Des manœuvres militaires ont été lancées samedi par la Chine autour de Taïwan. Elles interviennent après que le vice-président de l’île et favori pour l’élection présidentielle de l’année prochaine, William Lai, se soit rendu aux États-Unis pour une escale.
La Chine a lancé samedi 19 août des manœuvres militaires autour de Taïwan à titre de “sévère mise en garde”, selon les médias d’État, après avoir protesté contre une escale aux États-Unis du vice-président de l’île, William Lai.
Favori de l’élection présidentielle taïwanaise de l’année prochaine et fervent opposant aux revendications de Pékin sur l’île, ce dernier est rentré vendredi d’un voyage au Paraguay au cours duquel il s’est arrêté à New York et à San Francisco.
La Chine a réagi avec colère à ces escales américaines et a réaffirmé samedi que William Lai était un “fauteur de troubles”, promettant de “sévères mises en garde à la collusion des séparatistes ‘indépendantistes de Taïwan’ avec des éléments étrangers et à leurs provocations”.
“Le commandement de la zone est de l’Armée populaire de libération chinoise a lancé samedi des patrouilles aériennes et maritimes conjointes et des exercices militaires de la marine et de l’armée de l’air autour de l’île de Taïwan”, a écrit l’agence officielle Chine nouvelle, citant le porte-parole de l’armée Shi Yi.
Taïwan a déclaré avoir détecté 42 incursions d’avions militaires chinois dans sa zone de défense aérienne “depuis 9 h (1 h GMT)” samedi, ajoutant que huit navires chinois ont également participé aux manœuvres. Parmi ces incursions, 26 avions de guerre ont franchi la ligne médiane du détroit de Taïwan, a précisé dans un communiqué le ministère de la Défense de l’île.
Combattre “dans des conditions réelles”
Selon Chine nouvelle, ces manœuvres sont destinées à tester la capacité des navires et avions chinois “à prendre le contrôle des espaces aériens et maritimes” et à combattre “dans des conditions réelles”.
Taïwan a fermement condamné “ce comportement irrationnel et provocateur” et a promis d’envoyer “les forces appropriées pour y répondre (…) afin de défendre la liberté, la démocratie et la souveraineté de Taïwan”.
“Le fait de mener un exercice militaire (…) sous un faux prétexte non seulement ne contribue pas à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan, mais met également en évidence la mentalité militariste (chinoise) et confirme la nature hégémonique de son expansion militaire”, a déclaré le ministère de la Défense nationale de l’île dans un communiqué samedi.
“Manœuvres malhonnêtes”
Washington avait appelé au calme à propos du voyage de William Lai, qui, selon les autorités taïwanaises, ne faisait que “transiter” par le sol américain avant de se rendre au Paraguay pour assister à l’investiture du président élu Santiago Peña.
Mais samedi, un fonctionnaire du bureau du Parti communiste chinois en charge des questions relatives à Taïwan a “fermement condamné” le voyage de William Lai, le qualifiant de “nouvelle provocation” en vue de “renforcer la collusion avec les États-Unis”, selon Chine nouvelle.
“La dernière ‘escale’ de William Lai (…) était un camouflage qu’il a utilisé pour vendre les intérêts de Taïwan afin d’obtenir des gains dans les élections locales par le biais de manœuvres malhonnêtes”, a déclaré le fonctionnaire, selon le même article. “Les actes de William Lai ont prouvé qu’il est un véritable fauteur de troubles qui poussera Taïwan au bord de la guerre et causera de graves problèmes aux compatriotes taïwanais”, poursuit le communiqué.
La Chine s’oppose à tout contact officiel entre les pays occidentaux et Taïwan, qu’elle considère comme une de ses provinces.
William Lai a reçu l’investiture du Parti démocratique progressiste (DPP) pour briguer la présidence en 2024 et succéder à la présidente Tsai Ing-wen, dont le second mandat s’achèvera alors.