Simla Soopramanien à la police: « Vous avez fait un serment avant de porter cet uniforme »

Simla Kistnen, la veuve de Soopramanien Kistnen, nous confie ses états d’âme, et nous explique ce qu’elle doit endurer. Elle est toutefois déterminée à ce que la lumière soit faite dans cette affaire.

Assise sur un banc dans la salle d’audience, les yeux braqués sur les témoins qui défilent dans chaque séance de l’enquête judiciaire portant sur la mort de son mari, Simla Kistnen n’a jamais baissé les bras, même pas pour un moment.

Elle nous confie qu’elle reste déterminée à obtenir justice après la mort odieuse de son mari et que le ou les meurtriers soient mis derrière les barreaux. « Je suis toujours aussi déterminée que le premier jour à aller jusqu’au bout de cette affaire, pour que la lumière soit faite sur la mort de mon mari », nous dit-elle. Selon Simla Soopramanien, c’est grâce aux Avengers qu’elle a pu faire bouger les choses dans cette affaire.

Alors que le couple devrait fêter leurs 19 ans de mariage, elle doit se livrer à un va-et-vient incessant en Cour de Moka. « J’ai suivi cette affaire depuis le début. À chaque audience, chaque témoignage a apporté de nouveaux développements », nous relate Simla Soopramanien.

Elle revient sur le jour où le corps de son mari avait été retrouvé carbonisé dans un champ de cannes à Telfair, Moka, le 18 octobre dernier. Ce jour-là, quand elle s’est rendue au poste de police, les policiers avaient évoqué avec elle la thèse du suicide. Elle était convaincue que ce n’était pas le cas, car elle connaissait le caractère de son mari. « Je le connais très bien. Peu importe quel était le problème, il l’aurait résolu. Ce n’était pas le genre de personne à se donner la mort », avance-t-elle.

Avec la réouverture de l’enquête judiciaire mardi dernier en Cour de Moka, elle était tombée des nues en entendant que son mari avait eu les pieds ligotés, et qu’on l’aurait étranglé, entre autres sévices. « Comment les policiers qui se sont rendus sur la scène du crime, dans ce champ de cannes, n’ont pas vu ces blessures ? Pourquoi ont-ils dit que c’était un suicide ? Est-ce que le médecin légiste qui a pratiqué l’autopsie n’a rien vu concernant ses blessures ? Pourtant, tout cela s’est bien passé », déplore la veuve.  

« Le meurtrier n’a pas pensé, même une seule minute, qu’il laisse un enfant orphelin. Il devrait penser que lui aussi a un enfant et une famille. Je me demande comment il peut manger, respirer et se regarder dans une glace, sans aucun remords pour ce qu’il a fait. Je ne souhaite pas à mon pire ennemi l’épreuve que j’affronte en ce moment. Je connais moi seule ma souffrance », pleure Simla Soopramanien. 

En ce qui concerne la campagne de dénigrement contre elle sur les réseaux sociaux, Simla Soopramanien estime que cela était une tentative d’intimidation pour qu’elle n’aille pas de l’avant dans cette affaire. « Mais je n’ai pas eu peur en pensant au supplice que mon mari avait subi. Je me suis dit, quoiqu’il arrive, je dois savoir la vérité. Que le Bon Dieu puisse me donner du courage ».

Elle nous dit qu’elle a commencé ce combat et est décidée d’aller jusqu’au bout, jusqu’à ce qu’elle obtienne justice. « Aujourd’hui, ma famille est là à mes côtés, pour me soutenir, et elle continue de m’insuffler davantage de courage pour aller de l’avant ».

Mais elle a toujours des craintes que la police ne fasse un ‘cover-up’ dans cette affaire, vu que la prochaine séance concernera l’identification par l’ADN. Simla Soopramanien déplore que la police ne fait pas son travail comme il le faut, et cela depuis dès le début. Son message aux policiers : « Faites votre travail. Vous avez prêté un serment avant de porter cet uniforme pour servir le peuple. Vous aussi vous avez une famille. »