Après sa PNQ de vendredi, Arvin Boolell, leader de l’Opposition, a été ‘named’ et expulsé par le Speaker. Exprimant son désaccord, il a qualifié cette expulsion d’inacceptable et injustifiée. « Mo pas d’accord avec la décision du Speaker pou ‘Named moi pena oken raison », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse peu après.
Il a critiqué le Premier ministre pour des commentaires qu’il a jugés inappropriés et a exprimé son incompréhension face au refus du Speaker de lui donner la parole lors de sa PNQ sur les licences de jeux, notant que ce dernier avait systématiquement empêché ses interventions en disant à plusieurs reprises ‘don’t give him the mic’. Arvin Boolell a qualifié l’attitude du Speaker de partiale, soulignant que ce n’était pas la première fois que celui-ci agissait ainsi. Il s’est interrogé sur ses motivations à limiter les opportunités d’expression des autres membres du Parlement.
Il a aussi déploré l’attitude du Premier ministre, qu’il a décrite comme provocatrice. Arvin Boolell a demandé à ce que les caméras de l’Assemblée nationale soient visionnées pour vérifier les allégations selon lesquelles le Premier ministre l’aurait traité de ‘batiara’, un comportement qu’il a jugé inacceptable. Il a conclu en exprimant son désarroi face à ce qu’il considère comme un dysfonctionnement du Parlement et un comportement brutal de la part du Speaker.
Concernant le sujet principal de son intervention, Arvin Boolell a critiqué sévèrement le traitement préférentiel accordé à un seul opérateur de jeu, tandis que neuf autres n’ont pas vu leur licence renouvelée depuis 2018. Il a déploré l’octroi exclusif d’une licence et a exprimé des doutes sur la transparence du processus d’attribution.
Suite aux interrogations soulevées, le leader de l’Opposition a regretté que le ministre des Finances n’ait pas fourni de réponses satisfaisantes à l’Assemblée nationale. Il a affirmé que l’opérateur en question bénéficiait non seulement d’un traitement de faveur, mais n’était pas connecté au serveur central de l’’Authority Gambling Revenue’ (GRA). En réponse, le ministre des Finances a déclaré que depuis 2014, la GRA avait délivré neuf nouvelles licences et renouvelé 117 autres, précisant que le serveur central avait été transféré à la ‘Mauritius Revenue Authority’ (MRA) en mars 2013. Il a assuré que tous les opérateurs étaient connectés en direct et que les données étaient récupérées par lots toutes les heures, le système ne permettant pas à la MRA d’obtenir des informations instantanément.
Arvin Boolell a également critiqué le manque de transparence du gouvernement, soulignant que malgré de nombreuses questions posées au Parlement depuis leur accession au pouvoir, des réponses concrètes n’avaient été données que récemment avec l’annonce du ‘Central Electronic Monitoring System’, qui devait être opérationnel d’ici décembre 2024. Il a accusé la GRA de connivence avec le gouvernement, affirmant que celui-ci ne remplissait pas ses obligations correctement.
Brandissant des documents à l’appui, le député rouge a affirmé que Jean Michel Lee Shim était ‘special advisor’ au bureau du Premier ministre, une information mentionnée dans l’’occurrence book’ de la police. Il a suggéré que cela indiquait un traitement de faveur injustifié. Il a également critiqué le chiffre d’affaires en forte augmentation de l’entreprise de cet opérateur entre 2015 et 2021, passant de Rs 145 millions à Rs 700 millions.
En revenant sur le rôle du ‘Money Laundering Reporting Officer’, Arvin Boolell a questionné les compétences requises pour ce poste, se demandant si cette personne détenait une ‘personal management licence’.