La contestation soudanaise a accepté de mettre fin au mouvement de désobéissance civile lancé après le début d’une répression meurtrière et de reprendre les discussions avec les militaires au pouvoir afin de trouver une issue à la crise.
L’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, a aussitôt appelé les Soudanais à “reprendre le travail mercredi”, après plus de trois jours de quasi paralysie de la capitale.
Le Conseil militaire de transition, au pouvoir depuis la destitution par l’armée du président Omar el-Béchir après des mois de manifestations, a “dans un geste de bonne volonté, accepté de libérer tous les détenus politiques”, selon Mahmoud Drir, représentant du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed qui s’était rendu vendredi à Khartoum pour tenter une médiation.
“L’ALC a accepté de mettre fin au mouvement de désobéissance civile à partir d’aujourd’hui” et “les deux parties ont accepté de reprendre prochainement les discussions, a déclaré mardi M. Drir.
Dans la soirée, le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné fermement la violence au Soudan et appelé les militaires au pouvoir et le mouvement de contestation à oeuvrer pour trouver une issue à la crise.
Dans un communiqué, les membres du Conseil ont demandé la fin immédiate des violences contre les civils et souligné l’importance du respect des droits humains.
Après la chute d’Omar el-Béchir, les manifestants ont maintenu un sit-in installé depuis le 6 avril devant le QG de l’armée pour demander le transfert du pouvoir aux civils. Les deux camps avaient alors entamé des discussions sur la période de transition sans réussir à s’entendre sur la composition d’une nouvelle instance dirigeante.
Le bras de fer a pris une tournure sanglante avec la violente dispersion du sit-in à Khartoum le 3 juin. Après quatre jours de répression, et malgré la médiation de M. Ahmed, la contestation avait lancé dimanche un mouvement de désobéissance civile.