Une étudiante étrangère porte plainte contre un homme influent longtemps associé aux courses
Le secret était devenu trop lourd à porter. Une étudiante étrangère, âgée de 26 ans, qui poursuit ses études tertiaires dans l’une des universités de Maurice n’a pu dissimuler plus longtemps ce qu’elle a récemment vécu. La jeune femme nous raconte qu’elle étudie à Maurice depuis déjà quatre ans, et qu’elle loue un appartement depuis deux ans pour y vivre.
Elle a décidé de briser le silence et a porté plainte pour attouchements sexuels contre le beau-père de son propriétaire, un homme influent, ayant été associé aux courses et ayant des connexions politiques. Le propriétaire de la résidence est actuellement en Angleterre, laissant la gestion de l’appartement à ce dernier. Les faits se sont produits le 07 octobre, il y a deux semaines.
La jeune femme dénonce d’emblée l’attitude de la police à son égard. Elle confie ainsi que lorsqu’elle s’est rendue au poste de police pour porter plainte, les policiers auraient dans un premier temps refusé d’enregistrer sa déclaration. Ce qui la pousse à s’interroger sur la sécurité des étudiantes, surtout étrangères, dans de tels cas particuliers, qui est clairement négligée, et estime que des mesures devraient être prises, d’autant que Maurice prétend être une « education hub » pour les étudiants de la région.
Elle remet également en question la réaction des policiers, affirmant que lorsqu’elle a rapporté l’incident, on lui aurait dit qu’il était inutile de porter plainte, car l’affaire n’aboutirait pas et qu’aucune mesure ne serait prise en conséquence. Ce qu’elle dénonce avec force, ainsi que le laxisme de la loi qui laisse les coupables impunis. Elle craint que d’autres personnes puissent être confrontées à la même expérience qu’elle, et qu’une telle situation puisse se répéter à l’avenir. « It was disgusting », confie-t-elle.
La jeune femme raconte qu’elle a également contacté sa propriétaire, pourtant une femme, pour demander des explications, ayant appris que son harceleur avait déjà été dénoncé pour le même comportement, mais que celle-ci aurait éludé ses questions. L’étudiante affirme que cela a nui à sa réputation, et elle craint que cela ne se reproduise. De plus, elle souligne qu’elle n’a pas abandonné après que la police a initialement refusé sa plainte, se rendant au poste de police une deuxième fois pour réitérer sa demande. Lors de cette visite, le policier a tenté de contacter l’homme en question, mais ce dernier a encore une fois ignoré les appels de la police. La jeune femme de 26 ans a malgré tout insisté pour que sa plainte soit prise en compte.
Finalement, après l’avoir enregistrée, les policiers se sont rendus dans son immeuble pour une inspection, mais ils disent n’avoir trouvé aucune preuve. Deux semaines plus tard, elle a tenté de contacter le poste de police pour obtenir des informations sur l’évolution de l’enquête, mais jusqu’à présent, aucune action n’a été entreprise par les policiers. Elle continue de craindre pour sa sécurité, car elle vit seule et ses parents sont à l’étranger. “It is sad to say that the police can’t do or they won’t do anything in such cases… and it’s disgusting to see such thing”, declare-t-elle.
Selon les informations que la jeune femme nous a confiées, son propriétaire aurait déjà agressé sexuellement d’autres étudiantes par le passé, et ces dernières auraient également tenté de porter plainte au poste de police, mais leurs affaires seraient restées sans suite. Elle a une mauvaise impression du pays et affirme qu’elle ne compte plus revenir à Maurice à l’avenir, car elle déplore l’absence de sécurité pour les étudiants étrangers.