[Démantèlement/écroulement de la BAI/BRAMER] Neuf ans après

Je n’achète pas – donc je ne paie rien, je n’hérite pas, on ne me donne pas en cadeau, et cependant, je deviens propriétaire. Quelle chance, me direz-vous, mais la question reste, comment ? En des circonstances normales et dans le cas du commun des mortels, ce serait considéré comme un vol et la personne serait en prison, mais pas dans le cas précis dont je vous parle.

Vous avez compris, il s’agit là du conglomérat de la BAI/Bramer qui, quelques semaines après les élections législatives de 2014, a été démantelée et NATIONALISÉE par le gouvernement. Et si le gouvernement l’a qualifiée de “Ponzi”, s’il a dit que c’était du ”Daylight robbery”, en tant que double victime de ce supposé krach, soit comme “investisseur dans la Bramer Asset Management Ltd” qui avait dans ses livres plus de 90 propriétés et comme “actionnaire minoritaire” à la Bramer Bank Ltd, je maintiens que la BAI ne s’est pas écroulée mais qu’il y a eu une attaque du gouvernement nouvellement élu pour en prendre possession.

Neuf ans après, la situation pour les victimes est la suivante :

–       Mes correspondances aux diverses institutions attendent toujours des réponses

–       Les dossiers de plusieurs victimes sont ‘pending’ en cour

–       Un étranger – à qui le ministre de la Bonne Gouvernance d’alors avait promis le remboursement – n’a pas récupéré un sou de ses investissements à ce jour. A noter que son argent est arrivé à Maurice après que plusieurs membres du gouvernement aient retiré leur argent de la banque.

–       Des milliers de personnes attendent le complément de leurs remboursements. Etait-ce une promesse électorale non tenue, je ne sais pas …

–       Les familles des directeurs d’alors attendent aussi que leurs dossiers passent en cour pour qu’elles soient libérées de ce stress.

Pendant ce temps, la NPFL, qui est une entité gouvernementale créée après le démantèlement du groupe BAI en 2015 et qui est devenue propriétaire de ses avoirs sans rien payer, va solliciter un cabinet d’experts comptables pour la réévaluation complète des biens dans le but d’une éventuelle mise en vente.

Voilà où nous en sommes 9 ans après. Le gouvernement exerçant un super lavage de cerveaux, avait profité de cette euphorie qui régnait dans le pays après les élections pour comploter, programmer, et par vengeance, apporter un coup fatal à un conglomérat construit sur une période d’environ 45 ans. Il n’a pas tenu compte des conséquences de cet acte irresponsable qui, non seulement a propulsé un grand nombre de gens honnêtes et travailleurs dans la pauvreté, mais qui a aussi été la cause de plusieurs décès. Cela va sans dire qu’il y a diverses compagnies et des milliers de défendeurs du gouvernement qui, sans effort, ont profité du dur labeur des victimes.

La saga continue, mais il y a encore d’autres imbéciles qui, comme moi, attendent la vérité sur cet écroulement, et surtout la Justice Divine. En attendant, le krach de la BAI restera pour beaucoup, ‘The Greatest Sinful, Shameful and Unforgivable Crime’.

Par Mavis Latchman