[Air Mauritius] Des pensionnaires veulent que leurs droits soient restaurés

Exaspérés par l’indifférence de leur employeur, Air Mauritius, pendant de très longues années (certains ayant servi pendant 45 ans), les retraités/pensionnaires de la compagnie nationale d’aviation ont décidé de prendre des mesures. À travers la création d’un regroupement appelé ‘MK Retirees/Pensioners Cell’, ils ont exprimé leurs préoccupations publiquement afin d’attirer l’attention du Premier ministre ainsi que d’autres politiciens. Leur objectif est d’obtenir un rendez-vous avec Pravind Jugnauth pour lui exposer directement leurs griefs et solliciter son soutien et sa compassion dans la résolution de leurs problèmes, afin de satisfaire les besoins de chacun.

Ainsi, Raj Ramlugun, Raj Jugurnauth et Rajesh Busgheet, entourés de plusieurs retraités/pensionnaires de MK, ont exprimé, lors d’une conférence de presse, leur colère face à l’injustice et l’arbitraire qu’ils estiment subir depuis janvier 2022, ainsi que certaines décisions très unilatérales prises sous le règne de l’Administration Volontaire de Sattar & co, et qui perdurent sous l’emprise de AHL sur MK. 

Responsabilités et devoirs

Ils en ont assez de la démission d’Air Mauritius devant ses responsabilités et devoirs vis-à-vis d’eux. ‘Enough is enough!’. « Air Mauritius, qui était récemment en pleine turbulence et menacée d’extinction, a octroyé un boni de 14.25ème mois à tous ses employés actifs, tout comme aux ‘subsidiaries’ de AHL en décembre 2014. Même la ‘National Insurance Company’ (NIC), en péril financier récemment, a donné un 14ème mois en décembre 2014. Mais qu’en est-il des retraités de MK ? », se demandent-ils. Et d’ajouter : « En plus de ne jamais avoir droit à un troisième mois sur leurs pensions ou à une indexation de leur pension sur le coût de la vie (IPC), ni à l’augmentation minimale que le gouvernement accorde à tous les travailleurs et pensionnés du pays, ces retraités d’Air Mauritius ne bénéficient en rien de ces augmentations pour compenser la hausse du coût de la vie et assurer la justice sociale. »

Les retraités/pensionnaires de la compagnie nationale d’aviation ont aussi fait ressortir qu’avant janvier 2022, tous les pensionnaires (du régime ‘Defined Benefits’) de MK avaient le droit, selon les règles du Pension Scheme (Air Mauritius Limited Pension Scheme), à une augmentation annuelle chaque fin janvier dans la fourchette de 3 à 5 %. « D’un trait de plume, avec soi-disant l’approbation de la FSC, cette augmentation a été plafonnée à 0.25%. Ainsi, pour une personne qui touche une pension de Rs 20,000 ou Rs 30,000 (ce qui semble être le cas pour la majorité des pensionnaires de MK) l’augmentation annuelle depuis janvier 2022 est de Rs 50 et Rs 75 mensuellement. Basta ! Rien d’autre. En plus, rappelons-nous que nombre de pensionnaires (en retraite forcée/prématurée sous Administration Volontaire en 2020) ne survivent qu’avec cette pension de travail car ils ont moins de 60 ans. C’est à dire pas de BRP de l’État encore.  Si cela n’est pas presque un crime, un déni de justice sociale, qu’est-ce que c’est alors ? », s’insurgent-t-ils. 

Les retraités d’AM ont aussi indiqué que pour ajouter l’injure à l’insulte en termes d’humiliation pour les pensionnaires, en septembre 2022, le fond de pension (DB) a été vendu à la NIC avec cette formule d’augmentation annuelle plafonnée au taux humiliant et injuste de 0.25%. « Tout semble avoir été bien calculé sous l’Administration Volontaire et après sous AHL. Ainsi, notre pension aujourd’hui porte le nom de Annuity et notre statut de pensionnaire de MK est passé à celui de Annuitant de la NIC. Où est passé notre statut de pensionnaires de MK, qui doit moralement et légalement rester notre employeur, pas la NIC ? Cette dernière compagnie enrichie avec l’achat de notre fond de pension nous donne un maximum de 0.25% d’augmentation annuellement alors que pour ses employés, elle trouve juste d’octroyer un 14ème mois en décembre 2014. Bravo pour l’esprit de justice sociale », estiment-t-ils.

Raj Ramlugun, Raj Jugurnauth et Rajesh Busgheet ont souhaité que le « Premier ministre agisse le plus tôt possible pour nous assurer cette justice et également mettre bon ordre dans la gestion et le leadership chaotiques chez MK ».