Boni de fin d’année impayé : Les aide-soignantes souvent privées de leur 13e mois

Plusieurs ‘Health Care Assistants’ (gardes-malades et aide-soignantes) exerçant dans le secteur privé à travers le pays ne reçoivent souvent pas leur boni de fin d’année. Une scène qui se répète depuis plusieurs années dans ce secteur, selon certaines d’entre elles. Si quelques-unes ont bien porté plainte à l’inspectorat du ministère du Travail, d’autres, surtout les mères de famille, ont peur de dénoncer leur employeur car elles craignent de perdre leur gagne-pain. Du coup, ces femmes n’ont d’autre choix que de continuer à travailler. Elles plaident toutefois pour que le ministère du Travail se penche sur le non-paiement de boni de fin d’année dans ce domaine.

Notre interlocutrice, veuve et mère de famille, exerce comme garde-malade depuis plus d’une vingtaine d’années. Elle nous explique qu’elle a travaillé avec des personnes malades et âgées dans des maisons de retraite dans le passé. Elle a par la suite rejoint une agence qui recrute des aide-soignantes, et qui sont ensuite placées à domicile, chez des personnes âgées, ou parfois dans les cliniques.

Les mères de famille travaillant dans cette agence ont différents horaires de travail car certaines patientes ont besoin d’aide-soignantes 24/7, tandis que d’autres seulement le soir ou dans la journée. Du coup, ces femmes ne touchent pas un salaire mensuel à montant fixe. « Nou la paye li varié, akoz matin et soir pas paye pareil. Oussi, nou kantité zour travail par mois li varié, akoz des fois nou travail kot 2 à 3 patients par mois », nous explique la mère de famille.

Quand elle avait rejoint l’agence, elle avait signé un contrat, qui ne précisait jamais si les bonis de fin d’année allaient être payés. Quelques femmes travaillant dans cette agence ont questionné leur employeur, qui leur a expliqué qu’il y a plusieurs facteurs pour lesquels elles ne reçoivent pas de boni de fin d’année. Selon l’employeur, les aide-soignantes reçoivent déjà une somme conséquente à la fin de chaque mois, donc un boni de fin d’année n’est pas nécessaire. Autre raison évoquée par leur employeur : vu que les aide-soignantes n’ont pas de salaire fixe tous les mois, c’est difficile pour lui de calculer leur boni de fin d’année. Et finalement, l’employeur leur a fait comprendre que les patients à la fin de l’année ne paient pas de sommes additionnelles pour que lui, l’employeur, puisse les payer le boni de fin d’année. Chose que ces mères de famille trouvent injuste mais contre laquelle elles ne protestent pas car leur travail leur est important. « Nous ne voulons pas perdre notre travail », comme nous fait remarquer notre interlocutrice.

Est-ce que ces femmes ont droit à un boni de fin d’année ? Un officier du ministère du Travail le dit haut et fort Oui, ces mères de famille ont bel et bien le droit de recevoir leur boni. Il nous a expliqué que le non-paiement du boni de fin d’année est illégal. « Le boni de fin d’année doit être payé comme l’exige la loi », nous affirme-t-il.

Selon cet officier, l’employeur doit additionner les salaires mensuels de ces employées, c’est-à-dire de janvier à décembre et de diviser ce montant par 12, ce qui donnera le boni dû aux employées. Il propose aux employées qui n’ont pas encore reçu leur boni de fin d’année de venir de l’avant afin de dénoncer ces employeurs qui font fi à la loi du travail.