Molnupiravir de Rs 9.30 à Rs 79.92 : Les fonctionnaires ont-ils subi des pressions?

Une semaine après le début de l’enquête sur l’achat de 999 000 comprimés de Molnupiravir par le ministère de la Santé de la compagnie CPN Distributors, l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) a déjà auditionné trois hauts fonctionnaires, dont deux ont déjà été suspendus de leurs fonctions, dont le Principal Pharmacist et l’officier responsable du département de Procurement. Déjà, plusieurs fautes administratives ont été détectées par les enquêteurs qui comptent approfondir leur enquête, pour savoir qui a donné des instructions.

Si pour l’heure, les officiers du Réduit Triangle sont discrets, ils sont d’avis que les fonctionnaires qui ont travaillé sur le dossier concernant l’acquisition de 999 000 comprimés de CPN Distributors ont subi d’énormes pressions. Pourquoi le Supply Committee a approuvé qu’un comprimé soit acheté à Rs 79.92, alors que le ministère avait déjà reçu une offre de Rs 9.30, se demandent les enquêteurs.

Pour les limiers, il est clair que ces officiers n’ont pas agi de leur propre gré, d’où la raison qu’ils souhaitent que ces fonctionnaires révèlent la vérité. Mais tels ne sont pas le cas. Pendant la semaine écoulée, les limiers ont déjà enregistré la version d’au moins sept officiers du ministère de la Santé concernant ce dossier. Il ne s’agit pas seulement de hauts cadres, mais également d’officiers qui sont affectés au département Procurement. Mais les limiers ont été déçus et choqués de constater la peur bleue qui envahit chaque fonctionnaire.

Pas question de dire la vérité, a affirmé un des fonctionnaires. « Ena Probleme la dan boss, mo bon kot mo été là, ale ouvert la bouss pou causé la, blier sa », nous a confié un des officiers, à sa sortie de la commission anti-corruption, jeudi après-midi. Même constat des enquêteurs après chaque session d’interrogatoire. Des enquêteurs affirment qu’ils sentent que certains fonctionnaires ne disent pas la vérité. « Il s’agit des réponses bien calculées et ils répondent comme des robots », explique une source.

Erreurs procédurales

Mardi après-midi, quatre opérations simultanées ont été déclenchées par l’ICAC. Les locaux du ministère de la Santé et celui du Commerce et ceux de la compagnie CPN Distributors, qui se trouvent à Montagne Longue ont été perquisitionnés. A ce jour, pas moins de 256 documents ont été saisis et à vendredi soir, quatre importantes erreurs procédurales ont été détectées. Cela concerne en particulier une lettre adressée à CPN Distributors, pour l’informer que sa proposition a été approuvée par le ministère de la santé. Mais ce qui intrigue également, c’est que l’email envoyé par CPN Distributors a atterri dans la boîte aux lettres électronique d’un département pas concerné par le Procurement.

Du côté du Réduit Triangle, on n’écarte pas la sollicitation de l’aide de Central Bureau of Investigation (CBI) pour en connaître plus sur la compagnie qui a fourni les comprimés de monupiravir à CPN Distributors ainsi que le prix payé. Cela afin de confirmer que le prix fourni au ministère de la Santé n’a pas été falsifié.