L’affaire opposant Rajen Valayden au ministère de l’Éducation, au ‘Mauritius Examinations Syndicate’ (MES) et à la ministre de l’Éducation a été appelée devant la cheffe juge le lundi 26 février dernier. L’avoué Pazany Rangasamy a présenté le contre affidavit de Rajen Valayden, son client. En réponse aux affidavits déposés par les parties adverses, Rajen Valayden maintient que son fils a subi une discrimination flagrante et interpelle la Cour sur le sort de son fils qui est toujours sans collège.
Dans leurs affidavits, le ministère ainsi que le MES expliquent que l’allocation des places dans les collèges a été faite selon les dispositions de l’‘Education Act’ de 1957, ainsi que des ’Education Amendment Regulations’ de 2015. A noter que le ‘Government Notice 227’ du 21 Novembre 2015 stipule clairement que l’allocation des places se fait en tenant compte du choix des parents, de leur lieu de résidence, ainsi que des résultats obtenus par l’enfant. Cette loi accorde aussi au ministre de l’Éducation des pouvoirs discrétionnaires lui permettant d’allouer des places, ainsi que de définir la délimitation géographique des zones. Le ministère a aussi fait ressortir que les résultats détaillés ne peuvent être rendus public sans le consentement au préalable des candidats et de leurs parents. Dans sa réplique, Rajen Valayden affirme être en mesure d’établir sans ambiguïté des cas où d’autres candidats auraient été favorisés.
Le rédacteur-en-chef du journal ‘Capital’ affirme que du fait que l’affidavit est un document public, il refuse catégoriquement de nommer les enfants car il estime que cela risque de les perturber. Toutefois, il se dit prêt à s’en remettre en toute discrétion aux juges de la Cour suprême, et s’attend à ce que les autorités mises en cause en fassent de même.
Aveu de taille
Autre point soulevé par Rajen Valayden, c’est la déclaration dans l’affidavit du ministère de l’Éducation que le secrétaire général du ‘Mahatma Gandhi Institute’ (MGI) a communiqué, par voie de correspondance, la disponibilité de quarante-cinq places additionnelles au MGSS Moka. Un aveu de taille, étant donné que cette correspondance est en date du 13 décembre, soit moins de 24 heures après l’attribution de toutes les places disponibles au MGSS Moka.
Selon le député et ancien recteur du ‘Rabindranath Tagore Institute’ Mahend Gungaparsad lui-même, « Cette affaire est très louche car il est impossible de prendre en charge 45 étudiants additionnels sans préparatifs adéquats qui nécessitent plusieurs mois de travail et beaucoup de ressources ». Le responsable du dossier de l’éducation au Parti Travailliste estime que le cas de Shankaran Valayden démontre qu’il y a des failles dans le système, et interpelle sur le besoin de réformes urgentes. Mahend Gungaparsad affirme aussi qu’il est nécessaire de revoir les pouvoirs discrétionnaires, non seulement du ministre de l’Education, mais aussi de tous les ministres afin d’éviter la politisation à outrance de l’État.
Le cas de Shankaran Valayden sera une fois de plus entendu devant la Cheffe juge le lundi 4 mars, où l’on s’attend à une prise de position du ministère de l’Éducation. Une affaire qui ne cesse de prendre de l’ampleur, avec d’autres cas de dénonciation de la mauvaise gestion de notre système éducatif.
D’ailleurs, lundi dernier, plusieurs associations socio-culturelles ont lancé un ultimatum à la ministre de l’Éducation, demandant des actions immédiates face aux multiples doléances qui perdurent, dont l’affaire Shankaran Valayden.