[Éducation] Dharam Fokeer : « Un manque de dialogue entre le ministère et les directeurs d’établissements »

L’éducation, un des piliers de l’économie, a été vivement critiquée au cours de ces dernières années. Dharam Fokeer, ancien recteur de l’Eden College, souligne qu’il y a uniquement eu des changements cosmétiques dans ce secteur. Concernant le passage du ‘Certificate of Primary Education’ (CPE) au ‘Primary School Achievement Certificate’ (PSAC), le changement du Standard 1 en Grade 1, et de la Form 1 au Grade 7, il s’interroge sur les résultats en termes d’éducation. « Ces changements ont été perçus comme stressants pour les enfants », dit-il.

Par ailleurs, il trouve aberrant que le critère des cinq crédits soient imposés aux élèves. Selon lui, il faut donner une chance à ceux qui se développent plus tardivement. En effet, il insiste sur le fait que les élèves en difficulté doivent également avoir l’opportunité de se développer et de démontrer leurs compétences.

Les collèges privés ne reçoivent plus de subventions de la part du gouvernement. Dharam Fokeer déplore le désintérêt de ce dernier, surtout pour les établissements de moins de 150 élèves. « Il y a un manque de dialogue entre le ministère de l’Éducation et les directeurs d’établissements. Il est regrettable de voir une telle situation se produire dans le pays. Au lieu de soutenir ces écoles secondaires privées, nous les condamnons à l’extinction. Il faudrait établir un dialogue plus efficace avec les responsables des collèges pour discuter des problèmes existants », explique-t-il.

Le ‘online teaching’ : un fiasco total

Dharam Fokeer est d’avis que le ‘online teaching’ est un échec total car les enseignants ne sont pas suffisamment formés, de même que les élèves ne disposent pas toujours des équipements nécessaires pour accéder à internet et suivre les cours en ligne. Il recommande d’établir un planning plus efficace pour gérer la situation. « Il faut également engager davantage de discussions avec les parties prenantes, les parents et tous ceux impliqués dans le domaine de l’éducation pour décider de la meilleure marche à suivre et prendre des décisions concrètes », préconise-t-il.

Il estime qu’il est nécessaire de promouvoir le débat sur le plan éducatif. L’ancien recteur explique qu’autrefois, il y avait des débats inter-collèges qui étaient organisés par le ministère de la Jeunesse, ce qui permettait aux jeunes de progresser. « Pour garantir une bonne qualité de l’éducation, il est essentiel de former adéquatement les enseignants et de mettre l’accent sur la discipline à tous les niveaux. Il y a tant de choses à revoir dans le système éducatif pour faire face aux problèmes auxquels les élèves sont confrontés », affirme-t-il.

Manque d’enseignants

Selon Dharam Fokeer, le manque d’enseignants est également un problème majeur auquel les établissements scolaires sont confrontés. « Bien que des recrutements soient toujours en cours au sein de la PSC pour pallier le manque d’enseignants, jusqu’à présent, rien n’a été fait. Il faudra revoir les critères de recrutement afin de ne pas pénaliser les élèves. Concernant l’exigence du PGCE, il est nécessaire d’apporter des changements, et il faudra examiner cette question en temps voulu pour remédier à ce problème de pénurie d’enseignants dans le pays. En tant qu’ancien directeur d’école, je considère qu’il est inacceptable qu’en 2024 nous rencontrions une telle situation, alors que l’importance de l’éducation est de plus en plus mise en avant », conclut-il.