Democracy Watch Mauritius

Non aux dilapidateurs, oui aux bons gestionnaires des biens publics

Le gouvernement devra s’engager dans un vaste exercice d’audit des performances des ministères, des corps paraétatiques et des entreprises. Les obliger à s’améliorer, ou si nécessaire, éliminer !

Bien mené cet exercice sera excellent pour le développement national, le bon usage des fonds publics, et sera la preuve de la compétence mauricienne en gestion. MAIS il faut voir plus grand, à savoir :

MERITOCRATIE  et BONNE GOUVERNANCE : l’élimination de la pratique du  recrutement, par le gouvernement et les secteurs privés, sur des critères louches à tendance partisane ou ethnique, opacité doublée d’incompétence et de médiocrité. A quand la prise en considération des recommandations de chaque rapport de l’Audit, autre instrument de valeur pour la bonne gouvernance, que nous possédons déjà mais que nous méprisons souverainement ?

DIGNITÉ NATIONALE (MAURITIUS FIRST) : l’appel en premier lieu à des compétences mauriciennes (parfois de niveau mondial et qui ne demandent qu’à contribuer, comme par exemple, dans le domaine de l’environnement et du développement durable), l’appel aux consultants étrangers devant se faire seulement dans des domaines où nous sommes encore inexpérimentés, mais toujours avec une contrepartie mauricienne. L’introduction également de l’éthique et de la moralité dans le cursus scolaire, à tous les niveaux, ainsi que dans le monde des affaires, à travers des codes d’éthique précis, qui feront des mauriciens une nation de responsables sur qui on peut compter, un peuple respectable et respecté.

Le mouvement “Made in moris” en est un excellent exemple  à suivre.

UNITÉ NATIONALE et EQUITÉ : la représentation minime, sinon inexistante, de certaines minorités au sein de la fonction publique, suite à des années de discrimination continue, sans mesures positives pour corriger ce manque d’équité.

BATIR L’AVENIR : poursuivre le développement économique solide et durable, pas juste le temps d’un mandat ; et surtout s’assurer de notre autosuffisance en énergie (renouvelable évidemment), en eau potable, ainsi qu’en denrées alimentaires. Combattre le changement climatique (le petit apport de Maurice sur le plan planétaire) mais dans chaque domaine (urbanisme, transport, conservation des forêts et de la flore marine, lutte contre la pollution, etc.).

Cet exercice lui-même pourrait redonner espoir au pays. Pour cela, il faut toutefois du courage politique pour dire à X ou à Y que le temps du favoritisme et du clientélisme est bel et bien révolu. Advienne celui des sanctions pour tout manquement grave.

En attendant le bilan que fera le parti au pouvoir et les partis de l’Opposition de leurs mandats 2019-2024, inclure une évaluation des performances des députés (et ministres), mais aussi les consultations et l’élaboration en temps et lieu d’un Programme de Gouvernance National pour 2024-2028, que proposera chaque parti qui a l’intention de gouverner Maurice pour les prochaines 5 années. Années qui s’annoncent difficiles tant au niveau local et régional que mondial. Propositions réalisables, avec l’intérêt du bien-être des citoyens en absolue priorité.

Recyclage de notre montagne de déchets : N’oublions pas rotin et carotte

Texte : The Waste Management Resource Recovery Bill. Ravi Kamano : La question de contrats juteux (substrat ?) ne se pose pas. Projet de loi voté. Arvin Boolell : La population doit être sensibilisée. Ivan Collendavelloo plaide en faveur de l’utilisation des déchets pour produire l’électricité (Défi du 19.4.2023)

Commentaire de Democracy Watch : Sortons au plus vite du stade des parlottes et privilégions l’action. Au sujet du meilleur recyclage de nos centaines de milliers de tonnes annuels de déchets, on a beaucoup dit mais on n’a pas encore tout dit. A ce sujet, il reste des solutions miracles, encore à inventer. Laissons une part du travail à nos enfants s’il n’est pas déjà trop tard. Mais que cela ne nous empêche pas de passer à l’action avant cela. Et à ce propos, même le plus minable des ministres de l’Instruction publique vous diront qu’on a peut-être rien inventé de mieux que la sempiternelle stratégie du rotin et de la carotte.

Soyons positifs et commençons par la carotte. Notre ministère de l’Environnement pourrait commencer par faire l’inventaire des initiatives privées déjà prises pour promouvoir la meilleure utilisation possible de nos déchets, en privilégiant ceux les plus toxiques pour notre unique planète. L’inventaire achevé, il pourrait nommer un comité doublement mixte, privé et public, notamment pour que ce dernier puisse rapidement écarter toute initiative exigeant trop d’amendements à la législation en vigueur, ou trop onéreuse pour être officiellement encouragée et soutenue ; ainsi qu’un comité  de scientifiques, écologistes, locaux et étrangers, alliant compétence scientifique supérieure car moins localisée, et adaptation plus rapide à nos conditions locales. Ce comité devra désigner annuellement les meilleurs projets à tout point de vue (utilité publique, conscientisation des masses, enfants compris, rentabilité, potentiel économique, innovation, adaptation aux besoins locaux). Classement à rendre public évidemment. Double support étatique pour les meilleures initiatives. Financier d’abord (étude technique et détaillée des solutions, devant permettre aux projets lauréats de surmonter les écueils économiques et administratifs, pouvant surgir à l’improviste). Promotionnel ensuite : mise en exergue, par tous les moyens technologiques possibles (informatique, journaux, médias surtout audiovisuels  et réseaux sociaux) mais sans oublier les bonnes vieilles recettes journalistiques : réalisation d’un album annuel, confiée à la meilleure agence de communication, à imprimer en une bonne centaine de milliers d’exemplaires pour être distribués à chaque écolier, élève, étudiant, enseignant, établissement scolaire, collectivité locale, force vive, institution religieuse ou socioculturelle. Objectifs : Que le message passe. Que tous soient au courant des petits gestes courants, quotidiens, incessants, à respecter, pour que notre Mère-Planète Terre souffre moins. Soit moins en péril. Et nous avec. Coût ? Une bonne dizaine de millions de roupies, sinon davantage, mais pouvant être rattrapés sous forme de soutien publicitaire.

Le rotin ensuite : Sanctions impitoyables pour tout pollueur pris en flagrant délit de salir notre pays, ainsi que les industries toxiques. Les sanctionner là où cela le fera davantage souffrir : portefeuille ou confiscation de tout véhicule, entrepôt, appareil, contribuant à polluer notre environnement. Dans le secteur  public : pas d’autre choix que de limoger tout coupable avéré dans le respect des procédures d’usage. Plus nous serons sévères à l’égard des premiers pollueurs pris en flagrant délit, et moins serons-nous obligés de recourir au rotin.

Il y a peut-être d’autres suggestions tout aussi valables. Mais l’important c’est de passer sans tarder à l’action. Les enfants de nos enfants nous pardonneront peut-être nos erreurs d’orientation. Ils seront impitoyables à l’égard de tout prolongement de notre inaction.  

Democracy Watch Mauritius Team

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