Scandales, trahison et inaction

Trois ans du MSM au pouvoir ce 7 novembre 2022

Si le premier mandat du gouvernement MSM était secoué par divers scandales, le deuxième, obtenu à la suite de diverses irrégularités le 7 novembre 2019, est encore pire. Au point où le MSM a été rebaptisé Mouvement Scandales Mauricien…

Élections ‘mardaye’

Faux départ du gouvernement

Des irrégularités, il y en a eu à la pelle aux élections du 7 novembre 2019. Non-enregistrement de milliers d’électeurs, des morts qui ont voté à la place de votants vivants, droits de vote aux travailleurs bangladais alors que les Mauriciens à l’étranger sont privés d’exercer leur devoir civique, bulletins errants, l’usage des ‘computer rooms’ et du T-Square pour supposément bien ranger les bulletins de vote… bref, des anomalies qui laissent croire que les élections n’ont pas été ‘free and fair’. Le recomptage des voix au no. 19 a d’ailleurs prouvé que des irrégularités existaient bel et bien. Les réserves exprimées par la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath sur les élections au no. 8, à la lumière des Kistnen Papers, dans son rapport sur la mort de Soopramanien Kistnen sont aussi sans équivoque : Les Kistnen Papers, dit-elle, ont « brought to light some shocking information in relation to practices during the general elections ».Autant d’éléments qui accréditent les soupçons d’‘élections mardayes’. Ce qui fait que le gouvernement MSM a, dès le départ, démarré sur de fausses notes.

Covid-19 et confinement

Machine à scandales

Frontières fermées et Kobita Jugnauth

Alors que le monde est frappé par la pandémie de Covid-19 et que d’autres pays ferment leurs frontières, Maurice tarde à fermer les siennes. Le 16 mars 2020, le Premier ministre annonce que les frontières seront fermées à partir du 18 mars 2020. On apprendra plus tard, à travers les révélations de l’émission ‘Menteur Menteur’ que Pravind Jugnauth aura attendu le retour de son épouse Kobita Jugnauth et de ses filles, avant de fermer les frontières. Il aurait aussi assuré que celles-ci n’aient pas à passer par la quarantaine obligatoire. Et ce, pendant que des centaines de Mauriciens, bloqués à l’étranger, ont été interdits d’accès au pays, certains pendant de longs mois, et ont été contraints d’effectuer la quarantaine une fois rentrés à Maurice.

La pandémie rime avec profits pour des proches du pouvoir

Passé l’étape des privilèges accordés à la famille du Premier ministre, on a eu droit à une série de scandales commis pendant le confinement à travers les achats sous « emergency procurement ». CPN Distributors, l’affaire Molnupiravir, Pack & Blister, contrats alloués aux bijoutiers, quincailleries et hôteliers pour la fourniture de masques médicaux, le scandale STC… La pandémie aura été un moyen pour certains proches du gouvernement de faire des profits énormes sur le dos des contribuables alors que le pays est secoué par la mort de ses citoyens et l’obligation de se faire vacciner. Jusqu’ici, aucun de ces scandales n’ont été résolus par la police et l’ICAC. L’imposition d’une taxe de Rs 2/ L sur les carburants pour financer les vaccins anti-Covid-19 est aussi perçue par une arnaque, d’autant que le ministère n’achète plus de vaccins et que des milleirs de ces injections ont été détruites, ayant expiré.

Mort des dialysés : Le rapport du FFC toujours pas rendu public

Le deuxième confinement, en 2021, a été marqué par la mort d’au moins onze dialysés contaminés par la Covid-19. Face à l’indignation de leurs proches qui dénoncent leurs conditions de traitement et la révolte de la population, un ‘Fact Finding Committee’ a été institué. Mais le ministre de la Santé a jusqu’ici refusé de rendre public le rapport, malgré les revendications de la famille des victimes. Est-ce parce que le rapport condamne son ministère pour la mauvaise prise en charge de ces victimes ? En tout cas, Kailesh Jagutpal ne semble pas s’en soucier outre mesure, se permettant même une pause détente lors d’une fête de fin d’année où les mesures sanitaires ne semblent pas avoir été respectées. Coucouroucoucouuuu

Wakashio

Une gestion calamiteuse qui provoque l’indignation générale

Le naufrage du vraquier MV Wakashio en juillet 2020 a provoqué un désastre écologique sans précédent. Des milliers de personnes se sont mobilisées pendant des jours pour pomper l’huile lourde déversée dans nos eaux, nettoyer la côte sud-est et fabriquer des bouées en paille en vue d’éviter la propagation des hydrocarbures. La gestion calamiteuse du dossier par le gouvernement a d’ailleurs soulevé un tollé général parmi la population. Même la presse internationale s’y est intéressée de près. Le gouvernement a été vertement critiqué pour sa gestion et a même fait descendre plus de 100 000 manifestants dans les rues de Port-Louis pour réclamer sa démission. Mais au lieu des excuses réclamées, le Premier ministre a choisi de laver les mains de son gouvernement de tout blâme en posant la désormais célèbre question : « Kot mone fauté ? ».

