Panglose soulève la question de savoir si un individu, en tant que député et parlementaire, a le droit d’agir de cette manière. « De quelle autorité dispose-t-il pour donner des ordres alors que la conseillère était en plein exercice de ses fonctions. Il est choquant de constater ce qui s’est passé et dans quelle société nous vivons », déclare-t-il.

De son côté, Adrien Duval soutient que lorsqu’une conseillère est en train de faire son travail, elle ne devrait pas être soumise à des insultes et à des actes de dénigrement de la part de quelqu’un qui n’a pas le droit d’intervenir dans les affaires de la municipalité de Curepipe, qui n’est ni conseiller municipal de la ville ni ministre des Collectivités locales. Il se demande donc par quel droit ce dernier a agi ainsi et est intervenu de manière autoritaire envers une conseillère du PMSD. « Li inacceptable nous pas kapav laisse sa passé », lance-t-il.

Il est important de rappeler que ce n’est pas la première fois que ce parlementaire agit de la sorte. Outre d’être à l’origine de la suspension de la journaliste Manisha Jooty de la MBC, il avait aussi violemment agressé un infirmier de la clinique Wellkin en juillet 2022 alors qu’il était en compagnie de son épouse. Certains politiciens avaient réclamé sa démission, mais le gouvernement n’avait pas réagi à cette demande. Au contraire, il a été promu, ayant été nommé PPS.