Affaire Wayne Attock : Le dossier à l’IPCC

Neuf membres de l’‘Anti Drug and Smuggling Unit’ (ADSU) de Rose-Hill, directement impliqués dans l’arrestation de Wayne Attock à Baie du Tombeau le 17 novembre dernier, sont toujours en poste. Un ordre de leur transfert avait été annulé à la dernière minute quelques jours après que des vidéos de l’arrestation aient été publiées dans les médias et sur les réseaux sociaux. Cette affaire fait également l’objet d’une enquête interne au sein des Casernes centrales pour connaître l’identité de celui qui avait émis cet ordre de transfert et celui qui avait par la suite ordonné son annulation.

En début de semaine, le dossier portant sur les allégations de ‘drug planting’ a été envoyé à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC). L’avocat de Wayne Attock, Rama Valayden et son consultant Khalil Moosun, seront également entendus dans cette affaire à titre de témoins. Ils avaient d’ailleurs porté plainte au CCID depuis l’éclatement de cette affaire. Mais ce qui dérange, c’est qu’aucune action n’a été prise au niveau des Casernes centrales concernant les policiers cités dans cette affaire. Ils sont toujours en poste à l’ADSU de Rose-Hill et poursuivent leur travail, mine de rien, à travers le pays, provoquant ainsi un malaise au sein de la brigade anti-drogue depuis un certain temps.

« Nous peur pou alle fouille lakaz »…

Certains policiers, en particulier ceux affectés à l’ADSU, ne cachent pas leurs appréhensions face à leurs collègues cités dans cette affaire. Ils affirment devoir faire face quotidiennement à l’hostilité dont on fait preuve à leur égard alors qu’ils sont sur le terrain pour mener des opérations anti-drogue. « Dimoune traite nous kom planter, pe dire nous vine met la drogue kot dimoune », nous a confié un des officiers. Alors qu’un autre affirme qu’il évite tout simplement de fouiller des régions considérées comme étant à haut risque. « Nou peur pour alle fouille lakaz surtout dans quartier chaud, nou nepli ena crédibilité akoz certains nou banne collègues même », confie un autre policier.

Le grand souhait de ceux qui se sont confiés à nous, c’est que les Casernes centrales mette de l’ordre au sein de l’ADSU, considérée comme l’unité la plus sensible au sein de la force policière. Ils concèdent qu’ils font un travail délicat pour lutter contre le fléau de la drogue, mais vu les circonstances actuelles, la situation, ajoutent-ils, devient de plus en plus risquante et démotivante.