Concubinage des mineurs : Une lacune importante dans le children’s Bill

Le ‘Children’s Bill’ a été présenté en première lecture à l’Assemblée nationale le mardi 17 novembre. Parmi les nouveaux amendements qui seront apportés, l’âge légal du mariage passera à 18 ans. S’il faut saluer cette provision, il semble qu’il y a une lacune de taille dans la loi…

En effet, le concubinage impliquant un(e) mineur(e) n’est nullement affecté, alors que c’est un phénomène bien présent à Maurice. En outre, l’âge de consentement pour des rapports sexuels est toujours à 16 ans. Ce qui, à première vue, peut laisser le champ libre à des grossesses précoces, qui peuvent entraîner à leur tour des avortements (encore illégaux à Maurice).

L’avocate Deena Bhoyroo avance qu’il y a déjà une loi contre les relations sexuelles avec un(e) mineur(e) qui a moins de 16 ans. Me Deena Bhoyroo affirme aussi que l’avortement est illégal à Maurice, en vertu  de la section 235 du Code pénal.  « Donc, même s’il n’y a pas de lois contre le concubinage, les provisions légales sont bien présentes contre les relations sexuelles avant 16 ans et l’avortement », poursuit l’avocate.

Est-ce suffisant ? Non, nous répond la juriste, qui pense qu’il faut avoir une provision légale spécifique contre le concubinage avec un(e) mineur(e). Elle pense aussi que l’âge de consentement pour les relations sexuelles devrait être rehaussé à 18 ans, pour être en ligne avec le ‘Children’s Bill’, qui ne permettra plus le mariage avant 18 ans. « Il ne faudrait ainsi plus  permettre les relations sexuelles avant 18 ans », souligne-t-elle.

L’Ombudsperson for Children, Rita Venkatasawmy, affirme, pour sa part, être consciente que beaucoup de mineur(e)s vivent en concubinage. Elle soutient que beaucoup de parents de mineur(e)s qui vivent en concubinage viennent à son bureau pour savoir s’ils peuvent mettre un terme à cela. Rita Venkatasawmy mise plus sur l’éducation des parents et des enfants. « On doit décourager  les enfants de rester en concubinage. Cela vient de l’éducation des enfants et de leurs parents », souligne-t-elle.  « Il faut avoir une campagne de sensibilisation très intensive pour que cela disparaisse, et pour qu’on comprenne que la place de l’enfant n’est pas dans le mariage mais à l’école », explique-t-elle.

 

Sarah Khodadin