[Actes de violence à l’école Jean Lebrun] Des élèves de Grade 2 traumatisés par leur enseignante

Ils sont une trentaine d’élèves complètement traumatisés après des traitements subis par nul autre que leur enseignante dans cet établissement. Certains élèves refusent d’en parler, par crainte, alors que d’autres sont tombés malades et sont suivis psychologiquement depuis un certain temps. « Sans raison, mo zenfants gagne gros gros la fievre », confie un parent. Cette semaine, ne pouvant plus supporter cette situation, des parents ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Une plainte a été déposée au poste de police de Plaine-Verte, à la brigade pour la protection de la famille et à la Child Development Unit (CDU). Les témoignages de ces quelques élèves que nous avons recueillis sont troublants. En racontant ce qu’ils ont subi, ils tremblent et finissent par fondre en larmes.

Leur calvaire a débuté en janvier dernier, lorsqu’ils ont accédé au grade 2, et qu’ils ont eu cette enseignante. Au début, certains élèves se sont plaints auprès de leurs parents des mauvais traitements reçus de leur enseignante. Dans un premier temps, une pétition a été envoyée au responsable de l’établissement, ainsi qu’au ministère de l’Éducation, mais aucune action n’avait été prise et l’affaire a tout simplement dégénéré, rendant ainsi la vie de ces petits écoliers plus difficile et les traumatisant également. Certains ont même cessé de se plaindre auprès de leurs parents. Lorsque des égratignures ont été retrouvées sur des élèves, ils ont fait croire qu’il s’agissait de blessures dues à des jeux.

Des parents ont toutefois pris ces explications avec des pincettes et ont mené leur petite enquête. Quand ils ont allés à l’école, des enseignantes n’ont pas hésité à qualifier l’enseignante en question de « Miss Parasol ». Mais pourquoi Miss Parasol ? « Be akoz li batte zenfant coût Parasol », confie une collègue de l’enseignante. « Miss ine dire si nous alle dire nous parents, li pou batte nous coutte chaise », explique une élève de Grade 2. Mais ce n’est pas tout. Elle affirme n’avoir rien révélé également par amour pour ses parents. « Miss dire si nous ale dire nous gagne batté, li pou faire la prière, parents pou gagne malade le cœur et zotte pou mort », explique l’élève. Traumatisée, elle a préféré se taire.

D’autres élèves ont également affirmé qu’un de leur camarade de classe a été privé de son déjeuner au quotidien. « Ena ene nous camarade, li ramasse so manger, li pas laisse li manger, li dire li to trop gros, pas bizin manger », explique les enfants, traumatisés par cette affaire. Un des parents affirme ne pas comprendre pourquoi les autorités prennent autant de temps à prendre des sanctions. Il affirme que le chef de l’établissement en question a été insulté par l’enseignante mardi dernier dans la cour de l’école, sans qu’il puisse réagir. « Ki coumsa ena dimoune ena pouvoir dans sa pays la, pas capave touche zotte, ici nous zenfants ki pe traumatisé », se demande ce père de famille de 42 ans.

« Mo Chacha advisor Ministre »

Dans son entourage, l’enseignante en question a laissé entendre qu’elle était apparentée à un homme proche du pouvoir, un ancien lord-maire occupant actuellement un poste de conseiller auprès d’un ministre. Cependant, l’homme en question a affirmé n’avoir aucun lien de parenté avec cette femme qui utiliserait seulement son nom. Une interrogation demeure sans réponse pour le moment : pourquoi le ministère de l’Éducation n’a-t-il pris aucune mesure suite à la première plainte accompagnée d’une pétition des parents, datant de plusieurs mois ? Cela soulève des doutes quant à une éventuelle protection dont bénéficierait cette enseignante.

Les parents réclament son départ de l’établissement, et qu’une remplaçante soit trouvée le plus vite possible. « Nou demande Madame Ministre l’éducation ecoute nous, nous banne zenfants pou ale perdi la tête si sa continué coumsa », dénoncent-ils. Ils souhaitent également un suivi psychologique.