Le gouvernement n’a néanmoins tiré aucune leçon de la gestion de cette catastrophe puisque des failles ont également été notées lors du naufrage du tug Sir Gaëtan qui a fait quatre morts. Ce remorqueur n’était, selon plusieurs rapports officiels, pas en état navigable. Il y a une semaine de cela, le ‘Deputy Port Master’, Kavidev Newoor, a été formellement inculpé pour homicide involontaire, étant celui qui avait donné des instructions pour que ce tug entreprenne une opération à Pointe d’Esny malgré les mauvaises conditions de la mer.

IBA (Amendment) Act

Loi liberticide contre les radios privées

Le Premier ministre et son gouvernement n’aiment pas la presse. C’est le moins que l’on puisse dire. Pravind Jugnauth n’a eu de cesse de s’en prendre à certains médias et journalistes. Après les amendements à l’ICT Act pour bâillonner les internautes et le ‘Cybersecurity and Cybercrime Bill’, les amendements apportés à l’‘IBA Act’ sont une atteinte directe contre les radios privées. Malgré les vives protestations de la presse et de la population civile, le gouvernement est resté campé sur ses positions.

Affaire Kistnen

Contrat bidonné, commissions, crime

C’est un des plus gros scandales que traine le gouvernement de Pravind Jugnauth. L’assassinat de Soopramanien Kistnen, un ancien agent du MSM au no. 8, a tout l’air d’être une affaire éminemment politique. D’abord traité comme un cas de suicide par la police, les Avengers ont pu démontrer lors de l’enquête judiciaire qu’il s’agissait en fait d’un meurtre. Et le rapport de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath l’a confirmé.

Elle a avancé trois motifs possibles du meurtre : les Kistnen Papers qui révèlent des pratiques douteuses au no. 8 lors des dernières élections générales, les achats sous ‘emergency procurement’ par la STC et l’emploi fictif de ‘constituency clerk’ par l’ex-ministre Yogida Sawmynaden. Aucune action n’a été prise jusqu’ici bien que ce rapport ait été soumis au DPP depuis janvier. Le Premier ministre n’a pas réagi non plus contre son colistier Yogida Sawmynaden, alors que l’opposition réclame sa démission.

Par contre, l’Attorney General, Maneesh Gobin, s’en est, lui, pris au bureau du DPP suivant la publication du rapport de la magistrate Mungroo-Jugurnath dans la presse. Lors des auditions en cour de Moka d’ailleurs, la population a été choquée par toutes les magouilles qui ont été dévoilées.

Angus Road

Pravind Jugnauth au pied du mur

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, est personnellement visé par cette enquête de l’ICAC. Mais deux ans après les allégations, malgré la révélation de plusieurs documents par Roshi Bhadain, l’enquête sur Angus Road piétine toujours. Sans aucune surprise. D’ailleurs, la mort de Loganaden Govinden, celui-là même qui avait payé pour le terrain acquis par Pravind Jugnauth de Bel Air Sugar Estate (BASE), semble jouer en faveur de ce dernier puisqu’il emmène avec lui tous les secrets liés à cette affaire. Mais est-ce la fin de ce scandale pour autant ? L’avenir nous le dira.

Révélations de Sherry Singh

Sniffgate : L’ultime trahison

Le Premier ministre a-t-il permis qu’une équipe indienne vienne sniffer nos données à la station de Baie Jacotet le 15 avril 2022 ? Cette affaire de haute trahison, c’est l’ancien CEO de Mauritius Telecom et ex-bras droit de Pravind Jugnauth, Sherry Singh, qui l’a révélé, en promettant un tsunami. Pravind Jugnauth s’est défendu en évoquant un problème de sécurité national. Malgré des révélations fracassantes, des incidents diplomatiques suivant des allégations d’espionnage faites contre Huawei et des mobilisations de l’opposition, Pravind Jugnauth et son gouvernement ne bronche pas, et s’agrippent toujours au pouvoir.

Lettre anonyme de Ken Arian

Complot ourdi au PMO

Cette lettre anonyme visant l’ancienne présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, dans le sillage de l’affaire Platinum Card, avait été citée par le Premier ministre. « Monn gagn enn let dénonsiasyon kinn fer enn séri alegasion. Séki monn fer, monn refer sa let la toutswit a l’ICAC», avait-il dit. Mais ce n’est que quatre ans plus tard qu’on apprendra que cette lettre avait été rédigé au PMO, par nul autre que l’ancien Senior Advisor Ken Arian. C’est du moins ce qu’affirme un graphologue réunionnais après qu’il ait analysé l’écriture de Ken Arian. Cette « lettre anonyme » révèle le jeu infect de certains au PMO. Ce qui a poussé encore une fois l’opposition à réclamer la démission de Ken Arian en tant que CEO d’Airport Holdings Ltd, mais en vain.