Négligence médicale alléguée : Son dossier médical disparait trois jours après son premier passage

Le 1er janvier dernier, Sidick, un habitant de Beau-Bassin âgé de 23 ans, technicien de caméra de surveillance de son état, a été victime d’un accident de la route, à première vue sans gravité. Il est rapidement transporté par le SAMU à l’hôpital Victoria pour des soins, ayant subi des blessures aux pieds et au niveau du dos. « Kan mone ale lopital, tou ine bien passé, banela ine guett moi bien. Docteur dire moi ki bizin mett enn platre ziss 5 jours pou tini mo lipié kine gagne coup », soutient le jeune homme. Après plus de deux heures passées à l’hôpital, Sidick regagne son domicile pour récupérer.

Cependant, les malheurs de Sidick sont loin d’être terminés. «Trois jours après, j’ai ressenti beaucoup de douleur et je me suis rendu compte que mon pied noircissait. Cela m’a bouleversé et je me suis dit que je dois me rendre à l’hôpital », se souvient-il. Dans la nuit du 4 au 5 janvier, Sidick, accompagné de son frère aîné, se rend à l’hôpital Victoria pour consulter un médecin.

Fait surprenant, le dossier médical de l’accidenté a disparu, seulement trois jours après avoir reçu les premiers soins. « On a dû tout recommencer. J’ai dû passer une fois de plus sous les rayons X, attendre encore plus de temps pour qu’à la fin, le médecin me dise que le plâtre qu’on m’a mis le 1er janvier était trop serré et que je devais en mettre un plâtre à nouveau», dit-il.

Déjà bouleversé par la disparition de son dossier, Sidick apprend du médecin qu’il ne pourra lui donner un Medical Certificate pour expliquer son absence au travail. « Comment vais-je expliquer à mon employeur que je ne pouvais travailler ? Le docteur m’a dit que je ne pourrais avoir de Medical Certificate parce que mon dossier médical avait disparu. Est-ce ma faute ? », clame le jeune homme.

« Quand mo ale get docteur, kuma dire mo déranze zot »

Ce soir-là, Sidick regagne une fois de plus son domicile mais devra effectuer un retour en catastrophe quelques jours plus tard, suite à des douleurs insoutenables. « Vous ne me croirez jamais, mais le deuxième plâtre qu’on m’a mis bougeait trop et cela n’aidait pas mon pied à regagner des forces », se désole Sidick.

Près d’un mois après les faits, Sidick a une nouvelle fois changé de plâtre le lundi le 28 janvier lorsqu’il s’est rendu à l’hôpital sur rendez-vous. « Mon pied ne guérit pas. Je ne sais plus quoi faire. Je dois travailler, or je ne peux pas quitter ma maison. Mon employeur est sur le point de me mettre à la porte et je ne sais plus comment je vais faire pour survivre. Ma douleur ne s’apaise pas et je dois encore retourner à l’hôpital dans quelques jours », explique Sidick.

Par ailleurs, Sidick déplore le comportement des médecins à son égard. « Zot mal mett plak et lorla kan ale dire zot, couma dire oune ale déranze zot ! Zot pas interessé trapp lipié la gétté, zot ziss dire ale mett plak, pourtant X-Ray dire pena fracture », s’insurge-t-il. Comme quoi, plus ça change à l’hôpital, plus c’est la même chose…