[Attouchements sexuels sur une fillette de 4 ans] La protection de l’enfant au niveau national reléguée au second plan

Une vidéo circule sur les réseaux sociaux depuis samedi dernier. On y voit explicitement une enfant de quatre ans subir des attouchements de la part d’un népalais de 48 ans. Le suspect a été arrêté après que la police se soit rendue au dortoir de la compagnie dans laquelle il travaille, située à Petite Rivière. Il a avoué sa culpabilité et a confirmé que la mère de l’enfant était présente et filmait la scène. Cette dernière, une habitante de Richelieu âgée de 33 ans, a également été arrêtée.

La députée du PTr, Stéphanie Anquetil, exprime son indignation face à une situation aussi choquante. Elle pointe du doigt les lacunes et la mauvaise gestion au sein du ministère de l’Égalité des genres, face à cette situation préoccupante. Elle s’interroge sur les actions concrètes entreprises par le gouvernement pour protéger les enfants dans leur ensemble, ainsi que sur l’avancement de la réforme demandée, et déplore le temps que met la ministre à réagir à une situation aussi urgente, alors que des mesures doivent être prises rapidement. « Auparavant, des campagnes de sensibilisation étaient menées dans les centres sociaux à travers l’île pour informer les parents sur les abus sexuels envers les mineurs et les encourager à protéger leurs enfants. J’insiste sur la nécessité d’une éducation renforcée et de mesures préventives pour éviter que de telles situations ne se reproduisent à l’avenir », déclare-t-elle.

Stéphanie Anquetil exprime également ses préoccupations quant à la sécurité de l’enfant à l’hôpital, étant donné son accès public. Elle fait part de sa crainte que la fillette soit placée dans un foyer après sa sortie de l’hôpital, et trouve déchirant qu’une enfant aussi jeune se retrouve dans une telle situation. Déterminée à agir, elle envisage de mener une enquête à son niveau en tant que députée chargée du suivi des dossiers relatifs aux enfants.

L’ancienne ministre de l’Égalité des genres, Aurore Perraud, partage également son inquiétude face à cette situation alarmante. Choquée et révoltée après avoir visionné la vidéo, elle salue cependant le courage des voisins qui ont dénoncé les faits. Pour elle, l’application stricte de la loi est essentielle pour mieux protéger les enfants. « La protection des enfants doit être une priorité nationale, que ce soit à domicile, à l’école ou dans les shelters », dit-elle.

Absence de solution

Aurore Perraud souligne l’importance pour les parents d’assumer leur responsabilité dans cette affaire. Elle critique également le manque de campagnes de sensibilisation gouvernementales sur les abus sexuels envers les enfants, plaidant pour un effort continu dans ce domaine, et insiste sur la nécessité d’en mener régulièrement  pour alerter les parents et la population, et pas seulement lors de journées spécifiques. Aurore Perraud déplore également le manque d’engagement et d’action soutenus de la part des autorités, soulignant l’importance de prendre au sérieux la gravité de la situation, même dans les écoles. Elle estime que la sensibilisation doit être nationale.

L’ancienne ministre recommande un suivi psychologique des victimes et des agresseurs avant leur libération. Elle insiste sur le manque de considération du gouvernement dans cette affaire. Selon elle, malgré quatre ans écoulés depuis, aucune solution concrète n’a été proposée pour contrer l’augmentation des cas d’abus sexuels envers les enfants. Elle critique aussi le silence persistant de la ministre de l’Égalité des genres, estimant qu’elle n’a pas pris les mesures nécessaires malgré sa responsabilité dans ce dossier depuis le début du mandat gouvernemental.

Éducation sexuelle

Selon Azeemah Beeharry, psychologue, l’amélioration du mécanisme de prévention contre les abus sexuels sur les enfants nécessite une approche holistique. Cette approche implique la sensibilisation des divers acteurs, tels que les enfants, les parents et les enseignants, aux signes et symptômes des abus sexuels sur les enfants, ainsi qu’aux dangers potentiels et aux stratégies de prévention.

« Il est crucial d’enseigner aux enfants la différence entre les contacts appropriés et inappropriés, tout en les encourageant à exprimer leurs sentiments et à signaler tout comportement suspect. De plus, les enseignants doivent suivre une formation pour apprendre à reconnaître les signes d’abus sexuels et à réagir de manière appropriée. Une intervention précoce est également essentielle. Les professionnels tels que les psychologues et les travailleurs sociaux peuvent collaborer avec les autorités locales pour développer des programmes visant à identifier et à traiter les familles à risque avant que les abus ne se produisent », explique-t-elle.

La psychologue souligne que l’éducation sexuelle doit être une priorité dans le curriculum scolaire. Elle estime qu’il est nécessaire de fournir aux jeunes des informations précises et factuelles sur la sexualité, car ils sont souvent exposés à des informations non fiables provenant de sources telles que les médias sociaux, et qu’il est également important de leur permettre de comprendre les aspects physiques, émotionnels, sociaux et relationnels de la sexualité, ce qui favorisera une meilleure santé sexuelle à long terme.

« En enseignant aux élèves les concepts de consentement, de respect des limites personnelles et de reconnaissance des comportements inappropriés, on peut contribuer à la prévention des abus et des violences sexuelles. De plus, il est crucial de réduire les stigmatisations et les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, tout en aidant les jeunes à prendre des décisions éclairées concernant leur santé sexuelle et leurs relations », conclut-elle.