Woozrah Begum Nuseeb-Kootbally, une Portlouisienne  de 54 ans a été confrontée aux dures réalités de la vie depuis son jeune âge. Depuis longtemps, elle a pris l’engagement de venir en aide aux personnes dans le besoin. Originaire du village de Pamplemousses, où elle a grandi auprès de ses grands-parents maternels, cette travailleuse sociale a appris les conceptions de base du travail social et s’est imprégnée de valeurs telles que la compassion, le partage, l’harmonie, l’égalité, la démocratie, et le bien-être des gens.
Le travail social est inné dans sa famille. Sa mère, Afroze Soobratty, était elle-même très connue dans le domaine social dans les années 1970. Elle dirigeait une ONG, qu’elle avait baptisée Jardin, en souvenir du jardin de Pamplemousses. Cette ONG fut l’une des premières organisations féministes à Maurice, et militait avec acharnement pour le bien-être des femmes dans une société patriarcale.

C’est à l’âge de 15 ans seulement que Woozrah a fondé Al-Waadjidah Ladies Welfare Association. Au début, cette association n’était qu’un lieu de rencontre et de distraction, et permettait l’épanouissement des femmes. Au fur et à mesure, elle a connu une expansion importante à travers l’île. Valeur du jour, Wozrah est toujours la présidente de Al-Waadjidah Ladies Welfare Association.

Après ses études secondaires, Woozrah s’inscrit pour des cours à l’université de Maurice dans le domaine social. Elle possède un certificat dans le Social Work Practice et en Policy Advocacy. Elle est formatrice dans  le domaine de l’Adult Literacy & Numeracy chez Caritas. Elle inculque également des notions d’informatique aux adultes. Depuis deux ans, elle siège au sous-comité du Macoss (Mauritius Council of Social Services). Elle est également membre du Comité de surveillance de la jeunesse de Vallée-Pitot et présidente du comité consultatif de l’Abercrombie Women Center. Elle est présidente de l’ONG, le Groupe focal de lutte contre la corruption.

Comment voit-elle son rôle ? « Le travailleur social a pour rôle de repérer les personnes dans le besoin, et doit leur offrir une formation qui vise à leur intégration dans la société. Il est aussi primordial d’encourager le bien-être de la famille, qui est la cellule de la société », explique-elle.

Quelles sont les difficultés auxquelles les ONG doivent faire face aujourd’hui ? « En tant que travailleur social, on ne peut que constater qu’il est très difficile pour les petites associations de faire leurs preuves faute de support et de moyens financiers », dit-elle.

« L’accès aux écoles et aux collèges est très limité aux ONG »

L’association organise également des causeries dans les écoles et les collèges pour parler des valeurs familiales. Elle tient aussi des entretiens avec la police sur la sécurité routière à travers l’île. « Mais je suis triste de dire que l’accès aux écoles et aux collèges est très limité aux ONG. Je lance un modeste appel au ministère de l’Éducation pour nous faciliter la tâche

Concernant les divers fléaux sociaux, elle est d’avis que la situation est alarmante et qu’il faut plus de sensibilisation et de ‘capacity building’ pour inculquer les valeurs, largement érodées, aux jeunes afin de les empêcher de s’engouffrer dans la gueule du loup, c’est-à-dire les fléaux tels que l’alcool, la drogue et la prostitution, entre autres.

Quels conseils donne-t-elle aux jeunes qui veulent devenir travailleur social ? « Il faut avoir beaucoup de dévouement, de servir ‘selflessly’, et d’être toujours à l’écoute afin de détecter les problèmes et trouver des solutions », explique-t-elle.

Elle compte à l’avenir rassembler plus de jeunes pour que ces derniers puissent prendre la relève de l’association qu’elle a lancée voici une trentaine d’années. Elle souhaite ainsi leur donner une formation et redonner la chance aux analphabètes, afin que ces derniers puissent également apporter leur contribution dans la société.

«Pran zot l’avenir en main, kontan zot meme ek zot pays », lance-elle, en invitant les jeunes à devenir plus responsables. Elle invite ceux intéressés dans le travail social à se joindre à son équipe pour un meilleur avenir.

 

Fiche Perso :
Plat préféré : Chop-suey aux légumes

Auteur préféré : George Orwell

Couleur préférée : Le turquoise

Motto : « You don’t have to be judgmental, believe in the uniqueness of each individual »

Trois mots clés pour la réussite : La spiritualité, l’amour de soi-même, l’engagement social

Citation préférée : « Be the change that you wish to see in the world », de Mahatma Gandhi