Ruqayyah Kinoo, championne d’Afrique

« Toujours aussi déterminée à atteindre mes objectifs »

Âgée seulement de 22 ans, la pongiste Ruqayyah Kinoo fait l’honneur de sa famille, de ses amis, de ses proches et de tout le pays. Cette ‘zenfan Vallée-Pitôt’ a conquis le cœur de tous les Mauriciens en remportant le Championnat d’Afrique de l’Est, une compétition internationale dont la finale a eu lieu le dimanche 8 mai 2022 en Éthiopie.

C’est un rêve qui se réalise pour Ruqayyah Kinoo. « Je me sens soulagée mais aussi très contente d’avoir remporté cette compétition, ce qui n’a pas été facile », dit la jeune fille. Il faut dire que cela a été un véritable parcours de combattant pour Ruqayyah Kinoo. Les yeux des Éthiopiens étaient braqués sur elle, et elle évoluait loin de son pays. Qui plus est, la jeune pongiste entamait le jeûne du Ramadan. Elle dédie cette victoire à ses parents qui ont toujours eu confiance en elle et l’ont toujours encouragée et soutenue dans cette voie. « Sans le soutien de mes parents, cela n’aurait pas été possible », nous dit-elle.

Quelles sont les qualités requises d’un bon pongiste ? « Il faut toujours garder la concentration et la détermination. Un pongiste doit avoir la tête sur les épaules pour pouvoir atteindre son objectif », nous explique Ruqayyah. « Notre équipe était très soudée et on avait notre objectif lorsque nous nous sommes rendus en Ethiopie », ajoute-t-elle.

En ce moment, elle est en train de suivre une formation dans la filière sportive pour devenir monitrice d’éducation physique dans les collèges. Toutefois, elle compte continuer à prendre part dans d’autres compétitions à l’avenir. Elle ne baisse pas la garde : au niveau de l’entrainement, elle s’entraine entre 5 et 6 fois par jour, pour une durée totale de 3 heures.

Depuis son enfance, elle était passionnée par ce sport. Elle a bien essayé d’autres disciplines comme le karaté ou le badminton, entre autres, mais elle n’a pas vraiment pu y faire une percée. Par contre, elle était douée pour le tennis de table, raison pour laquelle elle avait choisi cette voie. Et à l’âge de onze ans, elle a commencé à en jouer.

Ruqayyah Kinoo a un palmarès éloquent. Tout a commencé en 2014 lorsqu’elle a participé à une première compétition aux Seychelles, où elle avait décroché une médaille d’or en solo. En 2015, elle a participé aux Jeux des îles à l’île de la Réunion, où elle a encore une fois décroché une médaille d’or (en tandem). En 2016, elle a participé à la compétition de la CGSOI à Madagascar, et elle y a décroché une médaille d’or (en tandem) et une médaille argent (en solo). En 2017, elle a été consacrée championne d’Afrique de l’Est, où elle a décroché une médaille d’or (en tandem) et une en argent (en solo). En 2018, elle a participé aux Jeux du Commonwealth en Australie. En 2019, elle a participé aux Jeux des îles à Maurice et peu après, elle s’était rendue au Maroc pour la Coupe d’Afrique, où elle s’est qualifiée pour le Championnat du monde. En 2020, elle a remporté le championnat de Maurice (catégorie senior) et en 2021, elle a été parmi les ‘Top 10’ durant une compétition au Gymkhana Club.

Sur le plan académique, Ruqayyah est une fille très douée et elle savait gérer son temps entre ses études et ses séances d’entrainement. Elle encourage vivement d’autres jeunes à opter pour le sport. « Ce n’est pas uniquement une question de remporter des compétitions. L’essentiel, c’est de participer », nous affirme-t-elle. Qui plus est, vu que beaucoup de jeunes sont en train de tomber dans des fléaux tels que la drogue, elle les encourage de pratiquer un sport afin de ne pas emprunter de mauvaises voies.

La mère de Ruqayyah, Shenaz Kinoo, est très fière de sa fille, et ne peut cacher sa joie. Elle n’avait pas pensé que sa fille allait décrocher une médaille d’or car Ruqayyah lui avait dit que l’environnement en Afrique allait être très différent de celui de Maurice. Shenaz Kinoo nous explique que les sacrifices de Ruqayyah ont apporté leurs fruits. « C’est une grande joie pout toute la famille », nous dit-elle.

« Ma fille est une fille très attentionnée et on l’encourage beaucoup dans cette voie », nous dit Shenaz Kinoo. « Il faut encourager les filles à faire du sport. Cela ne veut pas dire que si c’est une fille, elle doit rester dans la maison. Mais c’est l’encouragement des parents qui compte. Car les enfants ont besoin du soutien de leurs parents pour réussir et si on met des obstacles pour entraver nos enfants, ils n’auront pas la chance de montrer leurs atouts », affirme Shenaz. Elle encourage ainsi vivement d’autres jeunes à faire du sport et de démontrer leurs talents. « J’encourage les parents à soutenir leurs enfants pour qu’ils soient plus enclins à faire du sport et pour qu’ils n’adoptent pas de mauvaises voies », ajoute-t-elle.