Ramification internationale de blanchiment d’argent Des politiciens mauriciens sont-ils complices de Sobrinho ?

  • Rs 100 millions investie à Maurice dans plusieurs projets

Le nom de l’homme d’affaires angolais, Alvaro Sobrinho, est revenu sur toutes les lèvres depuis la semaine dernière. Cela depuis que le rapport de la commission d’enquête sur l’ex-présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, a été rendu public. Il y a aussi des charges formelles de détournement de fonds qui ont été logées contre Alvaro Sobrinho au Portugal. Il est soupçonné d’avoir détourné des centaines de millions d’euros, destinés à un projet de logement social. L’argent a atterri sur les comptes bancaires de l’homme d’affaires en Suisse. Il est également soupçonné d’avoir transféré une grosse somme, soit des millions d’euros, d’une banque portugaise, dont il était propriétaire. Selon l’acte d’accusation, les détournements de fonds auraient été effectués entre 2009 et 2013.

L’agence anti corruption portugaise a déjà contacté plusieurs instances internationales depuis juillet dernier afin de retracer l’argent détourné, dont la totalité avoisine le milliard d’euros. L’objectif est de retracer l’argent qui a atterri dans au moins une dizaine de pays à travers le monde, dont Maurice . Depuis 2018, l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) enquête sur l’affaire connue comme l’affaire Sobrinho. Ses investissements, avoisinant les Rs 100 millions dans plusieurs projets, dont des biens immobiliers avaient été passés à la loupe. Les investigations de l’ICAC avaient révélé qu’Alvaro Sobrinho avait investi dans plusieurs projets immobiliers à Maurice, à travers la compagnie Vango Properties Limited, dont il était l’unique actionnaire. L’Angolais avait investi également dans des villas de luxe dans le nord du pays.

Mais bien entendu, l’ICAC n’a encore rien révélé sur cette affaire, et tout laisse croire qu’elle sera éventuellement mise sous le tapis, histoire de ne pas embarrasser le gouvernement. D’autant qu’une question reste toujours sans réponse. Un exercice de ‘due diligence’ a-t-il été effectué avant que l’autorisation ne soit donnée à l’Angolais d’investir à Maurice ? De 2016 à 2017, toutes ses demandes auprès des autorités compétentes ont été approuvées. D’ailleurs, des représentants de l’‘Economic Development Board’ (EDB) et de la ‘Financial Services Commission’ (FSC) avaient été entendus en 2018 au Réduit Triangle. Ils avaient tous affirmé que toutes les procédures avaient été respectées avant que la demande d’Alvaro Sobrinho ne soit approuvée. Sauf qu’il semble y avoir anguille sous roche… Les autorités portugaises devront solliciter l’ICAC et les autorités dubaïotes en vue de retracer une partie de l’argent d’Alvaro Sobrinho dans ces deux pays. Ce qui laissera encore un point noir pour notre secteur offshore.